Le grand piège consistant à juger les autres

Le grand piège consistant à juger les autres

Dernière mise à jour : 20 janvier, 2017

Nous sommes tous un jour tombé-e-s dans le terrible piège de juger les autres. Mais pourquoi nous référons-nous de cette manière à ce fait si habituel ? Chaque fois que nous émettons un jugement sur quelqu’un, nous nous transformons en des personnes qui croient une ou plusieurs histoires qui peuvent être très éloignées de la réalité des personnes que nous avons inventée.

Pensez à cette mère qui amène toujours son enfant en retard à l’école. Vous commencez peut-être à la juger comme une mauvaise mère ou une fainéante qui aime bien rester au lit. Ou même comme une désordonnée qui ne sait pas contrôler le chaos. Avez-vous déjà réfléchi une minute à ce que vous pensiez ? Ce n’est pas parce que vous n’avez pas d’explication qu’il faut prendre la plus commune pour science exacte.


Les gens sont rapides pour juger les autres mais lent-e-s pour se corriger elleux-mêmes.


Sans vous en rendre compte, vous supposez ce qui peut être en train de se passer dans la vie de cette personne. Vous tombez dans le piège de compléter l’information que vous méconnaissez par une histoire que vous inventez… Vous faîtes erreur et vous n’en êtes pas conscient-e-s.

Notre ego est coupable

La raison pour laquelle nous jugeons de manière si précipitée est détenue par notre ego. De façon consciente ou inconsciente, nous avons besoin de nous sentir meilleur-e-s que les autres ou de manifester notre rejet face à une attitude déterminée. En jugeant, nous claquons la porte à l’empathie.

Quand nous parlons d’être empathiques avec les autres, beaucoup de personnes disent “Oui, je suis empathique. Si une amie a besoin de vider son sac et d’être écoutée, je suis capable de me mettre à sa place, de la comprendre et de la motiver sans tomber dans la tentation de la juger.” C’est vrai, vous faîtes preuve d’empathie mais uniquement avec les personnes que vous connaissez. Avec celles que vous ne connaissez pas, vous tombez dans le piège.

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Nous avons besoin de nous sentir supérieur-e-s, spéciaux-ales, différent-e-s. Nous préférons observer à une distance raisonnable cette personne qui selon nous n’agit pas bien. C’est ce que nous voulons parce que cela alimente notre ego et, d’une certaine manière, fait que nous nous sentions mieux avec nous-mêmes.


« La taille de l’ego d’une personne peut se mesurer à la façon dont elle manie les erreurs commises par les autres »

-David Fishman-


Vous-êtes vous déjà senti-e-s isolé-e-s parce que personne ne vous comprenait ? Je suis certaine que plus d’une fois, il vous est arrivé de penser “s’iels savaient ce que je suis en train de vivre, ce par quoi je passe…”. C’est ce que penseraient toutes ces personnes que vous jugez sans même savoir ce qui leur arrive. C’est différent quand on voit les choses du point de vue de l’autre personne, non ?

Par ailleurs, songez que même si vous aviez raison et que l’autre personne agit “mal” selon vous, qui êtes-vous pour la récriminer ? Vous ne savez pas ce qu’elle a vécu dans le passé. Car qui parmi nous est parfait ? Nous avons tous le droit de nous tromper, voire même de profiter de cette opportunité.

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Si vous ne savez pas, demandez

Revenons à l’exemple de la mère qui est si négligente avec son enfant, ou du moins c’est ce que vous croyez. Elle vit peut-être sous le joug d’un mari violent, passe peut-être par une profonde dépression ou, récemment, un-e de ses proches à qui elle tenait énormément est décédé-e. Ces explications nous plaisent moins parce qu’elles nous obligeraient à nous impliquer, elles frapperaient à la porte de la conscience : elles ne sont pas simples.

Si vous la voyez si négligée, si son attitude vous a vraiment déconcerté-e et si vous la pointez du doigt, pourquoi n’allez-vous pas lui demander directement ? Si elle vit l’une des situations évoquées, il se peut même qu’elle soit reconnaissante du fait que quelqu’un de complètement inconnu se préoccupe d’elle. Peut-être parce que personne ne le fait dans sa vie.

Ce serait peut-être le début d’une belle amitié ou simplement une situation où vous tendez la main à une autre personne pour qu’elle la prenne si nécessaire. Il est certain que parfois, vous auriez aimé que quelqu’un fasse cela pour vous. Qu’au lieu de vous ignorer ou de vous voir avec des yeux pleins de jugement négatif, on se soit approché de vous et vous ait offert les bras de la compréhension.

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Cependant, comment ferions-nous pour ne pas avoir peur de demander ? En le faisant, tous nos jugements s’écrouleraient, nous devrions démonter le schéma que nous avons construit dans nos esprits et notre ego serait peut-être affecté. D’une certaine manière, nous nous protégeons en tombant dans l’un des pièges les plus mortels. Ceux-que nous critiquons constamment.


Juger une personne ne définit pas qui elle est, elle définit qui vous êtes.


Nous avons tendance à tomber dans le piège de juger les autres. Un piège que nous éviterions en prenant conscience de ces processus que nous exécutons pratiquement de manière automatique. Ainsi, c’est le moment de s’intéresser à aider les autres, même pour trouver une explication si nous en avons besoin et pour ne pas l’inventer, à garder patience et à attendre jusqu’à ce que nous puissions construire cette histoire ou l’accepter si nous ne pouvons pas faire cela.


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