Parle-moi gentiment ! L'importance du langage affectif avec les enfants

Parle-moi gentiment ! L'importance du langage affectif avec les enfants

Dernière mise à jour : 28 mars, 2017

Parle-moi gentiment, sans hausser le ton mais avec la fermeté de quelqu’un qui peut me convaincre de tout ce que je suis capable de faire. Parle-moi en me souriant, encore une fois, pour que j’apprenne rapidement que, dans ce monde, l’amour dirige et non la peur. Offre-moi des mots pleins de tendresse dès que tu le peux, pour que je domine le plus rapidement possible le langage des émotions…
Vivette Glover, psychobiologue périnatale de l’Imperial College de Londres, nous indique que l’éducation émotionnelle débute déjà dans l’utérus. Cela peut paraître un peu surprenant et difficile à croire, mais tout au long du troisième trimestre, le bébé est très sensible aux voix qu’il entend à l’extérieur. Le liquide amniotique est un grand conducteur du son et, même si le fœtus ne comprend pas le langage comme tel, il a une très grande sensibilité à la charge émotionnelle qui découle de ces tonalités, de ces mots.

“Il est plus facile d’éduquer des enfants forts que de réparer des adultes brisés.”
-Frederick Douglas-

Lorsque nous venons au monde, nous sommes intimement lié-e-s à la voix de notre mère et à ce monde émotionnel qui l’a accompagnée tout au long de ces mois délicats de gestation. Nous ne sommes donc pas des étrangers en terre étrangère. Le bébé connaît déjà le grand pouvoir que renferme le langage affectif. En fait, Michel Odent, le prestigieux obstétricien français, nous rappelle qu’il est aussi important de faire attention au monde émotionnel de la femme que de se préoccuper des rendez-vous médicaux.
La même chose se produit avec cet enfant de 2, 3 ou 5 ans. Nous pouvons lui offrir tout ce qu’il y a de mieux, des jolis vêtements, une alimentation équilibrée, des jouets qui le stimulent… Malgré tout, si nous ne le nourrissons pas d’affection, de sécurité et de confiance à travers un langage sage en émotions, cet enfant ne grandira pas comme il le devrait. Son cerveau développera des carences et il ressentira des vides qu’il comblera d’une autre façon une fois arrivés l’adolescence ou l’âge adulte.
Nous vous proposons d’y réfléchir.

Parle-moi gentiment, parle-moi sans me faire de mal

Les mots ne tuent pas mais ils ont l’immense pouvoir de blesser. Nous le savons tou-te-s, nous l’avons tou-te-s vécu d’une façon ou d’une autre mais, malgré cela, nous ne faisons parfois pas attention à la manière dont nous parlons à nos enfants ou à nos adolescent-e-s. Le langage a le pouvoir de créer un type d’architecture déterminé dans les cerveaux des plus jeunes, et ceci est quelque chose que, en tant que pères, mères, grands-parents ou éducateur-trice-s, nous ne devons jamais oublier.

“Eduquer l’esprit sans éduquer le cœur ne veut pas dire éduquer.”
-Aristote-


Un mot de travers, un mot de mépris, un “tu ne fais rien de bien“, “tu es le/la moins intelligent-e de la classe” ou un “tu me fatigues, laisse-moi tranquille” laissent des marques dans le monde émotionnel de l’enfant, au point de générer des états de vulnérabilité, de stress ou même de dépression infantile.
Des expériences, comme celle réalisée au centre d’Atlanta Speech School, démontrent que le simple fait d’utiliser le langage positif entraîne des conduites plus engagées de la part des élèves. Cela les motive avant tout à avoir une vision plus positive d’elleux-mêmes pour se surpasser.
Le plus compliqué dans tout cela est que, malheureusement, tous les parents ne sont pas habiles à l’heure d’utiliser un langage émotionnel affectif et transcendant. Parler de la bonne façon requiert de l’intuition, de la volonté, du temps, de la patience et, surtout, être sain en tant que femme ou homme pour pouvoir exercer une paternité digne, respectueuse, qui permette non seulement à cet enfant de grandir en taille mais aussi en sécurité, en estime de soi et en intelligence émotionnelle.

Les clés de la communication affective auprès des enfants

Daniel Goleman nous explique dans son livre L’intelligence émotionnelle que, parfois, les adultes abusent du renforcement positif, au point de lui faire perdre toute sa valeur. Les enfants différencient très bien l’authenticité de la fatigue ou du simple manque d’intérêt.
Quand un papa ou une maman dit à son enfant de 8 ans “oui, oui, c’est un très beau dessin” sans même avoir regardé le cahier parce qu’iel n’a pas le temps, l’enfant ne prête pas attention au message. Il se concentre sur l’attitude des parents. Car parler de la bonne façon ne signifie pas utiliser des formules positives de rigueur. Cela signifie s’arrêter pour regarder, prêter attention et, avant tout, savoir se connecter.
La communication affective a comme principale stratégie ce dernier élément : savoir se connecter à l’esprit, aux émotions et au cerveau de nos enfants. Nous vous expliquons comment.

Principes pour entrer en connexion avec les enfants à travers le langage émotionnel

Parfois, presque sans nous en rendre compte, nous nous servons de stratégies très peu pédagogiques avec les enfants. Il faut bien préciser que nous ne le faisons pas avec des mauvaises intentions. Nous ne comprenons simplement pas comment ils gèrent les informations ou quels sont leurs besoins à chaque étape de leur croissance personnelle.
Voici quelques stratégies simples.
  • Evitez les longs discours. Si vous devez enseigner quelque chose à votre enfant, le corriger ou lui expliquer un point en particulier, souvenez-vous de la règle des 30 secondes. C’est le temps maximal d’attention que vous pourrez avoir d’un enfant en bas âge.
  • Le reprendre à plusieurs reprises ne sert à rien. Une chose que l’on voit habituellement est que les parents sous pression au quotidien aient des enfants qui mettent beaucoup de temps à réagir. Cela arrive car ils passent la plus grande partie de leur temps à les presser : dépêche-toi, lève-toi, habille-toi, fais ceci, fais cela…
  • Ce type de verbalisations sous forme d’ordres ne nous permettra jamais de nous connecter avec nos enfants. Ils savent pertinemment qu’après un ordre, un deuxième suivra, et ainsi de suite, alors c’est inutile d’obéir au premier. Ce n’est pas une chose adéquate. On ne peut pas éduquer les enfants en les pressant, mais en usant de patience et en étant proche d’eux. Parfois, il suffit d’une seule indication dite avec fermeté, proximité et en expliquant bien la finalité pour promouvoir et développer une conduite.
  • Ecoutez vos enfants quand ils vous parlent, montrez leur que chaque mot qu’ils prononcent est important pour vous. Laissez le monde s’arrêter autour de vous. Rien ne presse, faites preuve de patience.
  • Prononcez le nom de votre enfant avec tendresse et n’utilisez pas de réponses simples ou condescendantes quand vous leur répondez.

Vous devez mettre en place un dialogue avec vos enfants, leur donner une dose de curiosité , de découverte et d’affection pour qu’ils développent une conscience plus sûre, bien remplie et heureuse au quotidien et à chaque instant.


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