Mon cœur s'en va d'en côté et ma vie de l'autre
Nous devrions tous écouter notre cœur. Même si aucun d’entre nous peut être absolument cohérent chaque jour et chaque minute.
Nous sommes habités par des contradictions car nous aimons et nous détestons en même temps, car nous sommes courageux et en même temps, nous fuyons, car nous sommes bons et en même temps nous faisons du mal.
Cependant, nous réussissons à vivre avec ces contradictions, de manière à ce que nous construisons une manière d’être et de vivre plus ou moins cohérente.
Pour quelques personnes, il n’est pas possible de construire cette base de cohérence minimale.
Elles vivent comme elles ne souhaitent pas vivre. Elles travaillent dans quelque chose qu’elles n’aiment pas.
Elles aiment d’une façon qu’elles n’aiment pas. Dans ces cas, il existe une forte dichotomie entre ce que l’on ressent dans le cœur et ce que l’on pratique dans les actes. C’est comme si on nous avait “prêté” une existence.
Les cas sont très nombreux. Des personnes qui n’aiment pas vraiment leur conjoint, mais conservent leur relation avec lui malgré tout.
Des gens qui vont travailler tous les jours et la seule chose qu’ils attendent désespérément, c’est d’en sortir.
Il y a également ceux qui ont choisi une profession qu’ils détestent ou qui affirment qu’ils apprécient telles ou telles personnes de leur entourage, alors qu’en réalité ils ne veulent que les voir disparaître.
Bien sûr, nous passons tous par des moments de vie où nous nions un peu la manière dont nous vivons.
Dans certaines circonstances, nous perdons l’envie d’aller travailler, nous nous éloignons de notre conjoint ou tout ce qui nous entoure nous irrite.
Mais lorsque nous sommes connectés à la vie au plus profond du cœur, ces épisodes sont passagers et se dépassent relativement facilement.
Quand le cœur n’est pas connecté à la vie
Beaucoup de gens ne réussissent sûrement pas à vivre leur vie à partir de leur cœur. Ils diront que cela est dû à une limitation extérieure.
S’ils détestent leur travail mais qu’ils y restent, ils diront que “le besoin a la peau dure”, que les comptes à la fin du mois ne donnent aucun espoir et qu’il serait très difficile de recevoir un nouvel emploi. Mais ils ne font aucun type d’efforts pour sortir de ce quotidien qu’ils disent détester.
C’est encore plus fréquent dans les relations de couple. Vous connaissez sûrement quelqu’un qui est dans la plainte permanente vis à vis à de son conjoint et qui a ce comportement depuis des années.
Si vous lui dites de quitter cette personne, il vous répondra qu’il le fera un jour ou qu’il ne peut pas le faire à cause des enfants, à cause du prêt bancaire commun ou à cause des convictions religieuses.
C’est ici qu’on lui demande : S’il t’est impossible de dépasser cette situation, pourquoi, alors, ne trouves-tu pas une manière de t’y adapter ?
S’il est possible de la dépasser, pourquoi ne fais-tu pas le nécessaire pour en finir avec ces fameux tourments ?
C’est dans ces cas que le cœur par d’un côté et la vie de l’autre.La personne souffre et se sent prise au piège, mais ne visualise pas de manière de sortir de ce labyrinthe.
Ou bien elle croit que “la vie est ainsi” et doit être accepter, ou elle pense qu’elle n’est pas capable d’entamer un changement. Au fond, ce qui opère, c’est une force inconsciente qu’elle n’identifie pas.
Les ordres inconscients
Nous croyons quasiment tous que nos raisons d’agir sont complètement claires alors que l’on nous demande souvent pourquoi nous faisons ce que nous faisons. Et nous donnons des réponses très vagues. L’esprit humain est bien plus complexe que cela.
Il semblerait qu’il y a une large zone méconnue pour nous-même, où se logent les authentiques et profondes raisons de ce que nous faisons.
Depuis que nous sommes nés, nous sommes soumis au désir des autres. Nos parents construisent une signification consciente pour notre existence, mais également ont des attentes et des désirs inconscients pour notre vie.
Une mère déprimée, par exemple, vous transmet l’amour qu’elle peut vous donner mais également un certain halo gris à cause de son état.
Un père distant vous donne de l’amour à sa manière mais devient aussi un fantôme inatteignable auquel vous voudrez sûrement plaire et dont vous voudrez vous rapprocher en ayant de bonnes notes, en étant très raisonnable ou en créant des problèmes tout le temps.
Si votre cœur part d’un côté et votre vie de l’autre, il existe une contradiction entre votre désir conscient et votre désir inconscient.
Vous vivez probablement comme quelqu’un désire, ou a désiré, que vous viviez. Ce quelqu’un, c’est sûrement l’un de vos parents ou l’un des figures importantes de votre enfance.
Et vous voulez lui plaire mais au fond, vous savez que vous agissez motivé par un désir extérieur. Et quelque chose en vous vous empêche de vous rebeller et de réclamer une vie authentique, faite à la mesure de vos propres aspirations.
Ce quelque chose, c’est la peur de l’enfant de perdre l’amour des personnes dont il continue à dépendre, inconsciemment.
À l’intérieur de chacun d’entre nous, se trouve un enfant non protégé qui ferait tout le nécessaire pour ne pas perdre l’amour, l’attention et le soin de ses parents.
Certains apprennent à reconnaître les ressources qu’ils ont pour se forger une vie individuelle, loin de ces ombres.
D’autres, à l’inverse, continuent à graviter autour d’un conflit inconscient non résolu avec certains de leurs progéniteurs.
Ils grandissent, étudient, travaillent et deviennent médecins ou même présidents. Mais ils sentent bien qu’ils ne sont pas eux-mêmes.
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