Les forces de caractère selon la psychologie positive

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Dernière mise à jour : 18 février, 2023

Les forces de caractère, définies par les psychologues Christopher Peterson et Martin Seligman en 2004, font toujours référence. Ces deux grands représentants de la psychologie étaient positifs qui, après une enquête détaillée et longue, établirent ce que l’on considère comme ces vertus ou potentiels qui nous rapprochent du bien-être, de la sagesse et du bonheur.

Nombreux sont ceux qui, d’une certaine manière, croient que le Manuel des forces et des vertus est l’antithèse même du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V). En d’autres termes, alors que ce dernier se concentre sur l’évaluation, la classification et l’étude des maladies mentales, le livre de Seligman et Peterson cherche à pouvoir détecter les forces de l’être humain, son potentiel positif et ses vertus transformatrices.

C’est une autre approche, incontestablement. Orientée plutôt pour nous inspirer et générer en nous une révolution interne. Celle dans laquelle comprendre que, malgré les difficultés qui nous entourent, il existe en chacun de nous des ressources que nous pouvons activer. Ainsi, chez chaque personne, certaines forces se démarqueront davantage des autres. Cependant, nous pouvons tous en développer davantage.

Après tout, les forces psychologiques ne viennent pas de fabrication. Nous en acquérons beaucoup avec notre éducation, en imitant d’autres personnes qui nous inspirent. Être conscient aussi que certaines dimensions améliorent notre vie et celle des autres. Voyons en quoi elles consistent.

« Le succès exige de la persévérance, la capacité de ne pas abandonner face à l’échec. Je crois que la clé pour être optimiste chaque jour de notre vie est la même : persévérer dans cette attitude.”

-Martin Seligman-

Quelles sont les forces de caractère ?

Quelle était la particularité d’Albert Einstein, l’intelligence était-elle sa force psychologique et sa vertu ? Et Martin Luther King, Marie Curie ou Gandhi ? Quels types de potentiels ont défini ces personnalités de notre histoire ? Ces mêmes questions sont celles que Martin Seligman et Christopher Peterson se posèrent lorsqu’ils commencèrent leur enquête exhaustive pour déterminer les forces psychologiques de l’être humain.

Ainsi, pour les psychologues et les scientifiques de l’Université de Harvard comme Howard Gardner, ce travail est l’une des initiatives les plus intéressantes du 21e siècle. En effet, pour une fois, il se concentre sur “le plus positif de l’être humain”. Notre bonté se concentre dans ces forces de caractère, notre capacité à donner de l’amour, à appliquer la justice, l’espérance… Toutes sont les composantes du bonheur d’une société idéale, d’un monde où le bien-être mental prévaudrait à un plus grand degré..

En revanche, un aspect doit être souligné : ce sujet n’est pas nouveau. Aristote et Thomas d’Aquin définissaient déjà à leur époque ce qu’ils considéraient comme les dimensions du bien ou des vertus de l’être humain. Seligman et Peterson se sont également basés sur ces théories pour développer une liste de dimensions qui peuvent être mesurées pour nous dire quelles sont nos forces de caractère. Ce sont les suivantes :

1. Sagesse et connaissance

On peut avoir un potentiel intellectuel supérieur à la moyenne, cependant, le QI ne nous rend pas sage. En fait, une des caractéristiques qui définissait justement Albert Einstein était cette même force : celle de la sagesse. Ce concept intègre des dimensions telles que la créativité, la curiosité infatigable, le désir d’apprendre, de toujours garder l’esprit ouvert.

2. Courage

Qu’est-ce que le courage ? C’est l’une de ces forces de caractère incontournables pour naviguer sur la route. Cela nous donne quelque chose de plus que du courage, c’est de la motivation pour affronter l’adversité quotidienne, c’est de la persévérance, de l’intégrité, de l’enthousiasme et de la vitalité pour se dépasser.

3. Humanité

Celui qui possède l’humanité crée des ponts entre les gens et apporte l’espoir au monde. Cette dimension symbolise qui se soucie des autres de manière active et pas seulement à travers la bannière.

Cela définit celui qui aime se connecter de manière authentique avec ceux qui sont autour d’eux, ceux qui cherchent à s’intéresser à leurs besoins, à leur réalité personnelle. Il est celui qui sait donner de l’affection, qui écoute, est bienveillant et transforme notre réalité de manière silencieuse mais persistante.

4. Justice

Aucune société avancée et sage ne pourrait exister sans le sens de la justice. C’est une autre de ces forces de caractère que nous devrions tous développer pleinement. A travers elle, nous assumons notre responsabilité sociale envers nous-mêmes et envers les autres, nous défendons ce qui est noble, ce qui convient à l’ensemble par la loyauté et le respect.

5. Tempérance

La tempérance est un de ces mots que nous utilisons peu souvent. Il nous semble quelque peu chevaleresque, comme ramené d’une autre époque. Cependant, ce terme est toujours aussi utile et nécessaire.

Il définit qui ne tombe pas dans les excès, les personnes qui savent se réguler et garder le contrôle de soi. C’est aussi appliquer le calme dans les moments de tempête, savoir utiliser le pardon et non la haine, la pitié et non la colère.

6. Transcendance

Cette force de caractère ne pourrait être plus inspirante. Être transcendant ou appliquer la transcendance, c’est avoir un but et vouloir aspirer à l’excellence.

C’est en quelque sorte ce sommet dont nous parlait Abraham Maslow avec sa théorie des besoins humains, cette réalisation de soi où l’on apprécie et s’intéresse à des aspects comme l’espoir, la beauté, la cohérence, la spiritualité…

Transcender, c’est aller au-delà du visible, embrasser l’immensité du savoir et se sentir libre autant que responsable.

Pour conclure, il est tout à fait possible que si nous appliquions les tests développés par Seligman et Peterson pour évaluer nos forces de caractère, nous obtiendrions des scores élevés sur plus d’une de ces dimensions. Cependant, l’idéal serait d’être habiles dans chacune d’elles, d’être d’excellents stratèges dans l’art de la justice, de la sagesse, du courage, de l’humanité… Il nous appartient de continuer à nous améliorer, de continuer à éveiller ces potentiels qui, après tout,,, enrichiraient notre existence et notre monde.

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