Je peux faire beaucoup de folies, mais je ne suis pas fou/folle

Je peux faire beaucoup de folies, mais je ne suis pas fou/folle

Dernière mise à jour : 12 août, 2017

Faire des folies est un signe de liberté qui n’a rien à voir avec le fait d’être fou. Il s’agit simplement de donner des ailes à une possibilité : celle de prendre un chemin différent de celui qui est considéré “normal”. Dans les situations spontanées et bruyantes, il y a un degré de vie dont on ne pourrait faire l’expérience sans un brin de folie. Nous avons tou-te-s, absolument tou-te-s, commis des folies à un moment de notre vie, car déconnecter et atteindre ce point d’adrénaline est nécessaire et inhérent à notre nature.

Dans l’actualité, la définition de folie est liée à un déséquilibre mental qui se manifeste par une perception biaisée de la réalité, une perte de l’auto-contrôle, des hallucinations et des comportements absurdes ou sans raison. D’un autre côté, faire des folies est une expression familière qui a un sens différent et subtil. En tant qu’êtres humains, nous avons besoin d’un peu de folie ; sinon, nous n’oserions jamais couper la corder et nous libérer ou choisir une autre option que celle indiquée par la logique.


Les hommes ont tellement besoin d’être fous que, d’une façon ou d’une autre, il serait totalement fou de ne pas être fou.


La limite entre le génie et la folie

Tous les génies ne sont pas fous, et tous les fous ne sont pas des génies. Le génie est une personne qui possède des capacités extraordinaires, focalisées sur une matière, et qui a une grande capacité de conception et d’expression d’idées nouvelles. En d’autres termes, il a des dons pour créer. Ce n’est pas un malade, même s’il est vrai que, dans le cas d’une maladie, il sait profiter de ses excès de folie pour créer des choses fantastiques. Cette thèse est soutenue par des études qui ont permis de voir que les facultés créatrices existent déjà avant que la maladie ne se manifeste.

C’est pour cela que des personnes se méprennent et étiquettent certain-e-s comme étant fous/folles, simplement parce qu’iels ont des capacités spéciales et authentiques. Parfois, nous méprisons les choses que nous ne comprenons pas, que ce soit par peur, par méconnaissance et par ignorance (ou une combinaison de toutes ces choses). La distance entre le génie et la folie est plus grande que ce que notre méconnaissance nous dicte.

Il semblerait qu’il existe une base génétique au génie, même si peu de recherches ont été menées à ce sujet. De la même façon, l’environnement est aussi fondamental. Par exemple, dans la jungle, totalement isolés, Mozart et Einstein n’auraient pas été les génies que nous connaissons et n’auraient probablement pas l’image que nous avons d’eux aujourd’hui. Dites-vous que les études affirment que 75% de l’architecture de notre cerveau dépend de notre environnement.

La créativité est également associée au conflit émotionnel. Il paraît que l’insatisfaction est ce qui pousse le génie à créer, et ce fait a un fondement neurologique. Le génie n’est pas un malade mental mais, au cas où il le serait, il sait tirer parti de ses coups de folie pour créer.


Les génies sont comme les tours : au loin, on discerne très bien leur hauteur, mais quand on se trouve à côté, il est impossible de les mesurer et d’admirer leur grandeur.


La normalité et la folie

La folie est en réalité la privation de l’usage de la raison ou du bon jugement. Le problème est que, jusqu’à la fin du XIXème siècle, la folie faisait référence au refus des normes sociales établies. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, on continue de considérer comme fous des gens qui ne respectent pas les canons sociaux. Leurs comportements sont ainsi vus comme une pure folie.

Les sociétés ont tendance à construire une série de modèles de conduite qui recouvrent les différentes étapes du développement humain. En mettant de côté les différences culturelles, la majorité des sociétés espèrent que les personnes naissent en étant “saines”, qu’elles grandissent sans problèmes de santé, qu’elles fassent des études universitaires ou qu’elles se spécialisent dans un domaine à succès, qu’elles se marient et forment un nouveau groupe familial, dans une nouvelle maison.

Ces paradigmes ne sont rien d’autre que cette fameuse norme, celle que l’on accepte comme étant “normale“, et toute attitude ou idée qui dépasse ces limites est considérée comme incorrecte ou, selon le cas, comme une authentique folie. Même si, parfois, la folie est l’unique réaction saine dans une société malade.


“La médiocrité, pour certains, est normale. La folie, quant à elle, consiste à pouvoir voir au-delà des choses”.

-Charly García-


 


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