La dépendance au running : lorsque courir plus n'est jamais suffisant
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Lorsque nous commençons à faire de l’exercice, il faut habituellement du temps et des efforts pour s’y habituer. Il faut une grande dose de maîtrise de soi et beaucoup de volonté pour inclure le sport dans notre routine. Cependant, une fois l’habitude installée et presque sans nous en rendre compte, il peut devenir une activité indispensable dans nos vies.
Faire du sport nous apporte de nombreux avantages. Une meilleure forme physique, une meilleure apparence, une augmentation des émotions positives, notamment. Mais le sport peut-il devenir nocif ? Evidemment que oui. En effet,le sport peut devenir une obsession s’il devient le centre de nos vies. Il ne sera jamais suffisant pour nous satisfaire et nous en voudrons toujours davantage. Un exemple de ceci est la dépendance au running.
“Mettre des kilomètres dans votre entraînement quotidien, c’est comme mettre de l’argent à la banque. Vous commencez à voir des bénéfices immédiatement.”
-Hal Higdon-
Les avantages de courir
Faire du sport contribue à un meilleur état de santé globale. En effet, il nous aide d’une part à prévenir les problèmes cardiovasculaires et autres maladies chroniques, ainsi qu’à réduire le risque de décès prématuré. Il améliore par ailleurs notre humeur et encourage les émotions positives. En outre, il influe également sur la qualité de notre sommeil. Mais quels sont les avantages propres au running ?
“Courir longtemps et rudement est un antidépresseur idéal car il est difficile de courir et de se sentir désolé pour soi-même en même temps.”
-Monte Davis-
L’euphorie du coureur ou du high runner est un phénomène qui a beaucoup été étudié. Il s’agit d’une récompense neurobiologique qui apparaît après avoir parcouru de longues distances. Ses conséquences sont claires : elle améliore l’humeur, produit un sentiment de bien-être et entraîne une diminution de la sensation de douleur.
Comment courir peut-il générer la dépendance au running ?
Comment le running peut-il transformer un comportement a priori bénéfique en une addiction, et par conséquent, en une habitude nuisible ? Courir implique une série de facteurs physiologiques, psychologiques et socioculturels qui contribuent à ce phénomène.
Au niveau physiologique, le système opioïde endogène du cerveau est activé lorsque nous courons. Les substances opioïdes générées par notre organisme agissent sur lui. Cela génère un effet analgésique et à une augmentation du bien-être émotionnel.
“Tous ceux qui ont couru savent que son apport le plus importante est d’éliminer les tensions et de nous libérer de toute chose préoccupante du quotidien.”
-Jimmy Carter-
Sur le plan psychologique, les facteurs qui influencent ce processus trouvent leur point de départ dans l’amélioration de l’humeur. Pratiquer régulièrement le running conduit à une augmentation de l’estime de soi, de la confiance en soi et du renforcement des relations sociales.
Enfin, les facteurs socioculturels liés à la recherche d’une image corporelle adaptée aux canons actuels, lesquels peuvent être atteints à travers ce sport, jouent également leur rôle. En conclusion, le danger est que le running devienne l’outil pour atteindre un grand nombre d’avantages personnels.
A quel moment la dépendance au running apparaît-elle ?
Au début, l’habitude de courir n’est pas nocive. En effet, si nous réalisons une pratique régulière et équilibrée, nous pouvons bénéficier des conséquences positives du running sans que cela nuise à notre quotidien.
La dépendance au running se produit lorsque nous ne pratiquons plus ce sport pour le plaisir sinon par obligation. Lorsque nous courons du fait d’une obsession, laquelle gouverne notre routine. Nous perdons ainsi notre capacité à contrôler ce comportement. Nous augmentons en outre les chances de souffrir de lésions et de mal-être.
Plus encore, lorsque nous sommes face à une dépendance, nous modifions notre comportement général pour pouvoir faire de l’exercice. Nous devenons donc plus anxieux et irascibles. Les autres domaines de nos vies sont relégués au second plan. Notre vie sociale, familiale et professionnelle est affaiblie. En effet, notre objectif principal est de courir. Peu importe si nous mettons de côté d’autres choses qui étaient importantes pour nous auparavant.
Images de Seth Macey, Steven Lelham et Emma Simpson
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