Médicaments non stimulants pour le TDAH
Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz
Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) rend la vie quotidienne difficile. Les enfants et les adultes atteints de cette maladie ont de la difficulté à se concentrer, se sentent agités et ont une mauvaise maîtrise de soi. Ils peuvent avoir besoin d’aide pour se calmer, organiser et gérer leurs soins. Parmi les alternatives disponibles, les médicaments non stimulants pour le TDAH se démarquent.
Il est important de mentionner qu’une intervention pharmacologique n’est pas toujours nécessaire. De plus, la plupart des médicaments considérés comme de première intention dans ce diagnostic sont les soi-disant stimulants. Cependant, un médicament non stimulant est parfois nécessaire à la place ou en complément. On vous en dit plus.
Traitement pharmacologique du TDAH
Le TDAH est une condition qui présente des difficultés d’attention, de l’impulsivité et de l’hyperactivité. Cela semble résulter d’une perturbation du fonctionnement des neurotransmetteurs tels que la dopamine et la noradrénaline (Clark et al., 1987).
Les deux substances sont liées à la capacité de réguler le comportement, de se concentrer sur les objectifs, d’anticiper les événements et de maintenir la vigilance à moyen terme. Par conséquent, leur altération produit de la distractibilité, de l’anxiété ou de l’agitation motrice.
Pour corriger ce phénomène on utilise des médicaments appelés stimulants, à base de méthylphénidate ou d’amphétamines. Des noms commerciaux tels que Concerta, Ritalin ou Adderall peuvent vous sembler familiers. Ils génèrent une activation dans le système catécholaminergique de la dopamine et de la noradrénaline (Aboitiz et al., 2012).
Ces médicaments ont des décennies d’études et de recherches qui soutiennent leur efficacité en termes d’amélioration des symptômes. Cependant, il existe des médicaments non stimulants qui sont un avantage ou un complément dans certains cas.
Quels sont les médicaments non stimulants pour le TDAH ?
Les médicaments non stimulants sont une alternative plus récente qui peut atténuer ou améliorer les symptômes du TDAH. Ce sont des médicaments sûrs et efficaces qui, puisqu’ils n’utilisent pas de stimulants, ne génèrent pas de dépendance et sont donc considérés comme des substances non contrôlées. Voyons les principaux types.
1. Atomoxétine
Ce médicament est l’un des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la noradrénaline. Cela signifie qu’il agit en bloquant la réabsorption de ladite substance et en augmentant ses niveaux dans l’espace synaptique. De cette façon, il contribue à améliorer l’attention et à réduire l’impulsivité et l’hyperactivité.
Nous considérons actuellement l’atomoxétine comme une option de première ligne dans le traitement du TDAH (Montoya et al., 2009). Il s’agit par ailleurs du premier médicament de sa catégorie à être inclus.
De plus, malgré le fait qu’il dispose encore de moins de preuves scientifiques que les médicaments stimulants, il montre une efficacité pour minimiser les symptômes. Il a également un rôle positif dans le traitement d’autres troubles comorbides tels que la dépression ou le trouble oppositionnel avec provocation (Cheng et al., 2007).
2. Viloxazine
Un autre médicament non stimulant a été récemment approuvé pour le traitement du TDAH et il semble prometteur. La viloxazine, comme l’atomoxétine, agit en modulant les niveaux de noradrénaline dans le cerveau. Des recherches supplémentaires sont nécessaires, mais il semble être efficace pour réduire la gravité des symptômes, tout en étant bien toléré (Johnson et al., 2020).
3. Guanfacine
Il existe un autre groupe de médicaments non stimulants appelés agonistes alpha-adrénergiques. La guanfacine se lie au récepteur adrénergique postsynaptique alpha-2A, générant des résultats similaires à ceux de la noradrénaline (Álamo et al., 2016). Cela profite aux performances cognitives et au contrôle des impulsions.
La recherche soutient son utilisation pour traiter le TDAH et suggère qu’il pourrait également être efficace pour améliorer l’hyperactivité chez les enfants atteints de troubles envahissants du développement, note un article de CNS Drug Reviews.
4. Clonidine
Celui-ci a le même mécanisme d’action que la guanfacine, puisqu’il s’agit d’un agoniste alpha. Il existe une clonidine à libération prolongée et une clonidine à action plus rapide utilisée en monothérapie ou en traitement d’appoint. Comme indiqué dans une revue de Santé des adolescents, médecine et thérapeutique, les deux variantes montrent une amélioration des symptômes du TDAH chez les enfants et les adolescents.
Pourquoi utiliser des médicaments non stimulants pour le TDAH ?
Les médicaments stimulants ont une longue histoire et, par conséquent, une plus grande approbation scientifique. Cependant, comme le suggère le Child Mind Institute, des médicaments non stimulants pour le trouble en question peuvent être utilisés lorsque les premiers ne semblent pas fonctionner, ne sont pas bien tolérés ou s’il existe des antécédents de toxicomanie chez la personne.
Ils sont également préférables si le patient présente des symptômes (tels que l’anxiété) qui sont aggravés ou exacerbés par les stimulants. De la même manière, les deux types peuvent se combiner pour obtenir les résultats souhaités, tout dépend du cas spécifique.
Cependant, les aspects suivants de ces médicaments doivent être pris en compte :
- Ils durent 24 heures, contrairement aux stimulants qui durent entre 6 et 12 heures.
- Son action n’est pas immédiate. Deux à quatre semaines peuvent être nécessaires pour voir un effet complet.
- Bien qu’ils soient généralement bien tolérés, ils peuvent avoir des effets secondaires tels que nausées, perte d’appétit, sautes d’humeur et somnolence. De plus, les niveaux de tension artérielle doivent être contrôlés, car ces médicaments pourraient l’augmenter ou l’abaisser.
- Il est crucial de garder un suivi médical tout au long du processus. Seul un professionnel peut prescrire le médicament et apporter les modifications pertinentes, en cas d’effets indésirables ou d’inefficacité. De même, le médicament doit être retiré progressivement et sous surveillance médicale.
Les médicaments non stimulants pour le TDAH sont une aide
Les médicaments non stimulants pour le TDAH peuvent être prescrits par le professionnel ou demandés par le patient ou sa famille. Cependant, ils ne sont pas la seule option de traitement ; Il peut être combiné avec des médicaments stimulants et faire également une excellente combinaison avec la psychothérapie.
Bien que ces médicaments aident à stabiliser ou à améliorer les symptômes, ils ne vous dispensent pas d’apprendre une série d’habiletés d’autorégulation pour mieux fonctionner au quotidien. Ainsi, associer les deux alternatives contribue au bien-être et à la qualité de vie du patient.
Par exemple, une étude publiée dans Cognitive Therapy and Research a révélé que, aux yeux des parents, l’atomoxétine associée à la psychothérapie semble être supérieure pour améliorer les symptômes du TDAH chez les enfants. En bref, si vous avez un diagnostic de TDAH, il est essentiel que vous consultiez un professionnel qui évaluera le cas, suggérera et guidera l’approche appropriée.
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