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L'inconfort émotionnel associé à l'acouphène ou au tinnitus

4 minutes
L'inconfort émotionnel associé à l'acouphène ou au tinnitus
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Écrit par Laura Reguera
Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Il se peut que les termes “acouphène” ou “tinnitus” ne vous dises rien. Nous en avons néanmoins tous à un certain moment de notre vie. Ne vous est-il jamais arrivé d’entendre un bip ou un bourdonnement que les autres personnes ne percevaient pas ? Ce sifflement dans l’oreille ne signifie pas que d’autres parlent mal de vous. Il s’agit d’un acouphène !

Ce son, plus ou moins ennuyeux, est généralement temporaire et finit par disparaître, n’est-ce pas ? Imaginez qu’il soit là de façon persistante, que vous le perceviez tout le temps … De quelle manière pensez-vous que cela influencerait votre vie quotidienne ? Continuez à lire et découvrez l’importance de travailler les facteurs psychologiques et émotionnels lorsque nous percevons continuellement un acouphène.

Commençons par le début, qu’est-ce qu’un acouphène ?

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Quels sont les types d’acouphènes ?

Les acouphènes se différencient par le type de son que nous pouvons percevoir. Néanmoins, nous les classons généralement comme objectif ou subjectif. Nous développerons ci-après l’explication de l’un et de l’autre. Il convient cependant de clarifier préalablement que le terme “subjectif” ne signifie pas que la personne “invente” les sons.

L’acouphène objectif est la perception du son généré dans le corps et qui se diffuse jusqu’à la cochlée par conduction osseuse, ou du son qui se diffuse dans la cavité de l’oreille moyenne. Par conséquent, il est pas due à une altération du système auditif. Il s’agit d’un son physique est perçu comme des sons normaux.

Cela signifie qu’il peut être entendu par les médecins par auscultation et que son origine se trouve dans les bruits artériels, les fistules artério-veineuses et les souffles veineux. Ce type d’acouphène a un bon pronostic. Il ne représente cependant que 5% des cas d’acouphènes. L’acouphène subjectif n’est en revanche perçu que par le patient. I s’agit de la perception de sons indépendamment de l’existence de sons physiques.

Cela ne signifie pas que la personne l’invente. Il s’agit d’une sensation fantôme due à des pathologies dans l’oreille ou dans le système nerveux auditif. Les causes sont ici otologiques, cardiovasculaires et vasculaires, métaboliques, neurologiques, pharmacologiques, dentaires et psychologiques. Oui, psychologique. L’acouphène peut commencer à être ressenti après une période de détresse émotionnelle intense.

Maintenant que nous en savons un peu plus sur l’acouphène… Comment affecte-t-il la vie de ceux qui en souffrent ? Comme pour tout, cela dépend de chaque cas. Certaines personnes ne ressentent aucun mal-être. Elles parviennent à l’intérioriser comme un aspect supplémentaire de leur vie. L’acouphène n’interfère donc pas dans leur développement normal. Elles parviennent ainsi à ne pas le percevoir, tout comme cela arrivent à ceux qui vivent dans les grandes villes et qui “n’entendent” pas le murmure de la rue.

Ce symptôme génère, en revanche, chez d’autres personnes des émotions de valence négatives telles que l’anxiété, la tristesse ou la colère. Les personnes se retrouvent souvent dans ces cas dans un cercle vicieux dans lequel leur attention est fixée de façon constante sur l’acouphène, de sorte qu’il le perçoivent en permanence. Elles désirent ne plus l’écouter et le fait de ne pas y parvenir augmente leurs préoccupations. Elles craignent donc que son intensité n’augmente ou qu’elles ne puissent pas le gérer.

“Soit vous vous y habituez soit vous devenez fou.”

-Steve Martin-

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Ces personnes restent donc emmêlées dans ce types de pensées. Elles ne sont pas en mesure d’arrêter d’y penser. En outre, elles abandonnent de ce fait des activités de loisirs et de détentes. Elles entrent ainsi dans un cercle vicieux dont elles ne peuvent sortir. Elles provoquent ainsi l’augmentation de leur mal-être ainsi que la perception de l’acouphène. N’oublions pas en outre les problèmes de sommeil que cela peut engendrer.

Comme souvent lorsque nous avons des problèmes émotionnels, ne pas savoir comment les gérer ne doit pas être un motif pour blâmer ceux qui sont dans cette situation. Le problème réside dans le manque d’outils efficaces pour réguler les émotions et gérer les acouphènes. Il est donc important de contacter un psychologue spécialisé dans le traitement des acouphènes pour nous aider à les acquérir.

Images de Chris Benson, Aaron Burden et Callie Morgan.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.