La macrophobie ou la phobie des longues attentes

Savez-vous qu'il y a des gens qui font des crises d'angoisse lorsqu'ils doivent attendre des heures ? Pourquoi cela arrive-t-il ? Comment cette condition peut-elle être traitée ? Continuez de lire !
La macrophobie ou la phobie des longues attentes
José Padilla

Rédigé et vérifié par Psychologue José Padilla.

Dernière mise à jour : 03 décembre, 2022

Une phobie spécifique est une peur intense et irrationnelle d’un objet ou d’une situation spécifique. La peur qu’éprouve une personne atteinte de phobie est excessive et écrasante, à tel point qu’il en résulte une anxiété ou un évitement extrême. Certaines phobies sont focalisées sur un certain objet, tandis que d’autres sont complexes et liées à différentes situations ou circonstances.

La prévalence de ce type de peur est estimée entre 3 % et 15 %. Certaines personnes souffrent simultanément de plusieurs phobies spécifiques. Selon l’APA (American Psychiatric Association), environ 75 % des personnes atteintes de phobie spécifique ont peur de plus d’un objet ou d’une situation. Dans cet article, nous allons nous concentrer sur un type de phobie peu connu : la macrophobie.

Femme attendant un appel
La macrophobie peut être causée par l’expérience d’un événement traumatique.

Comment s’articule la phobie des longues attentes ?

C’est une peur irrationnelle qui se caractérise par une angoisse excessive et persistante à attendre pendant un temps plus ou moins prolongé. Comme toute phobie spécifique, la macrophobie s’associe à un inconfort subjectif ou à une altération fonctionnelle qui s’accompagne d’une réponse anxieuse et d’un évitement de la situation redoutée. Ses principales caractéristiques sont les suivantes :

  • Une peur démesurée. La réponse ne correspond pas à une situation véritablement dangereuse ou menaçante.
  • Elle ne peut pas être expliquée par l’individu.
  • Elle va au-delà du contrôle volontaire.
  • Cela conduit à éviter la situation.
  • La macrophobie persiste dans le temps.
  • Elle n’est pas adaptative.
  • Elle n’est pas spécifique à une certaine phase ou à un certain âge.

Symptômes de la macrophobie

Une véritable phobie des longues attentes peut être observée chez une personne lorsque :

  • Elle a excessivement peur à l’idée de devoir attendre longtemps.
  • Elle évite les situations ou les rencontres où elle doit attendre trop longtemps.
  • De plus, elle se sent anxieuse pendant les longues attentes.
  • Elle désespère de sortir rapidement de l’endroit où elle attend.

La personne atteinte de cette phobie, par le simple fait de penser d’avoir à attendre, peut présenter des symptômes physiques tels que :

  • Palpitations cardiaques.
  • Transpiration.
  • Difficulté à respirer.
  • Douleur thoracique.
  • Étourdissements.
  • Frissons.
  • Nausée.
  • Rougeur.
  • Tremblements.

Au niveau cognitif, la personne peut avoir des :

  • Images négatives sur l’attente.
  • Croyances négatives sur les situations où elle doit attendre.
  • Croyances d’incapacité à attendre.
  • Interprétations négatives de ses réactions physiologiques.
  • Pensées intrusives.
  • Préoccupations.
  • État d’alarme.

Un symptôme classique de cette phobie est l’évitement. Cette réponse comportementale permet à la personne de réduire l’impact affectif que la phobie a sur sa vie, mais cela ne l’aide pas à résoudre le problème sous-jacent.

Causes de la macrophobie

Il n’y a pas de cause définie de macrophobie, mais ses racines peuvent s’expliquer d’un point de vue cognitivo-comportemental. Ainsi, cela peut être une conséquence de l’association de longues attentes avec un stimulus aversif, comme la douleur, la maladie, les sensations désagréables, etc.

Il a également été suggéré qu’elle pouvait être le produit de l’apprentissage des expériences vécues par d’autres personnes (apprentissage vicariant). Enfant, la personne a peut-être vécu avec un membre de sa famille qui avait ce type de peur et, par l’observation, elle a également appris à avoir peur.

D’autres explications qui ont été formulées concernent le style de pensée. Celles-ci sont proprement irrationnelles ou déformées, étant le produit d’un dialogue interne négatif. À partir de certaines expériences, la personne a construit une histoire ou un dialogue qui a laissé place à l’apparition de la phobie.

Intervention sur la macrophobie

Il n’y a pas d’intervention spécifiquement conçue pour la macrophobie, mais on peut la traiter comme toute autre phobie spécifique.

Restructuration cognitive

La restructuration cognitive se concentre sur la réduction des fausses croyances sur l’attente, alimentant en parallèle des idées incompatibles qui sont plus fonctionnelles. Ainsi, en compagnie d’un thérapeute, la personne phobique apprend à identifier et à remettre en question ses pensées inadaptées.

Lors de cette intervention, les pensées sont considérées comme de simples hypothèses sur la réalité ; par conséquent, le thérapeute et la personne collectent des données pour évaluer la validité des interprétations qu’ils font.

Désensibilisation systématique

La procédure de désensibilisation systématique suit une structure en quatre étapes :

  • Formation à la relaxation progressive de Jacobson.
  • Construction d’une hiérarchie de stimuli générateurs d’anxiété.
  • Évaluation et pratique en imagination.
  • Processus de désensibilisation. Application combinée des réponses d’anxiété vs. relaxation.

La procédure consiste à imaginer le premier stimulus de la liste, qui est le moins anxiogène, et à effectuer la relaxation de Jacobson avec lui. Ensuite, la même chose est faite avec chaque stimulus jusqu’à atteindre ceux qui causent le plus d’anxiété.

homme faisant une thérapie
La désensibilisation systématique habitue au stimulus phobique et peut réduire sa manifestation physiologique.

Techniques d’exposition

L’exposition in vivo consiste à entrer en contact direct avec le stimulus anxiogène ou désagréable. L’indication de base dans ces séances est de rester en contact avec le stimulus redouté jusqu’à ce que l’anxiété diminue.

Enfin, les personnes atteintes de macrophobie peuvent être conscientes que leurs peurs sont irrationnelles, ce qui n’empêche pas l’intensité de la peur d’être très élevée. Par conséquent, il est important de se rappeler qu’il existe des interventions efficaces qui peuvent aider à gérer ces peurs, en minimisant les limitations qu’elles génèrent sur la vie de la personne.


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