Le mépris cause des dommages psychologiques
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Le mépris a la forme d’un mot qui blesse et démoralise. Ce peut aussi être un geste, une moue ou un sourcil qui se fronce et rejette ce que vous avez dit ou fait. Il existe peu de comportements aussi nocifs pour l’intégrité psychologique que ces derniers. Ils finissent, petit à petit, par rompre une relation de couple ou marquent pour toujours l’évolution d’un enfant.
Nous sommes plus habitués à parler et à lire des choses sur la haine et l’indifférence. Or, il faut signaler que le mépris est sans aucun doute l’émotion la plus mortelle qui soit. Il s’agit d’une arme de destruction massive qui requiert un haut degré de sophistication.
Ainsi, tandis que la rage ou l’indifférence peuvent constituer des réactions ponctuelles et momentanées, le mépris jaillit d’un souterrain plus obscur.
Une personne qui méprise a clairement l’intention d’humilier l’autre. Elle cherche à le ridiculiser. A le rabaisser. Et même à l’annuler de façon ouverte et manifeste. Elle le fait en cherchant l’opportunité parfaite. Et elle y parvient en s’entraînant au quotidien, jusqu’à laisser une blessure mentale et une fracture au niveau de l’amour propre. Puis elle finit par briser pour toujours le lien de la confiance.
Pères, mères, conjoints, collègues… Le mépris est souvent à l’ordre du jour, que ce soit de façon ouverte ou d’une manière plus discrète. Quoi qu’il en soit, nous pouvons être sûrs d’une chose: la personne qui méprise agit comme un lâche. Elle se nourrit du ressentiment et d’un manque absolu de maturité émotionnelle.
“Si vous réussissez à ne mépriser personne, vous serez libéré du danger de nombreuses faiblesses”.
-Charles Dickens-
Le mépris quotidien qui brise des relations
Nous gardons tous en tête le souvenir d’une situation où nous avons ressenti la brûlure du mépris. Celle-ci peut avoir eu lieu dans notre enfance, quand quelqu’un ne comprenait pas nos efforts pour faire ce dessin, pour ajouter ce détail qui était critiqué et ridiculisé.
L’un de nos parents peut avoir eu cette habileté particulière consistant à mépriser chaque chose que nous faisions, disions ou souhaitions.
Nous avons peut-être même vécu une relation affective au sein de laquelle notre conjoint-e avait pris cette habitude. Celle de faire une moue avec sa bouche quand nous disions quelque chose. De critiquer nos goûts, de mépriser nos opinions, de chosifier ce que nous faisions ou cessions de faire.
Ce n’est pas un hasard si John Gottmann, psychologue et expert en relations de couple, a énoncé après une recherche de presque quarante ans que le mépris est sans aucun doute l’un des facteurs qui prédit la majorité des ruptures.
Voyons cependant les dimensions qui définissent habituellement l’acte du mépris.
L’anatomie du mépris
- Le mépris est l’opposé de l’empathie.
- Alors que l’empathie représente la capacité à nous ouvrir à l’autre et à nous connecter à sa réalité et ses besoins, le mépris fait tout le contraire. Il érige d’abord un mur puis s’élève dans une attitude de pouvoir pour dénigrer et rabaisser l’autre.
- Par ailleurs, les enfants qui grandissent dans des environnements caractérisés par le mépris et l’humiliation ont davantage tendance à développer une faible estime de soi, des sentiments de culpabilité, de la honte et des troubles de stress ou d’anxiété.
- Les personnes habituées à mépriser les autres ont souvent certains points en commun. Ce sont des profils qui ne tolèrent pas les désaccords. Ils ne se connectent pas aux besoins des autres. Ces personnes ne sont généralement pas habiles lorsqu’il s’agit de communiquer. Cela explique pourquoi elles ont recours à des moues. Ou à des soupirs. Ou nous montrent leur mépris à travers un regard ou une posture particulière.
- Certaines dimensions psychologiques se cachent normalement derrière ces profils. Il s’agit de personnes pleines de frustration et de colère refoulée. L’exercice du mépris leur sert à projeter et à replacer leurs propres émotions négatives ou leur insatisfaction personnelle sur les autres.
Le mépris et les dommages psychologiques
Le mépris continu ne fait pas que générer des dommages psychologiques: il a aussi des effets sur la santé. L’Université de Pennsylvanie a mené une étude dans une série de centres scolaires et a découvert plusieurs faits. Le premier concerne l’estime de soi. Tous les élèves qui avaient été victimes d’humiliations et de mépris avaient une vision plus basse et négative d’eux-mêmes.
Par ailleurs, le mépris et ces situations de stress ou de vulnérabilité ont un sérieux effet sur nos défenses. Nous souffrons de plus de rhumes, d’allergies, de problèmes digestifs, d’infections, etc. Nous sommes presque obligés de faire attention à ce défaut. A cette tendance qui, d’un moment à l’autre, pourrait nous faire mépriser à notre tour les mots ou les actions des autres.
Car le mépris est l’émotion la plus nocive que nous puissions recevoir. Ou offrir à d’autres. Il s’agit d’une manière d’invalider, d’un manque absolu de compassion et d’empathie. Le mépris blesse les autres et plante une graine d’angoisse et de peur dans leur “moi”. Une graine qui finit par rompre nos relations affectives. Qui fait grandir nos enfants dans la crainte, avec une vision négative d’eux-mêmes.
Réfléchissons à ce point en nous souvenant de ce qu’a dit Honoré de Balzac. “Les blessures incurables sont celles infligées par la langue, les yeux, les moqueries et le mépris”.
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