Que sont les auras épileptiques ?
Rédigé et vérifié par le psychologue María Vélez
L’épilepsie est un trouble neurologique du système nerveux central. L’activité cérébrale se présente de façon anormale. Elle provoque des convulsions, des comportements ou des sensations inhabituelles et, parfois, une perte de conscience. Ces symptômes, dans leur ensemble, constituent les crises épileptiques. Ainsi, les sensations ressenties par la personne encore consciente, qui anticipent/annoncent une crise, sont ce que l’on appelle les auras épileptiques.
Les auras épileptiques peuvent consister à percevoir une odeur ou un goût étrange, ou à ressentir une sensation de peur, de mal-être ou même de bien-être. Très souvent, les auras épileptiques précèdent la perte de conscience. Elles permettent donc à la personne, si l’on regarde le côté positif, de se protéger avant le début de la crise.
En quoi consistent les auras épileptiques ?
Au niveau cérébral, les auras épileptiques sont le résultat d’une activation altérée d’une aire du cortex cérébral, due à des anomalies au niveau des décharges des neurones. Ces altérations ont lieu dans un hémisphère pendant un court moment (de quelques secondes à quelques minutes) et de façon localisée. Cela veut dire que l’activation anormale se produit dans une aire fonctionnelle concrète, ce qui déterminera les caractéristiques de l’aura.
Étant donné qu’au cours de l’aura épileptique, la personne est consciente et ne présente un comportement “anormal” que dans certaines aires du cerveau – en comparaison avec un moment de crise totale –, on les considère comme des crises partielles simples. Même si elles se produisent généralement de façon ponctuelle, elles peuvent aussi déboucher sur une crise partielle complexe. Elles affectent alors la conscience et provoquent une crise généralisée.
Les types d’auras épileptiques
Nous retrouvons souvent une confusion dans les descriptions des différents types d’auras. En général, elles sont classées en fonction des symptômes présentés car ces derniers sont liés à l’aire où se produit la crise.
Auras épileptiques autonomiques
Si l’activation anormale est liée au système autonome, les symptômes qui se présenteront seront de ce type : vomissements, tachycardie, hérissement des poils, pâleur, etc.
Dans ce groupe, les sensations qui sont souvent recensées par les patients sont les sensations épigastriques. Ces dernières sont associées à l’épilepsie dans le lobe temporal. Dans ce cas, les symptômes sont : pression abdominale, estomac vide ou nausées.
Auras épileptiques expérientielles
Les symptômes expérientiels sont liés à des altérations au niveau de l’activation des aires limbiques et du cortex temporal. Par conséquent, cet ensemble de symptômes affecte la mémoire, les émotions et la cognition. Des illusions perceptives peuvent aussi se produire, ainsi que des hallucinations sensorielles. Ces auras peuvent aussi être des auras psychiques. Il peut parfois être difficile de savoir si elles sont de nature psychologique ou sensorielle.
En ce qui concerne les altérations amnésiques, il est possible que des souvenirs soit biaisés, qu’une sensation de familiarité apparaisse (déjà vu), ainsi qu’une dépersonnalisation ou déréalisation. Dans le cas des auras émotionnelles, associées à l’amygdale dans l’épilepsie frontale, on retrouve des sensations de tristesse, de joie, de plaisir ou d’irritabilité, en plus d’une anxiété ou d’une peur de faire un infarctus.
Auras épileptiques sensorielles
Les auras exclusivement sensorielles affectent l’un des sens. Par exemple, les auras associées à une crise dans les aires occipitales ou temporales provoquent une vision de taches, des altérations au niveau de la vision des mouvement ou même une cécité.
Dans le cas des aires visuelles plus complexes, on retrouve des hallucinations visuelles ou une vision en tunnel. Des altérations auditives peuvent également avoir lieu, comme des sifflements, des bourdonnements ou des bruits, ou bien des auras olfactives ou gustatives.
Des auras somatosensorielles peuvent aussi se produire à cause d’une épilepsie pariétale ou frontale. Le patient ressent alors un engourdissement, une paresthésie, une sensation de froid ou de chaud, une douleur, etc.
Autres auras épilpetiques
Ces classifications d’auras épileptiques font encore débat et génèrent une certaine controverse. Les auras se définissent en effet comme des sensations ressenties par les patients mais sans signes visibles clairs. Malgré cela, on pourrait ajouter à la typologie, de façon descriptive, les auras motrices, céphaliques et érotiques ou sexuelles.
Les auras motrices consisteraient en des contractions musculaires, des troubles de la phonation, des mouvements masticatoires, etc. Cependant, ces symptômes peuvent dériver d’autres altérations, comme les auras psychiques, autonomiques ou somatosensorielles.
Les auras céphaliques ont également été considérées comme des auras sensorielles somatiques car les sensations décrites sont des vertiges, une lourdeur ou une pression dans la tête.
Enfin, les auras sexuelles s’accompagnent de sensations dans les parties génitales, de sentiments érotiques et même de la dénommée “épilepsie orgasmique” qui aboutit à un orgasme parfois douloureux. Certains auteurs la considèrent comme une aura d’un type spécial et d’autres l’incluent dans les auras autonomiques.
Diagnostic différentiel
Il est fondamental de garder à l’esprit qu’avec la variété de symptômes pouvant se manifester, les auras épileptiques peuvent être confondues avec d’autres cadres cliniques. Parmi les moins fréquents, nous retrouvons les troubles cardiovasculaires ou les crises de panique. Ces symptômes peuvent cependant dissimuler des troubles otorrinolaryngologiques, des troubles mentaux graves ou des intoxications par substances.
Il est donc essentiel de recevoir un diagnostic précis, réalisé avec les outils adéquats, pour bien différencier les symptômes et altérations impliqués ainsi que le type d’épilepsie focale latent.
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- Fernández-Torre, J.L. (2002). Auras epilépticas: clasificación, fisiopatología, utilidad práctica, diagnóstico diferencial y controversias. Neurología, 34(10), 977-983.
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