Quel sera notre avenir selon Zizek ?
Le prestigieux philosophe slovène Slavoj Zizek est un autre penseur qui a critiqué la manière dont nous avons géré la pandémie à l’échelle mondiale. Pour lui, la crise mondiale est un coup de grâce pour le capitalisme néolibéral qu’il considère déjà comme mort.
Comme d’habitude, les positions de Zizek ont suscité une grande controverse, principalement pour son affirmation selon laquelle la pandémie mènera à un nouvel ordre mondial qui réinventera un nouveau communisme.
Le débat entre Zizek et Giorgio Agamben est devenu particulièrement célèbre. Agambem est le mentor de l’idée selon laquelle la pandémie a été surestimée et que les quarantaines doivent être assouplies pour revenir rapidement à une production “habituelle”.
Pandemia: La Covid-19 estremece al mundo (Pandémie : La Covid-19 secoue le monde) est paru le 6 mai 2020 pour toute l’Amérique latine. Zizek a indiqué qu’il reversera toutes les redevances de cette publication à l’organisation Médecins sans frontières.
“La pire chose à propos de la peste n’est pas qu’elle tue les corps, mais qu’elle dépouille les âmes et ce spectacle est souvent horrible.”
-Albert Camus-
Le coup de grâce pour le capitalisme, selon Zizek
La pandémie a forcé tout le monde à arrêter la production, le mantra maximum du capitalisme. Il est devenu impossible de maintenir l’économie de marché libre telle qu’elle a fonctionné jusqu’à présent, car la menace d’une contagion exponentielle l’empêche. De même, cela a radicalement changé nos modes de consommation.
Zizek pense que le monde ne sera plus jamais le même qu’avant et que le coronavirus a été le coup de grâce qui marque le début d’une nouvelle orientation économique et politique. Selon lui, la pandémie est une catastrophe qui l’obligera à adopter de nouveaux points de vue pour analyser la réalité.
Le premier grand signe de ces temps nouveaux est le fait que pratiquement tout le monde pense à l’échelle mondiale. C’est d’abord la science, ou une bonne partie de ses représentants, qui s’est fixé dès le départ l’objectif de partager l’information. Cela a été décisif.
Pour surmonter la crise, il a également fallu adopter une perspective globale des ressources disponibles. Certains ont abordé le problème de la concurrence nationaliste. Cependant, ceux qui ont adopté une position coopérative sont ceux qui s’affirment comme leaders mondiaux.
Le point de vue “cynique-vitaliste”
Zizek apprécie le point de vue cynique-vitaliste. Il se réfère à la position, ouverte ou déguisée, de laisser simplement la situation couler pour qu’au final ce soient les plus faibles qui périssent, tandis que les plus forts survivent.
Personne n’ose directement adopter ouvertement cette position, mais il existe des déclarations et des mesures qui révèlent cette intention primitive. Zizek cite, par exemple, le protocole des “trois sages” au Royaume-Uni.
Selon lui, “trois sages” dans chaque hôpital doivent décider du “rationnement des soins”. Qu’est-ce que cela signifie dans la pratique ? Qu’ils détermineront qui vit et qui ne vit pas.
En fin de compte, c’est la quintessence du capitalisme néolibéral. Dans la vie, comme avant, cela se manifestait en termes d’accès à l’emploi, de redistribution des richesses, etc.
Le système laisse toujours de côté les avantages d’un segment important de personnes. Maintenant l’exclusion peut signifier la mort elle-même. Les sociétés toléreront-elles de continuer à donner la priorité à ces critères ?
Logique brutale et logique de solidarité
Pour Zizek, le système capitaliste était déjà condamné d’avance au désastre par la crise climatique. Selon lui, la pandémie est le “dernier avertissement contre la crise écologique qui plane sur l’avenir du monde”.
Son opinion coïncide avec les avertissements de l’ONU et de l’OMS sur l’imminence de catastrophes mondiales dues à la surexploitation de la planète. Ce qui s’est passé en Australie à la fin de 2019 serait un aperçu de ce qui attend tout le monde.
Zizek souligne qu’il y a deux logiques qui entreront en conflit. D’un côté, la logique brutale de “sauvez qui le peut”.
Cependant, cette façon de penser ne semble pas avoir beaucoup d’avenir. Ce n’est pas quelque chose qui peut être traité avec succès localement. L’autre logique est de s’entraider.
La proposition du philosophe et psychanalyste slovène est que les sociétés se demandent quel est le type d’ordre social devant remplacer le capitalisme libéral.
Selon lui, la réalité mondiale montre qu’une société construite à partir de l’individualisme, de l’exclusion, de l’utilitarisme et de la productivité en tant que valeur maximale n’est plus viable.
À long terme, estime le penseur, nous réaliserons que la vie sur la planète ne sera possible que grâce à une coopération intelligente. Il ne s’agit pas d’une solidarité romantique, mais de la construction d’un front commun pour que la vie sur la planète continue d’exister.
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Rubio, G. B. Comunismo del yo. La contingencia del COVID-19 desde Michel Foucault y Slavoj Žižek.
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