Que faire si vous êtes victime de « LGTbiphobie » ?
Rédigé et vérifié par le psychologue Gorka Jiménez Pajares
Personne ne choisit son orientation sexuelle. En fait, les mécanismes qui sous-tendent et expliquent l’orientation hétérosexuelle sont encore inconnus. Cependant, les comportements d’humiliation, de critique, de vexation et de discrimination de la communauté LGTB (lesbiennes, gays, transsexuels et bisexuels) sont exercés par de larges secteurs de la société au 21ème siècle. Ceci est connu sous le nom de LGTbiphobie.
Face à la haine, l’information. Face à l’humiliation, formation aux valeurs. S’il y a de la vexation, enseignez en vous basant sur le respect. Et face aux discriminations, la promotion de la diversité dans la société. Cependant, cela est souvent loin d’être possible ou réel et il est nécessaire de savoir quoi faire lorsque vous êtes victime d’un crime haineux basé sur l’orientation sexuelle.
LGTbiphobie : un crime de haine naissant
Le nouveau Guide pour les victimes de crimes de haine dus à LGTbiphobie, publié par l’Institut Navarro pour l’égalité (INI), met en lumière ces sombres faits. La première chose à retenir est que ce type de comportement entre dans la catégorie de crime du code pénal. Ils se présentent généralement sous la forme d ‘«attaques gratuites» sans autre motivation que la haine.
Le préjugé obscurcit la personne qui l’attaque et la transforme en un être primitif, sans autre capacité de raisonnement que ses prémisses infondées.
D’autres formes de cette phobie sont les thérapies de conversion qui prétendent “guérir” l’homosexualité. Des actions sont déjà réclamées à cet égard. À titre d’exemple, une lettre au directeur publiée dans la Gaceta Sanitaria demande instamment l’élaboration d’une législation contre la LGTbiphobie, qui entraîne des sanctions pour ceux qui pratiquent et promeuvent ces pratiques ayant des effets néfastes sur la santé des personnes LGBT.
La LGTbiphobie est toute agression, menace, harcèlement ou dommage contre une personne ou ses biens en raison de son orientation, de son identité et/ou de son expression sexuelle et de genre ou parce que la personne qui commet le crime suppose que l’autre est LGTBI+.
-INI-
Que faire face à la LGTbiphobie?
Si vous avez ressenti de la discrimination pour avoir une orientation différente de l’hétérosexualité, vous devez le signaler, car les lois vous protègent. Communiquer le plus tôt possible avec la police est nécessaire. Leur travail consiste à identifier les agresseurs et à vérifier, par exemple, les caméras dans la zone où l’acte homophobe a eu lieu.
La description physique est essentielle pour les trouver. Les officiels demandent généralement si vous connaissez l’agresseur, à quoi il ressemblait, comment il s’habillait et s’il a des signes physiques particuliers pour avoir une image aussi proche que possible de l’apparence de l’agresseur.
De plus, si vous avez été touché et que vous ne vous sentez pas bien psychologiquement, rendez-vous dans un centre médical pour faire un rapport de blessure. En cela, il est essentiel de préciser, pour mémoire, que vous avez été victime d’une attaque LGTbiphobe.
À cet égard, enregistrez toutes les images, vidéos et/ou audio que vous avez, car ils serviront de preuve. Ceci est encore plus important si l’attaque se produit via les réseaux sociaux.
À quel moment signalez-vous si vous souffrez d’une crise de LGTbiphobie ?
Il n’y a aucune raison de signaler immédiatement. Parfois, il faut du temps pour assimiler ce qui s’est passé. Il convient de se prendre en compte après avoir subi une agression.
Cependant, sachez que la réclamation est à la fois une obligation morale et légale. Le fait de mettre un terme aux crimes de haine est un intérêt que la société a acquis. Par conséquent, évitez de rester « les bras croisés » face à des discours agressifs du type :
- Peint.
- Cyber-harcèlement.
- Comportements discriminatoires sur les réseaux sociaux.
- Brochures et propagande contre la communauté LGTB.
- Commentaires homophobes et transphobes dans les médias.
Le signalement vous aidera autant que le reste des personnes qui se trouvent dans une situation similaire. Grâce à ce droit, nous communiquons des événements qui sont loin d’être justes et promouvons une société qui promeut le respect de la diversité et valorise l’égalité de traitement. Cela peut être fait verbalement, directement dans un poste de police ou par écrit devant un tribunal.
Il est important de noter que, selon les pays, il y aura des modifications dans la procédure de signalement de ces cas. En général, il est indispensable de remettre toutes les preuves à l’appui de l’agression. Cela inclus les déclarations de témoins.
Le Bullying homophobe
Si l’attaque LGTbiphobie se produit dans le milieu scolaire, la première instance de plainte se situe dans l’équipe d’enseignement et d’orientation de l’établissement. Ce type de crime ne se produit pas uniquement dans la rue ou via les réseaux.
Une étude partagée par l’Université Complutense de Madrid indique que le bullying homophobe dans ce contexte englobe non seulement les jeunes LGBTQI, mais toute autre personne perçue en dehors des schémas de genre normatifs ou qui les associent à des membres de la communauté.
Que se passe-t-il après le signalement ?
La réponse est : du temps et de la patience. Dans le cas de l’Espagne, chaque plainte est reçue par un tribunal pénal spécial, appelé tribunal d’instruction. Ils y offrent la possibilité de recourir à la médiation pénale. C’est ce qu’on appelle la justice réparatrice. Mais comme nous l’évoquions il y a quelques lignes, selon les pays le processus varie. Même dans beaucoup de cas, cette question est toujours en suspens.
Dans tous les cas, la plainte et le cours légal est quelque chose de volontaire qui peut être évité ou abandonné à tout moment. Bien que ce processus prenne du temps, encourager une culture du signalement est essentiel pour stopper la vague de violence que subissent quotidiennement les membres de la communauté LGBT. Valider ses droits, c’est aussi semer la conscience et le respect.
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