Manque de sommeil et anxiété: un duo qui affecte la santé
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Le manque de sommeil et l’anxiété partagent, selon des études récentes, un lien significatif. Nous ne parlons pas seulement de l’insomnie en tant que telle, mais aussi du fait de dormir moins d’heures chaque jour. De souffrir de réveils constants, de se lever avec la sensation de ne pas s’être reposé. Si nous vivons cet état de façon permanente, notre santé en sera affectée.
Les neuroscientifiques progressent de plus en plus, en nous donnant des informations aussi intéressantes que précieuses. Récemment, par exemple, ils ont démontré comment des siestes de moins d’une demi-heure aident le cerveau à améliorer la mémoire à court et à long terme. Nous savons également que le sommeil est la clé de l’élimination des toxines et autres “déchets” à l’extérieur du tissu nerveux.
Les êtres humains, comme la plupart des animaux, ont besoin de dormir. Ne pas le faire correctement met la santé et le bien-être en danger. Des expériences sur la privation de sommeil ont montré les grands risques encourus. On a même constaté que dormir moins de 6 heures par nuit augmente le risque de maladies neurodégénératives.
Sophocle dit que le sommeil est le seul remède affectant presque tout, et il ne s’est pas du tout trompé en faisant un tel raisonnement. Parfois, dans nos habitudes de vie, nous négligeons complètement son importance. Déposer chaque jour la tête à l’est et les pieds à l’ouest pendant au moins 7 à 8 heures par jour nous fera gagner en santé physique et surtout psychologique.
Le manque de sommeil et l’anxiété : une relation significative
La relation entre le manque de sommeil et l’anxiété a fait l’objet de nombreuses études ces dernières années. Ainsi, lors de la conférence annuelle de la Society for Neuroscience à San Diego, en Californie, ce sujet a été porté à l’attention de la communauté des experts. L’un des principaux spécialistes du sujet, le Dr Clifford Saper, membre de la Society for Sleep Research, a expliqué ce qui suit :
Souvent, quand on parle de manque de sommeil, les gens ont tendance à se faire de fausses idées sur le sujet. Le manque de sommeil n’est pas un cas d’insomnie. En fait, le manque de sommeil est tellement subtil et courant qu’on ne lui accorde souvent pas l’importance qu’il mérite.
Manquer de sommeil, c’est dormir de moins en moins d’heures. C’est aller au lit à minuit et se réveiller à 2 heures du matin. Plus tard, s’endormir à 3 heures et se réveiller à 5 heures pour ne plus pouvoir se reposer. C’est aussi dormir 5 ou 6 heures par jour et se dire que c’est “normal”.
De plus, ce qui met vraiment notre santé en danger, c’est de ne pas arriver au sommeil REM (mouvements rapides des yeux), phase lors de laquelle le corps se repose profondément, alors que le cerveau est plus actif que jamais, accomplissant des tâches essentielles.
Manque de sommeil et amygdale cérébrale
Imaginons que nous dormons en moyenne 5 heures par jour depuis 2 ou 3 mois Nous nous réveillons souvent fatigués, mais nous pouvons nous acquitter de nos tâches et obligations normalement. On se dit même qu’à un certain âge, le corps change et qu’on a besoin de moins de sommeil.
Nous pouvons nous en convaincre, mais notre cerveau n’est pas du tout d’accord avec ces raisonnements ; la vérité est que nous ne bénéficions pas d’un repos réparateur. Nous ne complétons pas toujours tous les cycles de sommeil REM, ce qui signifie que nous n’accomplissons pas les processus qui sont si importants pour la santé de notre cerveau.
Le manque de sommeil et l’anxiété sont liés parce qu’une structure commence à s’activer en excès dans de tels cas : l’amygdale.
L’amygdale, c’est cette région du cerveau qui est activée quand on interprète qu’il y a un risque. Elle libère une série d’hormones qui nous activent afin de nous permettre d’échapper à une prétendue menace.
Pour l’amygdale, le manque de sommeil est une menace. C’est un danger qui menace l’homéostasie cérébrale, l’équilibre de cet organe si nécessaire à notre bien-être.
L’activation de l’amygdale nous conduit irrémédiablement à un état d’anxiété.
Les troubles du sommeil affectent notre santé
Comme nous pouvons le constater, la relation entre le manque de sommeil et l’anxiété peut parfois constituer un cercle vicieux. Nous dormons moins et nous nous sentons plus anxieux. En retour, l’anxiété elle-même intensifie l’apparition des troubles du sommeil. Des études comme celle menée à l’Université d’Adélaïde, en Australie, élargissent notre connaissance sur la question.
Les problèmes de sommeil n’augmentent pas seulement le risque d’anxiété. C’est aussi un facteur de risque de dépression. Eti Ben-Simon, Ph.D. du Human Sleep Science Center de l’Université de Californie, Berkeley, souligne quelque chose de positif à ce sujet.
Il existe en effet des thérapies du sommeil très efficaces. En fait, une fois qu’un patient bénéficie d’un meilleur repos nocturne, son bien-être psychologique s’améliore en quelques semaines. Les processus cognitifs s’améliorent et l’humeur est considérablement et visiblement optimisée.
Stratégies pour traiter l’insomnie et l’anxiété
Les spécialistes de l’hygiène du sommeil recommandent 2 stratégies. D’une part, nous devons améliorer nos habitudes de sommeil. D’autre part, il est essentiel d’acquérir des aptitudes adéquates pour mieux gérer le stress et l’anxiété.
Il est donc recommandé de commencer par un bilan de santé, afin d’exclure d’autres problèmes médicaux qui influencent ces problèmes de sommeil nocturne.
Dans un deuxième temps, il est très positif de consulter un spécialiste en thérapie du sommeil. Il existe maintenant des programmes très efficaces, basés sur des traitements médicamenteux et permettant au patient d’améliorer son repos grâce à des techniques spécialement adaptées à son cas
D’autre part, pensez également à respecter vos horaires en allant toujours au lit à la même heure et en suivant les mêmes rituels.
Veillez à l’hygiène de votre sommeil (alimentation, exercice, environnement pour dormir….)
D’autres stratégies appropriées peuvent consister, par exemple, en la formation à la méthode de l’intention paradoxale et le biofeedback ou rétroaction biologique. Ces outils nous aident à savoir quoi faire face aux réveils nocturnes.
En conclusion, puisqu’il existe une relation claire entre le manque de sommeil et l’anxiété (incluant même la dépression), il serait intéressant de prendre un peu plus soin de nos habitudes de vie. Après tout, même si personne ne meurt du jour au lendemain pour ne pas avoir dormi, le manque de sommeil gagne du terrain peu à peu dans notre vie, affectant ainsi notre santé sans même que nous ne nous en rendions compte.
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