L'aura humaine : mythe ou réalité ?
L’aura humaine est un concept ou une entité chargée de mystère. Dans le monde populaire, on la définit comme une énergie qui entoure le corps et qui change en fonction de différents facteurs. Ce serait aussi comme une sorte d’essence qui se contamine ou se salit et ceci expliquerait – en partie, et pour certains – pourquoi nous avons de mauvaises relations avec les autres ou pourquoi les problèmes nous “poursuivent”.
Les croyances populaires signalent également que l’aura humaine pourrait correspondre à ce que nous appelons l’âme ou l’esprit. En fait, certaines personnes affirment qu’elles voient comment l’aura se détache du corps quand quelqu’un meurt.
On suppose, de la même manière, que l’aura humaine a une couleur, mais que celle-ci est imperceptible pour les « personnes communes ». Seuls certains voyants pourraient la percevoir. En fait, un procédé a même été inventé, la photographie Kirlian, pour, soi-disant, photographier l’aura. Qu’y a-t-il de vrai dans tout cela ? Est-ce seulement un mythe ou y a-t-il une part de réalité ?
“Les mythes ont plus de pouvoir que la réalité.”
– Albert Camus –
L’aura humaine
Depuis l’époque de l’ancienne Égypte, on a commencé à représenter une sorte d’auréole au-dessus des dieux et des déesses. Ceci les identifiait comme des êtres divins ou illuminés. La tradition est entrée dans d’autres cultures et c’est pour cette raison que les saints catholiques sont également représentés de cette façon.
Une chose attire l’attention : dans des cultures plus éloignées, comme celle des aztèques au Mexique, la même chose s’est produite. Les figures sacrées ou les personnages importants se représentaient avec cette luminescence au-dessus de la tête. Les artistes de peuples aussi différents et éloignés s’étaient-ils mis d’accord ?
Le premier à parler directement de l’aura humaine a été Paracelse, au XVIe siècle. Il a affirmé qu’il s’agissait d’une sphère de feu ou d’un “globe igné” qui devenait plus visible en fonction du degré d’évolution d’une personne. En 1911, le docteur J. Kilner dit avoir trouvé la méthode pour voir l’aura et diagnostiquer des maladies à partir d’elle.
La caméra Kirlian
Les époux Semyon Davidovich et Valentina Krisona Kirlian ont été les inventeurs de la célébrissime photographie Kirlian, en 1939. Ils ont assuré qu’elle était capable de photographier l’aura humaine. Ce dispositif a prétendu être la preuve scientifique de l’existence de l’aura et bénéficie maintenant d’une version actualisée.
Les photos prises à travers cette technique sont des images qui répliquent le fameux effet de couronne autour de l’objet. On suppose que c’est l’aura. Cependant, ce contour luminique est parfaitement explicable par la physique basique. Ce n’est rien de plus qu’une réaction de l’air à l’application de voltages élevés.
La principale preuve que la photographie Kirlian ne révèle pas l’aura humaine mais génère un effet physique est le fait qu’en prenant les photos dans le vide, l’effet de couronne n’apparaît pas. En d’autres termes, aucune aura n’apparaît, ni la moindre chose lui ressemblant.
Vérités et mensonges
En 1996, la Fondation Éducative James Randi, une entité qui se consacre à prouver l’inexistence de phénomènes paranormaux, a réalisé une expérience intéressante en lien avec l’aura humaine. Ils invitèrent à un programme de télévision une femme qui assurait être capable de voir l’aura des personnes. Le test a donc été réalisé en direct.
On a choisi un groupe de 10 personnes parmi le public et on leur a demandé de se placer derrière un écran opaque, qui était aussi translucide. On demanda ensuite à la voyante si elle voyait l’aura de ces personnes et elle répondit que oui. Ensuite, on lui demanda quels étaient les volontaires debout, et quels étaient les volontaires assis. Sa réponse ne fut juste qu’à 40 %.
En dépit de tout cela, un groupe de généticiens de l’Université de Stanford (Californie, États-Unis) a décrit une sorte de « nuage personnel », que nous avons tous et auquel ils ont donné le nom d’« exposome ». Ce champ ne se compose cependant pas d’énergies mais d’éléments chimiques, de micro-organismes et d’autres composés. Tout cela créerait une sorte d’« orbite personnelle ».
Il est possible d’observer l’exposome avec des moyens adéquats et de déterminer de quoi il se compose. Il s’agit d’une espèce d’ « atmosphère personnelle » qui accompagne chacun d’entre nous et est capable d’apporter des informations précieuses pour identifier des risques associés à la santé. C’est un phénomène physique, chimique et biologique, et il n’a donc rien à voir – ou presque – avec le mythe de l’aura humaine.
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- Parra, A. (2008). La » visión del aura » como experiencia alucinatoria en individuos no-clinicos. Psico-USF, 13(2), 277-286.
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