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Névralgie du trijumeau : caractéristiques et traitement

6 minutes
Névralgie du trijumeau : caractéristiques et traitement
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 14 juin, 2024

La névralgie du trijumeau est pour beaucoup l’état le plus douloureux dont l’être humain puisse souffrir, au point d’être parfois la cause directe de certains suicides. Son origine se situe dans le trouble d’un nerf cérébral qui réagit en produisant des chocs électriques violents aux stimuli les plus simples : parler, manger, connaître un changement de température…

Il ne s’agit pas d’un simple mal de tête, ni même d’une migraine. Parce que les personnes qui ont la malchance de devoir vivre avec la névralgie du trijumeau savent que les analgésiques ne fonctionnent pas et que souvent, même la morphine ne produit aucun soulagement. Dans de tels cas, seuls les anti-convulsivants permettent de mener une vie plus ou moins fonctionnelle ; tout en ayant à supporter les effets secondaires associés à ce type de médicaments.

Il est possible que d’un regard extérieur cette douleur puisse sembler exagérée. Cependant, ce n’est pas un hasard si elle est considérée comme “la maladie du suicide”. Classées pour la première fois en 1672, des registres inhérents à ce trouble sont depuis longtemps établis, le décrivant comme l’une des douleurs les plus invalidantes et intenses dont une personne puisse souffrir. Nous estimons à l’heure actuelle que la névralgie du trijumeau touche entre 8 et 12% de la population, et bien qu’il s’agisse d’une maladie chronique, il existe des traitements.

“La névralgie du trijumeau présente une douleur violente semblable à un choc électrique qui peut durer de quelques secondes à environ deux heures, se répétant en plusieurs épisodes sur plusieurs semaines consécutives ou même plusieurs mois.”

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Qu’est-ce que la névralgie du trijumeau ?

La névralgie du trijumeau trouve son origine dans le cinquième des douze nerfs / paires crâniens. Il convient cependant de préciser que ce nerf possède la particularité d’être le plus long de tous ceux qui sont distribués dans notre tête. Voyons comment il s’étend pour comprendre un peu mieux la façon dont la douleur rayonne :

  • Ce nerf a trois branches, la première est l’ophtalmique ou supérieure, irradiant une sensation douloureuse qui peut aller du cuir chevelu en passant par un côté du front et de l’œil de cette partie en particulier.
  • La branche supérieure ou moyenne stimule la joue, la mâchoire supérieure, la lèvre supérieure, les dents et les gencives de la partie supérieure de la bouche, ainsi qu’un côté du nez.
  • Enfin, nous avons la branche mandibulaire ou inférieure, qui produit les sensations physiques de la mâchoire inférieure, des dents et des gencives de cette partie ainsi que la lèvre inférieure.

Généralement, les patients atteints de névralgie du trijumeau ressentent souvent la douleur d’un côté du visage. Cependant, il existe une condition rare connue sous le nom de névralgie bilatérale où, effectivement, nous trouvons les personnes affligées par cette condition des deux côtés de la tête.

Quels sont les symptômes de la névralgie du trijumeau ?

Les symptômes associés à la névralgie du trijumeau peuvent varier selon les patients. Cependant, il existe ce que nous appelons des “zones de déclenchement”, les zones qui réagissent lorsqu’elles sont stimulées par une douleur intense, comme un choc électrique intense pouvant durer quelques secondes, minutes et jusqu’à deux heures.

  • Des gestes simples tels que se toucher le visage ou une caresse peuvent déclancher une douleur au visage.
  • Les changements de température, le fait de mâcher, de parler ou de souffrir de bruxisme sont des situations qui déclenchent la sensation physique et invalidante de la névralgie.
  • La douleur suit un chemin pouvant aller du cuir chevelu, en passant par l’œil, l’oreille et allant jusqu’à la mâchoire.
  • Suite à cette décharge électrique intense et profonde, la personne reste souvent invalidée pendant une heure ou deux. Autrement dit, elle ne pourra ni manger, ni boire ou ni même ouvrir les yeux tant que ce nerf se désenflamme pas graduellement.
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Causes de la névralgie du trijumeau

La névralgie du trijumeau ne possède pas une cause unique. En effet, cette condition est associée à une grande variété de conditions. Voyons ci-après certaines d’entre elles afin de comprendre un peu mieux la réalité complexe qui se cache derrière cette condition.

  • Elle a généralement une origine génétique.
  • Souvent, et comme nous pouvons le constater par résonance magnétique, il se trouve un vaisseau sanguin qui appuie sur le nerf trijumeau à la sortie du tronc encéphalique. Cette compression provoque une usure de la myéline, cette couche qui protège le nerf, de sortes que ces décharges électriques intenses peuvent se produire.
  • Nous savons par ailleurs que les blessures causées par des accidents traumatiques ou même par des chirurgies faciales ou buccales peuvent se traduire dans cette douleur faciale neuropathique.
  • En outre, il est important de souligner qu’un certain nombre de patients souffrent d’une névralgie du trijumeau d’origine primaire, autrement dit, il s’agit de cas où il est presque impossible de connaître l’origine qui détermine la maladie.

Quels sont les traitements ?

Un fait que nous devons prendre en compte à propos de cette maladie neuropathique est que tous les cas ne sont pas identiques. Certaines personnes en souffrent pendant plus de deux mois d’affilés pour la voir ensuite disparaître pour une autre période de temps. D’autres en souffrent au quotidien, ou souffrent de névralgies des deux côtés du visage, ou réussissent à contrôler les déclencheurs pour jouir d’une meilleure qualité de vie.

Par conséquent, l’approche thérapeutique sera différente pour chaque personne. Voyons cependant quelles sont les stratégies les plus courantes.

  • Les médicaments anticonvulsivants sont généralement les plus efficaces dans le traitement de la névralgie du trijumeau. Des médicaments tels que la carbamazépine, l’oxcarbazépine ou la gabapentine, sont les plus utilisés.
  • Il convient également de noter que les antidépresseurs tricycliques tels que l’amitriptyline ou la nortriptyline, sont également souvent utilisés dans de tels cas afin de réduire la douleur.
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Lorsque l’approche pharmacologique ne fonctionne pas, la seule option restant est la chirurgie. Dans de telles hypothèses, nous pouvons choisir de pratiquer les interventions suivantes :

  • Rizotomie : annuler ou endommager temporairement certaines fibres nerveuses afin qu’elles ne produisent pas de douleur.
  • Injection de glycérol : une procédure ambulatoire où les fibres entourant le nerf trijumeau sont annulées. Il s’agit d’un traitement qui dure au moins deux ans.
  • Radiofréquence des lésions thermiques : une intervention ambulatoire où une électrode blesse les fibres nerveuses qui causent la douleur. Il s’agit également d’un traitement temporaire.
  • Décompression microvasculaire, la plus invasive (et la plus efficace) de toutes les chirurgies. Une petite ouverture est faite à travers l’os mastoïde derrière l’oreille, pour ensuite écarter le vaisseau sanguin qui comprime le nerf trijumeau avec un “ballon”.

Pour conclure, comme nous pouvons le constater, il existe plusieurs approches pour résoudre cette condition chronique qui affecte entre 8 et 12% de la population. Cependant, nous savons également qu’entre 70 et 80% des patients réagissent correctement aux médicaments sans avoir besoin de subir une intervention chirurgicale. Il s’agirait simplement de prendre en compte les caractéristiques personnelles de chaque patient afin d’améliorer sa vie sociale et personnelle.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.