Pourquoi ai-je du mal à me réjouir du bonheur des autres?
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Il n’est pas rare de se retrouver dans la situation gênante qui consiste à ressentir de l’indifférence, de l’envie ou même de la contrariété face au bien-être et à la réussite des autres. Bien souvent, il est difficile de se réjouir du bonheur des autres, malgré tout l’amour que l’on ressent pour eux. Ceci pourrait indiquer la présence d’un problème psychologique sous-jacent.
Parmi les possibles problèmes, et comme le révèle la littérature scientifique spécialisée, le plus commun est généralement la dépression.
Vous trouverez, dans cet article, quelques clés relatives à ce sujet et des façons d’aborder ce problème pour que le bonheur des autres ne soit plus source d’envie ou de mauvais sentiments.
“L’amour est cet état où le bonheur de quelqu’un est essentiel pour le sien.”
-Robert A. Heinlein-
Pourquoi ai-je du mal à me réjouir du bonheur des autres ?
Vous avez peut-être remarqué -par vous-même ou à travers des commentaires externes- que chaque fois qu’un de vos proches apporte des bonnes nouvelles à son sujet (une promotion, un mariage, un prix…), vous ressentez une émotion négative irrépressible. Vous avez peut-être même noté cela dans l’état émotionnel des autres.
Cette émotion peut être diluée dans un mélange de sentiments de rejet, d’envie, de rage, d’injustice… En définitive, alors qu’on s’attend à ce que vous partagiez cette joie, un blocage viscéral et incontrôlable vous empêche, au cours des premières fractions de seconde, de montrer un sentiment de joie spontanée et authentique.
Ce trait n’a probablement pas toujours été présent en vous. Nous pouvons donc nous dire que quelque chose au fond de votre être vous empêche de vous aligner émotionnellement au bonheur des autres. Car comment être heureux pour les autres quand nous ne parvenons pas à l’être nous-mêmes ?
Cette tendance à nous montrer réfractaires face au bien-être émotionnel des autres pourrait entrer dans la catégorie des comportements sociaux dysfonctionnels. C’est précisément lors des expériences dépressives que l’on a le plus relevé cette tendance à réagir de façon négative face aux interactions sociales. Les symptômes dépressifs sont toutefois liés à une mauvaise qualité des relations personnelles.
Concept de soi, estime de soi et envie
Par ailleurs, cet état d’esprit s’associe à une érosion du concept de soi. Un appauvrissement de la vision du moi qui, fréquemment, a des répercussions sur sa voisine la plus proche : l’estime de soi.
Nous faisons ici face à un phénomène curieux. Des dommages importants au niveau de notre concept de soi nous poussent à amplifier celui que les autres ont -ou que nous pensons qu’ils ont-. Et, naturellement, le résultat de cette exagération de leurs attributs peut être un sentiment d’aversion et une attitude négative face aux circonstances et à leur bonheur.
Par ailleurs, l’hostilité tacite, observable chez des personnes avec des traits de personnalité passive-agressive, est liée au sentiment d’envie. Ainsi, ce sentiment se retrouve pris entre un état psychoaffectif brisé et la tendance à évaluer négativement les choses positives des autres.
Il faut savoir que l’envie, de manière isolée, n’est pas un symptôme de pathologie. En fait, Richard Smith, professeur à l’Université de Kentucky et spécialiste dans l’étude du phénomène de l’envie, souligne qu’une partie de notre survie dépend de notre capacité à envier. Nous nous appuyons sur la comparaison pour évaluer notre propre statut. Nous nous en servons également en tant que force motrice pour nous améliorer personnellement.
Cependant, si le bonheur des autres nous cause un mal-être trop intense ou interfère de façon négative dans notre vie, nous pouvons parler d’un problème. Et cette difficulté aura besoin d’être résolue. Voici donc quelques stratégies pour y parvenir.
Que puis-je faire pour être heureux pour les autres ?
Nous devons empêcher la négativité de s’installer en nous et de nous transformer en personnes amères, incapables de développer un bonheur empathique. Voici quelques-unes des mesures les plus efficaces que vous pouvez appliquer pour atteindre ce changement paradigmatique :
- Soyez reconnaissants de ce que vous avez. Essayez de vous focaliser sur ces choses de votre existence qui vous font vous sentir bien et changez votre perspective mentale.
- Votre valeur ne vient pas d’éléments externes. En d’autres termes, elle dépend de ce que vous êtes et non de ce que vous possédez. Vos richesses se trouvent dans votre potentiel et dans ce que vous renfermez en vous.
- Essayez de trouver de l’inspiration, et non de la démotivation, dans la réussite des autres. Les triomphes des autres peuvent être considérés comme la démonstration de ce que nous pouvons nous-mêmes réussir. Par ailleurs, ils peuvent nous servir de guide pour atteindre d’importants objectifs.
- Prenez conscience du fait que, dans le monde, il y a suffisamment de place pour le bonheur de tous. Pour le vôtre aussi. Le fait que les autres réussissent, possèdent de grands biens matériels ou aient des traits personnels dignes d’envie ne vous empêchera pas d’être heureux. Le monde est grand : il peut abriter des millions de personnes qui triomphent continuellement.
- Faites confiance au futur et dites-vous que vous réussirez à trouver un endroit où vous serez heureux. Vous n’êtes pas complètement à la merci du hasard. Travailler sur vous-même aboutira à des résultats, et cette pensée doit vous motiver.
Pourquoi laisser les mauvais sentiments vous envahir alors que le monde se porte si bien avec les personnes que vous aimez ? Ne perdez pas de temps à regarder les autres, à vous comparer à eux et à vous dévaloriser. Votre bonheur n’est pas loin de vous, vous devez seulement vous en rendre compte et lutter pour l’atteindre.
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