Qu'est-ce que l'ivresse du sommeil ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz
Certaines personnes se réveillent complètement énergiques, lucides et prêtes à affronter la journée dès que le réveil sonne. D’autres, en revanche, envient celles qui jouissent de ce privilège. Pour beaucoup, le réveil matinal suppose un grand effort. Le matin est un moment où le cerveau semble ne pas vouloir collaborer. Vous connaissez peut-être l’ivresse du sommeil ?
Se réveiller somnolent, fatigué ou irrité ne signifie pas que vous souffrez de cette condition. Cela est relativement fréquent et n’a pas de répercussions majeures.
En revanche, le trouble dont nous parlerons aujourd’hui peut affecter de manière significative la vie de ceux qui en souffrent. Néanmoins, nous avons encore peu d’informations à ce sujet car, malheureusement, cette condition est passée largement inaperçue au sein de la communauté scientifique.
Qu’est-ce que l’ivresse du sommeil ?
L’ivresse du sommeil est un trouble qui survient au moment où nous passons du sommeil à l’éveil. Ceux qui en souffrent se réveillent confus, désorientés et avec leurs capacités cognitives fonctionnant à faible performance. Certains le décrivent comme un brouillard mental qui empêche de penser clairement et d’agir de manière appropriée, ce qui rend l’éveil extrêmement difficile.
Ces épisodes surviennent généralement après une période de sommeil nocturne, mais peuvent également survenir au milieu de la nuit ou après une sieste. Ils sont généralement générés par un réveil soudain qui met la personne en alerte et l’amène à sentir qu’elle doit se défendre d’un danger ou faire face à une situation d’urgence.
Comment ce trouble se manifeste-t-il ?
- Au réveil, l’individu ne sait pas où il se trouve. Vous pouvez essayer de sortir du côté du mur et avoir de sérieuses difficultés à accéder à votre propre salle de bain.
- Lorsque le réveil retentit, la personne peut réagir en répondant au téléphone ou en essayant d’aller à la porte d’entrée, pensant que la sonnette a sonné.
- Il peut aussi arriver que quelqu’un qui souffre d’ivresse du sommeil se réveille en vacances totalement convaincu qu’il doit aller travailler et qu’il est en retard. Cela l’amènera à se préparer à la hâte. Cet état confusionnel peut durer quelques minutes ou plusieurs heures.
À quoi est due l’ivresse du sommeil ?
Les causes de ce trouble ne sont pas encore claires. Cependant, certaines recherches ont montré que ce trouble concerne plus fréquemment les personnes souffrant d’autres troubles du sommeil et d’autres maladies mentales. L’anxiété, la dépression ou le trouble bipolaire ont une comorbidité significative avec l’ivresse du sommeil.
De plus, la consommation de certains médicaments peut également favoriser son apparition. Les antidépresseurs, par exemple.
De même, il semble que les habitudes de sommeil jouent également un rôle. Dormir moins de six heures ou plus de neuf heures ou encore souffrir de décalage horaire sont des événements liés à la survenue de ce trouble. L’apnée du sommeil, la consommation d’alcool et le stress chronique sont également associés.
Y a-t-il un traitement ?
On estime que l’ivresse du sommeil affecte une personne sur sept. C’est pourquoi il est essentiel d’enquêter davantage à ce sujet. Cependant, nous n’avons toujours pas de traitement spécifique pour cette pathologie.
Il faut tenir compte du fait que, pour de nombreuses personnes, il s’agit d’épisodes isolés qui ne génèrent pas d’inconfort ni d’interférence significative dans leur vie quotidienne. Cependant, ceux qui en souffrent de façon récurrente sont gravement touchés au niveau personnel, familial et professionnel.
Gardons à l’esprit que cela peut prendre des heures avant qu’ils récupèrent complètement leurs facultés cognitives. L’intervention consiste alors à traiter les facteurs associés. En présence d’un trouble comorbide comme ceux mentionnés précédemment, ce dernier devra être traité de manière appropriée. Aussi, il est essentiel d’adopter de bonnes habitudes de sommeil.
Dormir suffisamment et réduire le stress peut atténuer les symptômes dans de nombreux cas. Des résultats plus concluants sont encore nécessaires.
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