L'acceptation et le renoncement sont deux concepts très différents
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Certains concepts sont si proches qu’ils sont souvent confondus. C’est le cas de l’acceptation et du renoncement. Cependant, un certains nombre de points distingue ces deux notions. Voyons à présent pourquoi on a tendance à confondre l’acceptation et le renoncement.
Tous deux impliquent en effet un changement de perspective par rapport à une situation plus ou moins concrète. L’acceptation et le renoncement sont des processus essentiels qui influencent avant tout la manière dont nous contrôlons ce qui nous entoure. Pas seulement le monde physique, mais aussi nos idées, nos attentes, nos schémas mentaux, etc.
Nous décidons généralement de ce qui est sous notre contrôle et ce qui ne l’est pas. L’acceptation et le renoncement modifient toutes deux cette manière de décider. C’est précisément la façon dont nous opérons ce changement des éléments sous notre contrôle qui différencie l’acceptation du renoncement.
Pourquoi est-il important de savoir faire la différence entre l’acceptation et le renoncement ?
Différencier l’acceptation et le renoncement n’est pas seulement un problème de didactique ou de sémantique. En effet, si nous différencions correctement ces deux concepts, il nous sera plus facile de reconnaître notre attitude ou notre comportement dans une situation donnée qui nous invite à changer notre perception du contrôle.
En psychologie, la différence entre l’acceptation et le renoncement est essentielle. Au cours d’une thérapie, une partie du processus thérapeutique consiste bien souvent à effectuer un travail d’acceptation. Dans ce cadre, on constate souvent que les patients eux-mêmes confondent les concepts d’acceptation et de renoncement. Ainsi, le psychologue se voit donc obligé d’être un expert en la matière. En fait, expliquer les différences entre ces deux notions est souvent nécessaire. Cela fait partie de ce que nous appelons la “psychoéducation”.
Les différences entre l’acceptation et le renoncement
Les mots ont de l’importance. Mettons-nous dors et déjà d’accord sur le sens à donner à ces deux concepts.
La volonté
L’acceptation et le renoncement ne sont pas des processus similaires en ce qui concerne la volonté. Tout d’abord, l’acceptation est un processus qui se déroule, dans une large mesure, de manière consciente. De plus, les thérapies permettent de prendre conscience du problème avant même de travailler sur l’acceptation.
En revanche, le renoncement n’est pas un objectif désiré lors d’une thérapie. Le renoncement survient sur un niveau beaucoup plus inconscient et il génère généralement du malaise. Les circonstances de la vie nous font parfois baisser les bras sans même que nous nous en rendions compte.
Le rôle
Le rôle de la personne est différent qu’il s’agisse d’un processus d’acceptation ou d’un processus de renoncement. Alors que dans le premier cas, la personne s’attribue un rôle actif, dans le second, elle a plutôt tendance à être passive. C’est-à-dire que dans le cas de l’acceptation, il existe un processus de prise de décision visant à apporter un changement qui affecte normalement notre état émotionnel.
En revanche, en cas de renoncement, nous faisons généralement porter la responsabilité de notre changement de perspective à des facteurs extérieurs et conjoncturels. Par conséquent, la personne qui renonce a généralement un rôle passif dans le processus de changement.
L’intention
Bien qu’elle puisse avoir sa propre logique évolutive, l’intention du renoncement n’est pas de réduire la souffrance que nous éprouvons face à une situation donnée. Cependant, lorsque nous acceptons, nous le faisons afin de diminuer nos souffrances.
Les jugements
Accepter notre réalité est un accomplissement qui nécessite parfois d’abandonner son rôle. C’est-à-dire d’accepter qu’on est pas tenu d’assumer un certain rôle. Celui de victime, par exemple. De plus, le fait de ne pas porter de jugement sur notre situation est également un facteur qui rend cet exercice si difficile dans de nombreux cas.
Généralement, lorsqu’on renonce, on devient aussi un juge plus sévère. On questionne alors plus facilement la justesse des choses ou encore la pertinence des changements.
L’acceptation et le renoncement dans notre vie
Le sport fait partie intégrante de la vie et il en est souvent une bonne illustration. A travers le sport, nous vivons des expériences de vie telles que la défaite, le succès, la frustration ou encore l’euphorie. Prenons l’exemple du sport pour tenter d’y voir plus clair et de différencier l’acceptation du renoncement.
Imaginez que vous pratiquez un sport collectif comme le football ou le basket-ball. Imaginez maintenant que vous êtes en plein milieu d’un match. En raison de la fin prochaine du temps imparti ou de la différence au score, il va être impossible pour vous de gagner ce match. Imaginez aussi que c’est un match important. C’est peut-être la finale d’un tournoi ou encore un match qualificatif pour un championnat national…
À ce stade, un exercice d’acceptation de la situation impliquerait de continuer à jouer avec la même intensité et le même désir de marquer des points. Et ce, par dignité, par esprit sportif ou même par respect de l’équipe et de soi-même.
Cependant, renoncer implique une attitude bien différente. Il s’agirait par exemple de continuer à jouer mais sans la même intensité ou encore d’adopter une attitude d’indifférence ou de désinvolture.
L’acceptation n’est évidemment pas un exercice facile, mais la vie nous amène à la pratiquer. Ainsi, une personne atteinte d’une maladie chronique doit faire face à ce processus d’acceptation essentiel. Bien sûr, cette démarche n’est pas toujours constante ni stable. L’acceptation, en tant que processus, est soumise à des hauts et des bas.
Pour conclure
Savoir différencier l’acceptation du renoncement est un exercice très intéressant. De plus, comme pour tout autre exercice, on s’améliore avec la pratique. Enfin, gardons en tête que cet enseignement est étroitement lié à notre perception du bonheur.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.