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Le nœud borroméen en psychanalyse

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Le nœud borroméen est une analogie qui explique le fonctionnement de l'esprit. Il est apparu avec la psychanalyse de Lacan.
Le nœud borroméen en psychanalyse
María Alejandra Castro Arbeláez

Rédigé et vérifié par Psychologue María Alejandra Castro Arbeláez

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

La psychanalyse peut sembler complexe à cause des nœuds qu’elle met en avant mais, si nous les défaisons, nous pouvons apprécier tout son fond au travers de figures littéraires. L’un de ces concepts est le nœud borroméen, une merveilleuse façon d’expliquer comment nous fonctionnons.

Nous rapprocher de la conception du nœud borroméen signifie approfondir la psychanalyse lacanienne, qui explore différents aspects des émotions, de la pensée et du comportement de l’individu. Et même sa connexion avec la réalité.

Jacques Marie Émile Lacan était un psychanalyste et psychiatre français du début du XXe siècle. Il s’agit de l’une des figures les plus importantes du structuralisme français contemporain. Ses théories ont été à la fois rejetées et saluées.

Il a été lié au mouvement freudien et a même connu des tensions avec l’Association psychanalytique internationale. Il a d’ailleurs fini par s’en éloigner et a fondé l’École freudienne de Paris en 1964.

Ses apports à la psychanalyse ont été mis en relation avec la philosophie, la linguistique et l’art. Il s’est lié à des artistes comme André Breton, Salvador Dalí et a approfondi la pensée d’Heidegger, Strauss et Hegel.

Son œuvre est assez discutée, car certains affirment qu’il ne suit pas les racines freudiennes. Cependant, Lacan lui-même a toujours pris parti pour un retour à Freud. Il soutenait que l’analyste n’était pas un auditeur neutre et mettait en avant le désir inconscient et le plaisir.

« L’inconscient est structuré comme un langage. »

– Jacques Lacan –

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Qu’est-ce que le nœud borroméen ?

On appelle « nœud borroméen » une constitution de trois cercles entrelacés. La norme dit que si l’un d’eux se sépare, les autres sont libérés. Le concept provient du symbole héraldique de la famille Borromi. Lacan a parlé de ce nœud en psychanalyse pour donner forme à la structure de l’être parlant, divisée en trois parties :

  • L’imaginaire. Il s’agit du premier registre et il est associé à des images. Il a pour base la structure du “moi”, qui se forme à travers l’image du semblable, à travers une identification ; on le rapporte initialement à la mère.
  • Le symbolique. Il est essentiellement linguistique. Il est lié au domaine intersubjectif à travers lequel nous échangeons avec l’autre, et au champ du savoir, de la culture et du grand autre. Normalement, nous commençons à nous familiariser avec le langage à travers l’interaction avec nos parents.
  • Le réel. Il s’agit de ce qui ne peut pas être représenté par des images ou par le langage, c’est-à-dire l’impensable, l’inconnaissable. Il se différencie de la réalité dans laquelle nous retrouvons la manière dont nous comprenons le monde et qui s’inscrit dans un registre symbolique et imaginaire ; le réel, lui, manque de sens.

Il s’agit d’une topologie. Dans son livre Des-Noms-Du-Père, Lacan a suggéré que les trois registres sont présents chez tout sujet, et que leur lien est indispensable pour que la réalité de ce dernier soit consistante, en maintenant un discours et un lien social avec l’autre. Les différentes façons de les nouer déterminent la structure psychique.

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Les concepts associés au nœud borroméen

À un moment de la théorie lacanienne, seuls trois registres étaient présents dans le nœud borroméen. Lacan a ensuite ajouté un quatrième registre, le sinthome qui unit le réel, l’imaginaire et le symbolique.

Le sinthome aiderait donc le sujet à « s’ancrer » pour se connecter à la réalité et s’adapter. Il fonctionne comme une enclave qui, quand on l’enlève, mène à l’apparition de la psychose.

Un autre concept essentiel associé est celui du Nom-du-père, qui agit sous forme de loi fondamentale, représentant un signifiant essentiel permettant de maintenir les trois registres unis. Lacan dévoile donc la fonction paternelle comme étant un ancrage à l’activité symbolique de l’individu, celle qui impose la loi.

Nous pouvons aussi associer le nœud à l’objet de désir, car il s’agit de l’autre partie du désir qui nous ferait ressentir que quelque chose manque dans nos vies. Il est donc lié à la perte. Le sujet, en plus d’être structuré par les trois registres, est donc gouverné par des pulsions.

Les pulsions sont traversées par le langage et poussent l’individu à aller derrière son objet de désir. Si nous satisfaisons le désir, nous parvenons à la jouissance ; si cette satisfaction ne se produit pas, l’angoisse apparaît ; et quand nous nous opposons à la réalité, le fantasme entre en scène.

En somme…

Le nœud borroméen représente les liens qui constituent notre structure psychique. Notre structure psychique dépend de la façon dont est attaché – ou non – notre nœud.

Le symbolique nous indique que le monde est structuré selon des lois qui régulent les interactions et est profondément lié au langage. L’imaginaire est rattaché à l’image spéculaire du corps qui nous permet de nous identifier progressivement. Le réel est lié à l’existence, à ce qui n’a pas de sens et à ce sur quoi nous avons du mal à mettre des mots.

Par ailleurs, le sinthome apparaîtrait comme un quatrième registre qui empêcherait l’apparition de comportements liés à la psychose. Il s’agit, en somme, d’une analogie fascinante pour comprendre comment fonctionne notre esprit.


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Lacan, J. (1953). Lo simbólico, lo imaginario y lo real. De los nombres del padre, 11-64.

Lacan, J. (1956/1996). El seminario. La relación de objeto, Buenos Aires: Paidós.

 


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