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Le complexe d'Aristote, ou la tendance à se sentir meilleur que les autres

4 minutes
Le complexe d'Aristote, ou la tendance à se sentir meilleur que les autres
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Edith Sánchez
Dernière mise à jour : 01 mars, 2023

Le complexe d’Aristote n’est pas un trouble défini comme tel dans le domaine de la psychologie ou de la psychiatrie. Il s’agit plutôt d’un ensemble de caractéristiques que la culture populaire a définies comme complexes de manière informelle. Fondamentalement, il correspond aux personnes qui croient avoir toujours raison.

Le mot complexe vient de la racine latine complexus. Il fait référence à quelque chose qui est composé de plusieurs éléments. De manière analogue, en psychologie, est qualifié de complexe une condition dans laquelle plusieurs traits de personnalité sont en même temps présents et qui causent des difficultés à un individu.

« Ne trouves-tu pas cela bizarre lorsque quelqu’un a des photos de lui-mêmes partout ? C’est comme s’ils essayaient de prouver qu’ils existaient.

-Candace Bushnell-

La principale des caractéristiques présentes dans un complexe est que ces dernières sont inconscientes. La personne ne se rend pas compte qu’elle les présente. Et si elle le remarque, elle leur donne une interprétation différente. Elle pense, par exemple, qu’il est normal d’être comme cela, ou qu’elle a des raisons valables et objectives d’être tel qu’elle est. Voyons ci-après en quoi consiste précisément le complexe d’Aristote.

Aristote un philosophe têtu

Aristote est incontestablement l’un des plus grands philosophes de tous les temps. Il vécut entre 384-322 avant JC, pendant la Grèce Antique. Ses idées et sa doctrine sont si importantes que même aujourd’hui elles ont une grande influence sur la philosophie et les sciences humaines et biologiques.

 

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Aristote fut élève de Platon, autre grands philosophes grecs, père de la métaphysique. Il suivait son professeur partout où il allait. Il était un apprenti brillant. Platon eut toujours une haute estime de lui, jusqu’à ce que les choses commencent à changer.

Aristote s’éloigna progressivement de son maître à mesure qu’il développait sa propre doctrine philosophique et acquérait de la notoriété. Mais ce n’est pas tout. Aristote commença par ailleurs à se détourner de ses enseignements, chose que Platon ne perçu jamais d’un mauvais œil.

Il déclara au fil du temps que l’approche de Platon manquait de fondement. Beaucoup remirent en cause cette attitude d’Aristote. Il s’agissait pour eux d’un acte de déloyauté et d’arrogance. Ce n’était pas si grave que cela, mais le philosophe conserva cette réputation.

Le complexe d’Aristote

Sur la base de ces épisodes de l’histoire antique, certains commencèrent à parler du complexe d’Aristote. Ils attribuent ce surnom à tous ceux qui croient qu’ils sont meilleurs que les autres et pensent qui pensent avoir toujours raison. Ils le différencient du complexe de supériorité parce que celui-ci est davantage lié aux émotions et à l’image, alors que le complexe d’Aristote est de nature intellectuelle.

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Ceux qui présentent le complexe d’Aristote sont obsédés par le fait de dépasser les autres intellectuellement. Ils tressent de de longues disputes, sans autre but que de prouver qu’ils sont plus intelligents, plus futés et cultivés que les autres. Ils mettent toujours leurs convictions à l’épreuve en soulevant la controverse, si possible de manière publique.

Evidemment, celui qui présente le complexe d’Aristote pense toujours qu’il a raison. Il ne s’agit néanmoins pas de la chose la plus importante pour lui. Ce qui l’intéresse le plus est d’imposer son point de vue aux autres. Amener les autres à le voir comme quelqu’un de particulièrement intelligent.

Les complexes qui ne mènent à rien de bon

Une sorte d’adolescence non surmontée est présente dans le complexe d’Aristote. C’est en effet à cet âge où il est décisif pour un enfant de mettre ses idées à l’épreuve et, surtout, de confronter ou de démontrer la faible validité de ce que pensent, en premier lieu, les figures d’autorité. Ce processus, parfois très agaçant pour les adultes, est un moyen pour les jeunes de construire et de réaffirmer leur identité.

En fin de compte, une profonde insécurité prévaut chez l’adolescent, comme chez ceux qui présentent le complexe d’Aristote. Le désir d’avoir raison à tout prix et d’imposer ses vues aux autres n’est qu’un signe de doute. Ils veulent imposer d’autres façons de voir la réalité parce qu’ils les craignent. Ils assument de mettre en danger leur propre optique, ce qu’ils trouvent intolérable.

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Le complexe d’Aristote est un problème d’estime de soi, ou si nous préférons, de narcissismeLa valeur et l’importance de soi-même sont surdimensionnées, seulement dans le but inconscient d’équilibrer un sentiment de dévalorisation. Comme ces animaux qui grossissent pour paraître plus intimidants lorsqu’ils se sentent en danger. Quoi qu’il en soit, ce narcissisme exagéré ne génère que des difficultés au fil du temps.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.