L'intelligence émotionnelle selon Salovey et Mayer
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
Au cours des dernières années, de plus en plus de gens sont intéressés à l’étude de l’intelligence émotionnelle. Cependant, rares sont ceux qui connaissent vraiment son origine. Nous pouvons situer son apparition en 1990 dans un livre dans lequel Salovey et Mayer tentent d’expliquer ce qu’est l’intelligence émotionnelle et comment elle s’exprime dans nos comportements et nos esprits.
Salovey était professeur à l’Université de Yale, tandis que Mayer était un étudiant post-doctoral à cette époque. Ils ont mené des recherches ensemble et publié de nombreux articles sur le sujet. Malgré cela, de nombreuses personnes attribuent ce concept à leur meilleur vulgarisateur, Daniel Goleman : il a popularisé le concept d’intelligence émotionnelle selon Salovey et Mayer en 1996, après avoir publié un livre intitulé Intelligence émotionnelle : pourquoi est-ce plus important que le QI ?.
Le concept d’intelligence émotionnelle est légèrement différent pour Salovey et Mayer que pour Goleman. À cause de cela, il y a eu des confusions quant à sa théorie originale. Dans cet article, nous verrons exactement ce que c’est pour les deux auteurs qui lui ont donné forme.
Qu’est-ce que c’est l’intelligence émotionnelle selon Salovey et Mayer ?
Selon la définition qu’ils en donnent dans leur premier livre, l’intelligence émotionnelle correspond à la capacité de traiter des informations sur ses propres émotions et celles des autres. En outre, cela inclut également la possibilité d’utiliser cette information comme guide de réflexion et de comportement.
Ainsi, les personnes ayant une intelligence émotionnelle développée font attention, utilisent, comprennent et gèrent les émotions. D’autre part, ces compétences servent à des fonctions adaptatives qui leur procurent des avantages, à eux-mêmes et à d’autres. Pour considérer qu’une personne a une grande intelligence émotionnelle, ces deux auteurs ont parlé de quatre compétences de base :
- Capacité à percevoir et à exprimer correctement ses propres émotions et celles des autres
- Capacité à utiliser les émotions de manière à faciliter la réflexion
- Capacité à comprendre les émotions, le langage émotionnel et les signes émotionnels
- Capacité à gérer ses émotions pour atteindre ses objectifs
Dans ce modèle d’intelligence émotionnelle, chacun des domaines est développé en quatre phases différentes. Ce processus, cependant, ne doit pas nécessairement se produire spontanément. Au contraire, cela nécessite généralement un effort conscient de la personne. Dans la suite de cet article, nous analyserons ces 4 phases plus en détail.
1. Perception et expression correcte des émotions
Selon Salovey et Mayer, la première capacité d’intelligence émotionnelle est l’identification de ses propres émotions et de celles des autres. Premièrement, la personne doit pouvoir comprendre ce qu’elle ressent. Cela inclut les émotions, mais aussi les pensées. Ensuite, dans la deuxième phase, il s’agit de faire la même chose avec les autres.
Dans la troisième phase, la personne acquiert la capacité d’exprimer ses émotions correctement. Alors, elle apprend aussi à transmettre ses besoins liés à ses sentiments. Enfin, dans la quatrième phase, on parvient à distinguer les expressions correctes et incorrectes chez les autres.
2. Facilitation émotionnelle de la pensée
Dans la première phase, les gens orientent leur réflexion vers les informations les plus importantes. Ici, les propres sentiments ne sont toujours pas pris en compte. Dans la seconde étape, au contraire, les émotions commencent à être perçues avec une intensité suffisante pour être identifiables. Par conséquent, la personne est capable de les utiliser pour prendre une décision.
Selon Salovey et Meyer, dans la troisième phase, les émotions font basculer la personne d’un état émotionnel à un autre. Donc, vous pouvez considérer différents points de vue sur un sujet. Enfin, lors de la quatrième étape, les sentiments de la personne l’amèneraient à prendre des décisions plus correctes et à penser de manière plus créative.
3. Compréhension des émotions
Tout d’abord, vous acquérez la capacité de distinguer une émotion de base d’une autre et d’utiliser les bons mots pour la décrire. Après, cette compétence est menée un peu plus loin, permettant à la personne de placer ce sentiment dans son état émotionnel.
Dans la troisième phase, la personne est capable d’interpréter des émotions complexes. Par exemple, une réaction qui mélange dégoût et fascination ou peur et surprise. Enfin, la capacité de détecter la transition entre deux émotions, telles que la colère pour la honte ou la surprise pour la joie, serait également acquise.
4. Capacité à gérer ses émotions pour atteindre ses objectifs
Premièrement, cette capacité nécessite la volonté de ne pas limiter le rôle que les émotions ont réellement. Ceci, qui est plus facile à réaliser avec des émotions positives, coûte beaucoup plus cher avec des émotions négatives. Dans cette étape, nous irons plus loin, nous permettant de choisir les sentiments à identifier en fonction de leur utilité.
Lors de l’étape précédente, la personne acquérait la capacité d’étudier les émotions par rapport à elle et aux autres. Cela se ferait en fonction de leur influence. Et, enfin, la personne serait capable de gérer ses propres émotions et celles des autres, en modérant les émotions négatives et en augmentant les émotions positives.
Intelligence émotionnelle : une compétence pratique
Le modèle d’intelligence émotionnelle selon Salovey et Mayer ne reprend pas tout ce que nous savons aujourd’hui sur l’intelligence émotionnelle. Cependant, cela nous ramène à l’origine du concept, aux bases, à ce qu’était en son temps une révolution authentique.
Le point fort de ce modèle est peut-être sa simplicité et le fait qu’il présente une graduation qui facilite sa compréhension. C’est donc un magnifique point de départ pour se plonger dans le monde merveilleux des émotions. Ce qui, qu’on le veuille ou non, est notre.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.