Miguel de Cervantes, biographie d'un auteur universel
Au-delà de la contribution majeure qu’il a apportée à la construction de la langue espagnole et de son œuvre littéraire principale, Miguel de Cervantes est une des figures les plus fascinantes de l’histoire. La vie du « Manchot de Lépante » (il fut surnommé ainsi à la suite de la perte de son bras gauche au cours de la bataille de Lépante) est aussi intéressante que sa création littéraire.
Sa plus grande œuvre, L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, est le texte le plus traduit au monde, après la Bible. On dit que Sigmund Freud a appris à parler espagnol seulement pour avoir le plaisir de lire ce livre dans sa langue originale. Cependant, Miguel de Cervantes n’a pas connu de son vivant le succès relatif à ce livre et sa contribution à la littérature mondiale.
“La poésie est l’amie de la solitude ; les ruisseaux la divertissent, les prairies la consolent, les arbres la désennuient, les fleurs la réjouissent, et, finalement, elle charme et instruit par ses merveilleux mots tous ceux qui la fréquentent.”
-Miguel de Cervantes-
Comme bon nombre d’écrivains à travers l’histoire, Miguel de Cervantes n’a pas terminé ses études et n’a pas eu accès aux illustres professeurs de son époque. On sait en fait très peu de choses sur sa vie et presque rien sur ses premières années. Cependant, son travail a fait l’objet d’un nombre incalculable d’analyses.
La vie de Miguel de Cervantes
Cervantes le bègue
On suppose qu’il est né le 29 septembre 1547 à Alcalá de Henares, en Espagne. Il était le fils de Rodrigo de Cervantes, un homme modeste qui travaillait en tant que chirurgien sans avoir achevé ses études. Sa famille s’est beaucoup déplacée à la recherche d’une meilleure destinée. Cela signifiait pour Miguel qu’il était difficile de suivre un enseignement stable.
Cervantes était bègue. Cela ne semblait pas lui poser problème puisqu’il en plaisantait souvent. C’était aussi un grand amateur de théâtre. Il a passé de nombreuses soirées à assister aux pièces de théâtre de Lope de Rueda, dont les pièces étaient jouées à cette époque-là.
On pense que c’est en raison de problèmes judiciaires qu’il a quitté l’Espagne pour Rome. Là, il a rejoint l’armée. C’est ainsi qu’il participe à la bataille de Lépante, en 1571. Il prendra part à la bataille contre les Turcs à bord d’un bateau militaire. Mais au cours de ce combat, un tir d’arquebuse le blesse à la main gauche. Il perd ainsi l’usage de ce membre. Durant son séjour en Italie, il a parcouru tout le pays et s’est familiarisé avec la littérature locale.
Cervantes, l’esclave
Après plusieurs années passées en Italie, il rentre en Espagne à bord d’un navire qui se fait attaquer par des pirates turcs. C’est ainsi qu’il est fait prisonnier puis vendu comme esclave. Il partage son sort avec son frère Rodrigo qui l’accompagnait alors. Ils vont ainsi vivre tous deux comme esclaves à Alger pendant 5 ans. Finalement, leur famille réussira à réunir la somme d’argent suffisante pour racheter leur liberté et enverra un émissaire pour assurer leur libération.
Une vie marquée par des difficultés économiques et judiciaires
Peu après son retour en Espagne, il a épousé Catalina Salazar de Palacios. Il a également commencé à remplir des fonctions bureaucratiques et subalternes car il connaissait alors de grandes difficultés économiques. A partir de 1587, il a commencé à occuper le poste de commissaire aux vivres. Il s’agissait là encore d’un emploi de moindre importance. Cependant, cela lui a permis de rencontrer des personnages pittoresques de sa communauté.
Son mariage a en fait été malheureux. Miguel de Cervantes ne fait en effet jamais référence à sa femme dans ses notes autobiographiques. Ils ne se voyaient guère en raison des nombreux voyages que son poste impliquait. Ils n’ont pas eu d’enfants. Cependant, il a eu une fille avec une femme mariée. Il l’a officiellement reconnue lorsqu’elle avait 16 ans.
Les dernières années de Miguel de Cervantes
Miguel de Cervantes a été accusé d’avoir volé des fonds publics et emprisonné en 1597. C’est donc en prison que naît l’idée de Don Quichotte. À cette époque, il avait déjà publié plusieurs courts romans et des pièces de théâtre. Bien que son travail ait toujours été bien reçu, il ne lui a jamais apporté d’assise financière.
La seule image que nous aillons de Miguel de Cervantes est le portrait qu’il a fait de lui-même, dans le prologue des Nouvelles Exemplaires. Là, apparaît un homme âgé et édenté.
On pense que Miguel de Cervantes est mort des conséquences du diabète, à l’âge de 68 ans, le 22 avril 1616. Il avait demandé à être enterré dans le couvent des Trinitaires Aux Pieds Nus car cette congrégation religieuse l’avait aidé alors qu’il était esclave. Cervantes a été enterré dans le couvent dans une sépulture dépourvue de pierre tombale, sans nom. Jusqu’à présent, sa dépouille n’a pas été retrouvée.
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Marín, L. A. (1948). Vida ejemplar y heroica de Miguel de Cervantes Saavedra (Vol. 1). Instituto Editorial Reus.
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