Les clés pour maîtriser des conversations difficiles
Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Nous devons parfois affronter des conversations difficiles même si nous ne le souhaitons pas. De nombreuses personnes choisissent de les éviter, comme si le problème pouvait ainsi disparaître. Mais cela ne fonctionne pas comme cela. En effet, reporter ce qui est inévitable ne fait souvent que compliquer davantage les choses.
Nous ne devons pas avoir peur d’une conversation difficile. Il existe des moyens de faire face à ce type de situation, nous pouvons même les maîtriser pour éviter d’en faire un drame et obtenir ce que nous pouvons attendre de n’importe quelle conversation : une communication efficace. Voyons comment y parvenir.
“Lorsque la porte de la communication s’ouvre, tout est possible. Nous devons donc nous entraîner à nous ouvrir aux autres pour rétablir la communication avec eux.”
-Thich Nhat Hanh-
Stratégies pour affronter des conversations difficiles
Nous devons tout d’abord mettre de côté cette idée préconçue de la conversation difficile. Après tout, il s’agit de ce que nous appelons les conversations dans lesquelles nous anticipons le fait que nous aurons des problèmes. En outre, lorsque nous le faisons, nous anticipons les conflits. Et cela génère une attitude de tension préalable. Nous nous mettons sur la défensive. Et c’est justement ici que les problèmes commencent.
Voici l’étape préalable pour maîtriser les conversations difficiles : ne pas anticiper les complications. Cela nous aidera à nous concentrer sur la conversation et à voir les choses avec perspective. Et cela nous permettra d’être attentifs aux signaux de notre interlocuteur pour gérer efficacement leurs changements émotionnels et leurs réactions.
Écouter activement sans faire passer nos sentiments d’abord
Les personnes ont besoin de se sentir écoutées. Il s’agit de la raison pour laquelle nous devons non seulement être attentif et prêt à écouter, mais que notre corps dans son ensemble démontre que nous écoutons. Par ailleurs, l’écoute est une condition indispensable de la communication.
Si l’autre personne perçoit une tension ou une anxiété, si elle se sent que nous sommes sur la défensive ou avons une attitude agressive, elle réagira de manière négative et ne sera pas prête à écouter. Si, au contraire, nous sommes encourageant, tranquille, calme et même compatissant, l’autre personne parviendra à se calmer plus facilement.
Une conversation, même difficile, n’est pas une lutte. Il n’existe pas de gagnants ou de perdants. Par conséquent, si nous voulons obtenir précisément quelque chose, nous devons rester calme, notamment lorsque l’autre montre des signes de changements émotionnels.
Les conversations difficiles deviennent efficaces lorsque l’écoute active est utilisée.
Ne pas faire passer nos sentiments en premier, même si nous avons été blessé
Il est par ailleurs important que nous ne fassions pas passer nos sentiments en premier, même si nous avons été blessé. L’autre a besoin de se sentir valorisé, autrement dit, savoir que ses sentiments sont également important. Il a besoin de savoir que nous croyons en lui, ce en dépit des actions et des dommages qu’il nous aura causés à travers elles.
Par conséquent, une fois que le but de la conversation a été clarifié, il est avant tout nécessaire de s’intéresser aux pensées et aux sentiments de l’autre. Les accepter avant de poursuivre, sans les juger ni reprocher quoi que ce soit. C’est alors que nous pouvons exposer nos idées et nos sentiments.
Apprendre à interpréter et à gérer les signes du changement émotionnel
De nombreuses personnes se bloquent face à une conversation difficile. Cela les rend encore plus nerveuse et la conversation ne se termine pas bien. Cependant, si nous sommes attentif et observons certains changements, nous serons à même de rester calme et de maintenir la conversation sous contrôle.
Par exemple, si nous remarquons un changement dans le ton de la voix, comme parler plus bas ou plus rapidement, nous pouvons le dire à l’autre personne. Nous pouvons également choisir de ne pas le notifier mais de prendre en compte sa signification. Les personnes changent souvent leur façon de parler, au milieu d’une explication, juste avant de dire ce qui est important pour elles. Il en est ainsi parce qu’elles craignent ce qui pourrait arriver ou parce qu’elles sentent qu’il existe un problème qui les empêche d’aller de l’avant.
Un autre signe que nous devrions observer est le rire nerveux. Certaines personnes rient lorsqu’elles se sentent embarrassées ou mal à l’aise. Il ne s’agit pas d’une farce, loin de là. Il s’agit en effet de quelque chose de similaire à ce qui se passe lorsque nous pleurons de joie.
Le rire nerveux indique généralement un mal-être. Ce signal devrait nous permettre de demander à l’autre personne ce qu’elle ressent et identifier un point de départ à partir duquel poursuivre de manière positive. Ce type de rire peut également indiquer que la personne essaie d’échapper à un sentiment. Il s’agit de la raison pour laquelle il est important de lui demander d’exprimer ce qui la préoccupe ou ce dont elle a besoin pour surmonter son blocage.
La modification du modèle de contact visuel constitue un autre signe de changement émotionnel. Le regard peut indiquer que l’autre a besoin de faire une pause. Toutefois, s’il le dirige d’un autre côté ou le soutient froidement et de manière menaçante, cela peut signifier que quelque chose d’important a été discuté dans la conversation. Il est alors temps de demander à l’autre, sans agression et avec un réel intérêt, de partager son point de vue et de l’écouter sans interruption ni jugement.
Si nous détectons que l’autre personne utilise fréquemment le mot “mais”, nous pouvons en conclure qu’elle est sur le point de dire ce qu’elle craint, mais qu’elle ne prend pas l’initiative par peur ou par honte. Profitons du “mais” pour l’aider à terminer d’exposer ce qu’elle souhaiterait dire.
Gérer des conversations difficiles est bon pour les deux
Comme nous l’avons dit antérieurement, une conversation n’est pas une bataille de laquelle ressortent des gagnants et des perdants. Si nous voulons comprendre quelque chose, tirer des conclusions ou proposer des solutions, il est nécessaire d’initier de manière adéquate une conversation difficile.
Il ne s’agit pas d’avoir raison, ni de démontrer quoi que ce soit à l’autre. En effet, face à ce types de conversations, il n’existe de pas pire approche possible. Nous ne gagnons rien et nous perdons énormément. Si nous ne voulons pas que se ferment certaines portes, nous devons ouvrir notre esprit et mettre de côté la colère, le ressentiment et la haine.
Si cela s’avère difficile – et c’est souvent le cas, ne nous faisons pas d’illusions – pensons à ce que nous souhaitons obtenir à travers cette conversation et parlons-en à l’autre personne. Il est essentiel que nous sachions tous les deux où nous voulons aller.
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