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Quels sont les principaux types de délire?

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Il existe différentes sortes de délire.
Quels sont les principaux types de délire?
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Les délires ont souvent lieu dans le contexte d’une maladie mentale ou neurologique. Ils sont aussi très importants dans le diagnostic de troubles psychotiques. Le psychiatre et philosophe Karl Jaspers a été le premier à définir trois critères principaux de délire dans son livre Psychopathologie générale en 1913.

Ces critères sont : être sûr de cette croyance maintenue avec une conviction absolue, le fait que la croyance ne puisse être changée par des arguments contraires convaincants et la fausseté ou impossibilité de croire en quelque chose. Comme nous le voyons, appliquer le concept de fausseté (ou de véracité) à une croyance entraîne d’importants problèmes.

Par ailleurs, deux types de délire ont principalement été distingués : en fonction de la forme et du contenu. Nous allons maintenant vous expliquer cela en détails.

Types de délires : classification selon leur forme

D’un point de vue formel, il existe deux types de délires : les délires primaires ou véritables et les délires secondaires.

Le délire primaire ou idées délirantes se définit par son caractère autonome, original et incompréhensible d’un point de vue psychologique. Il apparaît de façon brusque, avec une totale conviction et sans aucune autre altération mentale.

Le délire secondaire surgit d’une précédente expérience anormale. C’est une idée délirante qui surgit pour essayer d’expliquer des expériences étranges. Elle est donc compréhensible d’un point de vue psychologique.

La différence entre les deux réside dans la compréhension ou non du délire. Cette différence implique aussi un essai d’explication à propos de ses origines. Les délires secondaires sont compréhensibles d’un point de vue psychologique car ils naissent d’une tentative d’explication de la part du patient.

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Jaspers propose 4 types de délires primaires

  • L’intuition délirante : une idée délirante primaire, phénoménologiquement indistinguable de n’importe quelle idée nous surgissant subitement à l’esprit. Le contenu de ces idées délirantes est généralement auto-référentiel et de grande importance pour le patient.
  • La perception délirante : une idée délirante primaire qui consiste en l’interprétation délirante d’une perception normale.
  • L’atmosphère délirante : une idée délirante primaire qui consiste en une expérience subjective. Le monde a changé d’une façon subtile mais sinistre, inquiétante et difficile ou impossible à définir. L’humeur est alors altérée car le patient se sent mal à l’aise, inquiet et même perplexe.
  • Le souvenir délirante : une idée délirante primaire qui consiste en la reconstruction délirante d’un souvenir réel. Dans certains cas, le patient se souvient de quelque chose qui est clairement délirant.

Types de délires : classification selon leur contenu

Les théories psychanalytiques ont souligné l’importance symbolique du contenu des délires. Certains auteurs affirment aussi que ce contenu est particulièrement lié à des peurs personnelles, à des aspects des expériences de vie et à des facteurs culturels.

Cependant, d’autres affirment aussi que les délires ne sont que des actes de communication vides. Berrios certifie que leur contenu n’est rien d’autre qu’un fragment aléatoire d’une information attrapée au moment où le délire s’est cristallisé.

Malgré cette opinion, les délires ont surtout été étudiés à partir d’un point de vue centré sur le jugement et les croyances. Selon ce prisme, le contenu a une importance évidente : il est empli d’influences personnelles et culturelles.

Alors que la structure des délires ne varie que très légèrement selon les différentes cultures, leur contenu semble être davantage influencé par le cadre culturel dans lequel vit le sujet délirant. L’un des aspects les plus étudiés a été la classification de ces délires.

Les contenus les plus habituels dans les délires

  • Idée délirante de jalousie : conviction délirante que le partenaire sexuel-le est infidèle. Le début est soudain et brutal; la preuve de l’infidélité du partenaire ne dépendra que d’un geste ou d’un mot. Le sujet cherchera des preuves irréfutables (quête d’objets, questions sans fin, etc.).
  • Idée délirante de grandeur : son contenu implique une valorisation exagérée de l’importance, du pouvoir, de la connaissance ou de l’identité personnelle. Elle peut être de nature religieuse, corporelle ou autre.
  • Idée délirante de pauvreté : idée selon laquelle le sujet a perdu ou perdra toutes ses possessions matérielles -ou presque-.
  • Idée délirante extravagante : fausse croyance au contenu clairement absurde et sans base réelle possible. Par exemple, un homme croit qu’on lui a placé un dispositif lors de son opération de l’appendicite et que ce dernier peut lui faire entendre la voix du président.
  • Idée délirante nihiliste : une idée autour de la non-existence du moi, des autres et du monde. Par exemple : la fin du monde a eu lieu.
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Les contenus les plus fréquents

  • Idée délirante d’être contrôlé : ici, les sentiments, les impulsions, les pensées ou les actes sont vécus comme s’ils ne nous appartenaient pas et étaient imposés par une force externe. Des délires typiques dans ce cas sont l’aliénation de la pensée, le vol de la pensée ou la transmission de pensée.
  • Idée délirante érotomaniaque : le patient croit qu’une autre personne est follement amoureuse de lui. Ce délire affecte plus souvent les femmes que les hommes. La personne est souvent convaincue d’être aimée par un personnage prestigieux (une star de cinéma, un politicien, etc.).
  • Idée délirante somatique : la personne est certaine de posséder une imperfection physique ou un problème médical général. La différence entre ce trouble délirant et l’hypocondrie ou le trouble de dysmorphie corporelle est assez difficile à faire. Seule l’intensité de la croyance peut les distinguer. Dans le trouble délirant, la personne ne peut pas admettre la possibilité de l’absence de maladie ou de défaut physique.
  • Idée délirante de référence : une idée délirante qui fait que les événements ou les personnes proches de l’environnement du sujet ont un sens particulier, et généralement négatif. Si l’idée délirante de référence s’articule autour d’une thématique de persécution, alors on peut aussi parler de délire de persécution.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.