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Les mots qui n'aident pas une personne en deuil

4 minutes
Aimeriez-vous savoir quels mots et phrases il ne faut pas dire à une personne en deuil ? Nous vous disons tout ici.
Les mots qui n'aident pas une personne en deuil
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Écrit par Adriana Díez
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Combien de fois vous est-il arrivé d’avoir envie de vous confier à quelqu’un et avez fini par consoler l’autre ? Avez-vous déjà ressenti le besoin d’être simplement écouté sans que l’autre tente de vous donner des conseils ?

Avez-vous déjà manqué d’une réelle attention alors que vous en aviez besoin ? Afin que vous ne commettiez pas les mêmes erreurs que d’autres ont pu commettre avec vous dans ces moments où nous ne savons pas quoi dire et finissons par dire des mots qui n’aident pas, nous vous invitons ici à découvrir quelques stratégies. Découvrez ici ce qu’il ne faut pas dire à une personne en deuil.

L’écoute, l’empathie et l’amour de l’autre. Ce sont les caractéristiques les plus importantes à l’heure d’aider quelqu’un en deuil. Il peut s’agir d’une mort, d’une perte ou d’un abandon… Quel que soit le type de deuil, le problème est le même dans tous les cas : l’apparition d’un vide. Comment pouvons-nous aider quelqu’un qui vit un deuil ?

Les mots peuvent être à double tranchant : ils peuvent faire du mal comme ils peuvent soigner, ils peuvent soulager une souffrance ou être un poids. Les mots libèrent, mais ils peuvent également se retourner contre la personne qui les prononce ou contre celle qui les écoute. Ils peuvent créer des opportunités mais aussi condamner ; ils peuvent nous sauver ou nous enfoncer.

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Le vent n’emporte pas les mots

Tout comme il y a des mots qui aident autrui, il y a des mots qui correspondent à un puits de venin ; ces derniers n’aident pas. Dans son ouvrage El mensaje de las lágrimas (Le message des pleurs), Alba Payás, spécialiste en deuil et pertes, nous livre une liste de phrases qui n’aident pas les personnes en deuil. En voici quelques-unes :

  • Maintenant tu dois être fort
  • Tente de te distraire
  • Tu verras, le temps guérit tout
  • Maintenant il ne souffre plus
  • Tu pourras maintenant aider d’autres parents, frères, enfants…
  • Tu es jeune ! Avec le temps, ça ira. Tu pourras te remarier, avoir des enfants…
  • Souviens-toi des bonnes choses
  • Cela fera de toi une meilleure personne
  • Les enfants sont petits, ils ne se souviendront de rien
  • Je sais comment tu te sens… Mon […] est mort il y a…
  • Heureusement, tu as d’autres enfants. Imagine les parents qui n’ont qu’un enfant…
  • Pense à tes autres enfants…
  • De quoi est-il mort ?
  • Quel âge avait-il ?

Le deuil

Une personne qui souffre n’a pas de force à ce moment-là ; elle a simplement besoin de se replier sur elle-même et de soigner sa blessure en intégrant la perte. Elle ne peut pas se distraire : les souvenirs mais aussi l’absence de l’autre occupent son esprit. Le manque de compagnie, l’adieu, l’incertitude… Et dans de nombreux cas, aussi la peur, car la personne partie était sans doute un grand soutien. Que se passera-t-il maintenant ?

Le monde continue de tourner alors que pour une personne en deuil tout s’est arrêté. Une personne en deuil doit se débrouiller avec sa fracture dans un monde indifférent. Nous ne savons pas si la personne partie a souffert, mais nous pouvons, en revanche, voir et ressentir la souffrance de ceux qui restent.

Cela peut sembler curieux, mais ce qu’une personne en deuil apprécie le plus à ce moment-là, c’est le respect. Il faut éviter de briser le silence qui apparaît sous forme de vide lorsque l’autre s’en va. La compagnie, le fait de pouvoir compter réellement sur quelqu’un. Rester à la porte lorsque les personnes indifférentes sont partis. C’est là que commence la dure réalité : la reconstruction.

La souffrance est propre à chacun : notre chemin, nos larmes. Les mots qui n’aident pas nous éloigneront de la personne en deuil. Au cours de cette étape, il y a peu de communication neutre. Parfois, un geste tendre ou un silence accueillant est le meilleur réconfort.

Les mots qui n’aident pas créent de la distance et peuvent même générer de la souffrance.

Le pouvoir des pleurs

“- Laisse-les sortir Lucie, disait sa grand-mère depuis un endroit quelconque.

– Qui ?

– Les larmes ! Parfois on dirait qu’il y en a tellement qu’on a l’impression qu’on va se noyer en elles, mais ce n’est pas le cas.

– Tu crois qu’un jour elles arrêteront de sortir ?

– Bien entendu ! répondit sa grand-mère en esquissant un tendre sourire. Les larmes ne restent pas trop longtemps, elles font leur travail et suivent leur chemin.

– Et quel est leur travail ?

– C’est de l’eau Lucie ! Elles nettoient, éclaircissent… Comme la pluie. On voit tout différemment après la pluie.”

-María Fernanda Heredia-

Les larmes nous libèrent et nettoient notre intérieur. Permettre à l’autre de pleurer représente également un travail personnel, tout comme d’autoriser la tristesse ou le silence. Il faut faire preuve de patience pour que ce qui doit sortir sorte.

Si nous ne pouvons pas compter sur les mots, nous pouvons compter sur l’écoute en guise de réconfort. Aussi grande soit la perte, arrivera un moment où l’autre, même si ce n’est que pendant un court instant, regardera autour de lui et prendra beaucoup de plaisir à nous voir.

 


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