L'objet a de Lacan
Rédigé et vérifié par Psychologue María Alejandra Castro Arbeláez
Lorsque nous parlons de psychanalyse, on fait le plus souvent référence à Sigmund Freud, le père de cette discipline. Cependant, divers auteurs ont continué cet héritage. L’un d’eux était Jacques Lacan, reconnu pour ses théories comme celle de l’objet a.
En plus de développer cette théorie et de souligner les principales caractéristiques de cet objet a de Lacan, nous passerons également en revue quelques points connexes dans le cadre de la réflexion de l’auteur. C’est parti !
Qui était Jacques Lacan ?
Jacques Lacan était un psychanalyste d’origine française, qui a introduit des éléments innovants à la psychanalyse. Il a étudié la médecine et s’est ensuite spécialisé en psychiatrie. En outre, en 1938, il a commencé sa propre analyse, un processus essentiel pour tout psychanalyste.
Lacan est surtout connu pour son premier essai sur la scène du miroir. En ce qui concerne ce travail et d’autres, l’auteur a reconnu que ses théories provenaient de la lecture de Freud. En plus de cela, il incorporait des éléments d’autres disciplines tels que :
- Discipline linguistique
- Philosophie
- Mathématiques
D’un autre côté, il était très actif dans le monde de l’art. Il avait de bonnes relations avec Luis Buñuel, Salvador Dalí, Pablo Picasso et André Breton. De plus, il s’intéressait au surréalisme, était présent dans la lecture publique d’Ulysse par James Joyce et s’intéressait aux œuvres de Heidegger et Hegel.
Par la suite, son approche de la psychanalyse nous a donné une autre manière de voir la relation entre l’art, l’inconscient et le vide. D’autant plus qu’il considérait que le travail de Freud avait été mal interprété par les post-freudiens et il y revenait, élargissant de nouvelles notions et applications.
Il attachait une telle importance à cette question que cela lui a coûté sa place au sein de l’Association internationale de psychanalyse, après leur avoir envoyé une déclaration dans laquelle il présentait ses idées. Il fonde cependant l’Association française de psychanalyse et crée sa propre école à Paris.
L’objet a, qu’est-ce que c’est ?
L’objet a est une contribution au concept de l’objet dans la théorie psychanalytique. Elle découle de la nécessité de préciser l’objet originel de la théorie psychanalytique. Lacan s’est servi de “l’objet perdu du désir” de Freud en tant que référence. De plus, il a pris en compte “l’objet transitionnel” de Donald Winnicott et “l’objet partiel” de Melanie Klein.
Lacan était en phase avec l’hypothèse freudienne qui se réfère à “l’objet perdu du désir” comme un problème sans cesse recherché et jamais trouvé. Une aspiration asymptotique par définition insatisfaite, mais qui permet à l’individu d’apprendre en étant en contact avec la réalité.
Au début, l’objet a de Lacan se tient dans le manque de désir d’avoir quelque chose de fixe, car chaque fois que l’objet du désir est accompli, la personne se tourne vers un autre désir. Bien que ce concept ait été dirigé au-delà de cela, l’objet a répond à un Autre en français, qui se réfère à l’autre du désir.
Lacan a utilisé la lettre a comme étant une valeur logique, basée sur l’algèbre. C’est ensuite un concept qu’il a appliqué pour métaphoriser la perte, car il conçoit le sujet comme intrusif entre le désir, l’autre, la jouissance, l’amour et l’angoisse. Par conséquent, il est difficile de le divulguer au sujet, car en retour, vous devez payer le prix de la perte de ce désir.
Ainsi, ce ne serait pas quelque chose que nous aurions perdu. Mais le sentiment constant que nous avons et qui indique que quelque chose est absent dans nos vies. Autrement dit, l’objet a deviendrait la fonction pour masquer le manque.
L’objet a et ses caractéristiques
L’objet a a été appelé de diverses manières par Lacan lui-même : kilos de viande, le fou, l’aleph de l’angoisse ou l’abominable. Il a utilisé ces noms pour essayer d’expliquer de quoi il s’agit ainsi que d’autres théories. Voyons à quels concepts l’objet a est lié :
- Profit : l’objet a est solidaire de cette fonction et de la cause du désir. En fait, il répond à la question comment profite un sujet ? Il s’agit de la satisfaction de la pulsion, d’une part, c’est un plaisir, mais sa base est la souffrance. De plus, cela dépasse le principe du plaisir
- Angoisse : Lacan dit qu’il apparaît lorsqu’il y a absence de manque. L’objet a est lié à cela, car c’est celui qui créera la réalité
- Manque : l’objet a serait une sorte d’image qui révèle d’une certaine manière le vrai manque du sujet. Ce serait alors la fenêtre manquante
- Fantasme : il renvoie à la fois à la fantaisie et à ce qui s’oppose à la réalité. Il a une structure symbolique, discursive et significative. Le fantasme est lié à l’objet a, car le sujet peut tenter de le traverser pour l’atteindre ou hésiter à le repositionner
Or, la théorie lacanienne est si large et alambiquée qu’elle a besoin d’un temps de repos et de méditation pour la comprendre. Cela tient avant tout au langage qu’il utilise et aux concepts qu’il hérite du structuralisme et des mathématiques. Pour parvenir à une meilleure compréhension, nous vous recommandons d’abord d’explorer Freud et de parcourir pas à pas chacune des formulations de Lacan. En effet, elles sont interconnectées.
En somme, l’objet a est une “invention” lacanienne basée ou influencée par la pensée de Freud et de ses contemporains. Ce serait un objet qui pointe vers l’inatteignable ; un surplus de jouissance lié à l’angoisse, au manque, au fantasme, au désir et à l’autre. En d’autres termes, c’est l’objet de la cause du désir, ou la fenêtre du manque ou du masque de celui-ci.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
Lacan, J. (1956/1996). El seminario. Libro 4. La relación de objeto, Buenos Aires: Paidós.
Lacan, J. (1966/1975). El objeto del psicoanálisis.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.