Les paraphilies : qu'est-ce plus exactement ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Que sont vraiment les paraphilies ? Nous pouvons les définir, à l’instar de Belloch, comme une orientation sexuelle vers des objets ou des situations peu fréquentes en égard au schéma conventionnel.
Elles se caractérisent par des fantasmes sexuels intenses et répétés. Des impulsions ou des comportements sexuels qui impliquent généralement des objets non humains. La souffrance ou l’humiliation personnelle, du partenaire, d’enfants ou de personnes généralement non consentantes.
Nous devons savoir d’où vient le mot paraphilie pour pouvoir clarifier cette terminologie. La racine “para-” signifie “en dehors de”. Et “-philie” vient du grec et signifie “amour”. Nous pouvons dès lors comprendre les paraphilies comme étant “en marge de l’amour”. Elles s’écartent de ce qui est communément connu ou établi comme “normal”.
Mais est-ce que tout ce qui excite et sort du cadre de ce qui est établi comme socialement normal constitue-t-il une paraphilie ? Les progrès dans les manuels de diagnostic ont permis de faire la différence entre les paraphilies et les troubles paraphiliques.
Par conséquent, le trouble paraphilique serait ce qui excite. Mais aussi ce qui provoque également un mal-être. Un préjudice personnel. Ou un risque de préjudice pour les autres. Une paraphilie serait l’intérêt sexuel intense et persistant envers quelque chose qui sort des canons sociaux normaux. Quelque chose d’atypique. Mais qui n’entraîne ni mal-être ni dommage.
Tout comme peuvent exister les phobies (peur de) de tout ce que nous connaissons, les philies (amour) peuvent également être dirigés vers les mêmes choses. Selon certaines sources indiquent même qu’il existe environ 550 types de paraphilies, telles que l’attirance pour les animaux (zoophilie), l’attrait pour les morts (nécrophilie), l’excitation sexuelle avec des matières fécales (coprophilie), etc.
Les paraphilies les plus courantes
Parmi les paraphilies les plus courantes nous trouvons le voyeurisme, qui serait l’excitation obtenue du fait d’observer une personne sans qu’elle le sache alors qu’elle est nue ou qu’elle a des relations sexuelles. Une autre des paraphilies que nous retrouvons souvent est l’exhibitionnisme, une tension sexuelle qui se résout en montrant les parties génitales à une personne qui ne s’y attend pas.
Le frotteurisme, qui serait le sentiment d’excitation pour frotter les parties génitales contre une autre personne sans son consentement. Ou le masochisme et le sadisme sexuel, qui consisteraient à trouver du plaisir dans la douleur et la souffrance propre ou de l’autre. Ce sont des paraphilies communes.
Le fétichisme pourrait être la plus connue des paraphilies et serait défini par l’excitation que provoque des objets inanimés ou pour des parties du corps autres que les parties génitales, telles que les pieds par exemple.
Nous ne devons pas oublier que nous parlons de paraphilies lorsqu’il n’existe aucun dommage personnel ou tiers. Lorsque aucun mal-être n’est généré. Lorsque sont respectées les limites du consentement. Et l’accord entre ceux qui pratiquent ces conditions. Nous parlerions dans le cas contraire de troubles paraphiliques.
Curiosités inhérentes aux paraphilies
Les paraphilies commencent habituellement à l’adolescence. Lorsque commencent les premières rapports sexuels, la découverte du corps et de ce qui nous excite. On considérait autrefois que ceci ne pouvait se manifester que chez les hommes. Or, aujourd’hui, bien que cela soit beaucoup moins fréquents puisque 85% des cas surviennent chez les hommes, les paraphilies peuvent également se retrouver chez les femmes. Notamment la paraphilie du masochisme qui est la plus commune au sein du genre féminin.
Le fait d’en savoir davantage sur les paraphilies nous permet de comprendre que chacun peut être excité par une chose ou une autre, selon son histoire, son apprentissage, selon ce qu’il a vu ou même, parfois, sans parvenir à comprendre pourquoi nous trouvons du plaisir et de l’excitation dans des choses différentes. Les goûts, à l’instar des individus, sont infinis.
Nous devons comprendre que tout ce qui ne domine pas une personne ou ne génère aucune souffrance est quelque chose de libre et personnel. Si nous respectons cela, nous pouvons trouver du plaisir dans tout ce qui nous entoure. Et profiter sans limite de la vie sexuelle.
Rien n’est véritablement définit en terme de sexualité, et si nous nous libérons et nous laissons aller, nous seront toujours à même de découvrir de nouvelles formes de plaisir qui nous satisferont.
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