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Jusqu'à quel point l'engagement dans un couple nous ôte-il notre liberté ?

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Jusqu'à quel point l'engagement dans un couple nous ôte-il notre liberté ?
Dernière mise à jour : 01 janvier, 2018

Actuellement, il existe un courant qui se désintéresse totalement de l’engagement de couple, que ce soit parce que ceux qui le vivent ne savent pas comment se débrouiller ou parce qu’ils ont la sensation que cet engagement ne mérite pas la liberté qu’il peut enlever. Il y eut un point dans l’histoire, plus ou moins dans les années 70, où, pour différentes cultures et sociétés, le mariage a perdu de son prestige. Ce fut l’époque de nombreux divorces, qui a coïncidé avec l’ascension de la femme dans toutes les sphères de la société.

Dès lors, une nette tendance pour “l’amour libre” s’est instaurée. On donnait pour acquis que l’engagement et sa formalisation retiraient de la liberté au lien. Tous voulaient laisser une porte ouverte pour sortir sans problème au cas où les choses ne fonctionneraient pas.

“Vous devez vous engager et, une fois que vous le ferez, la vie vous donnera quelques réponses”.

-Les Marrón-

Cette tendance s’est intensifiée dans les décennies suivantes. Non seulement le mariage a perdu de son prestige mais les relations de couple ont aussi commencé à être vues comme un frein à la libertéLa relation amoureuse a commencé à tomber en désuétude. À sa place, d’autres formes de relation sont apparues, comme celle des amis sexuels ou des gens qui se cherchent exclusivement pour le sexe.

Il est nécessaire de noter que pendant toutes ces décennies, ni le mariage, ni les relations amoureuses formelles n’ont complètement disparu. Il y a un secteur “un peu plus conservateur” qui continue à maintenir ces alternatives dans son éventail d’options.

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L’engagement de couple et la liberté

L’idée selon laquelle tout engagement affectif ôte de la liberté s’est répandue. Cette affirmation est juste, mais il est nécessaire de la nuancer. C’est comme si nous étions des êtres entièrement libres, jusqu’à ce qu’un engagement arrive et nous enchaîne. Or, nous savons tous que cela n’est pas vrai.

Le simple fait de vivre en société nous enlève de la liberté. Nous ne pouvons pas aller où nous voulons pour faire ce qui nous passe par la tête car cela briserait les liens sociaux. Si, par exemple, j’aime la voiture de mon voisin, je ne peux pas simplement la prendre et partir en conduisant sur un chemin bordé d’arbres. Nous ne vivons pas de rien et ce simple fait nous impose une série de restrictions : nous devons gagner notre vie par la sueur de notre front. Ou dépendre de quelqu’un qui la gagne de cette façon.

Sur le plan affectif, les choses ne sont pas très différentes. N’importe quel lien d’amour ou de haine nous impose des limites. Nous ne pouvons pas éviter le fait que notre mère aime quelqu’un en plus de nous. Nous sommes obligés de “gagner” les bonnes faveurs de nos collègues et chefs. Céder face à un grand nombre d’opportunités et supporter des indifférences ou des effronteries. La liberté, dans ce cas, n’a pas le sens d’absence de devoirs chez les êtres humains. Elle implique plutôt une marge d’action, malgré les restrictions avec lesquelles nous vivons tous.

De temps en temps, nous regrettons ce bon sauvage qui faisait spontanément quelque chose dès que celle-ci lui venait à l’esprit. Nous résistons en voyant que le fait de faire partie d’une culture nous impose des restrictions. Nous pouvons voir, dans les besoins et les demandes de l’autre, une situation pénible dont il faut se défaire rapidement.

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L’engagement de couple

Ce qui, sur d’autres terrains, nous paraît normal, devient insupportable dans un couple. Les limitations que génèrent une relation de couple sont très souvent perçues comme insoutenables. Nous ne voulons pas d’exigences… ou que l’on nous demande d’explications à ce que nous faisons. Nous ne voulons pas non plus assister à des scènes de jalousie ou avoir des restrictions lorsque nous voulons sortir avec des gens.

Ce qui est compris comme liberté, dans le domaine du couple, est, surtout, une liberté pour avoir plusieurs partenaires à la fois. Et également pour ne pas devenir responsables des émotions des autres. Être attentifs aux besoins affectifs d’un couple est quelque chose qui peut être perçu comme une charge que beaucoup ne veulent pas porter.

Beaucoup pensent qu’engagement et liberté sont deux termes qui s’excluent l’un l’autre quand nous parlons d’un couple. Cependant, dans ce monde où, apparemment, personne ne veut s’engager en couple, quelques paradoxes surgissent.

L’un d’eux est représenté par une donnée : la question la plus posée dans Google sur toute la planète est “comment trouver quelqu’un pour partager sa vie ?”. Beaucoup cherchent peut-être à se sentir aimés, sans l’engagement qui implique d’aimerOu à se sentir accompagnés, sans les devoirs implicites qui peuvent se former au sein d’une relation.

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La solitude implique aussi de rudes restrictions. Il est même possible que l’on se transforme en nos propres esclaves. Il semblerait qu’il y ait ceux qui veulent aimer éternellement dans la logique de l’adolescent : beaucoup d’amusement, beaucoup de transgressions, peu d’engagement. Il est aussi possible que nous soyons devenus des gens qui ont trop peur de l’amour. Nous abandonnons avant d’être abandonnés, et c’est pour cela que nous refusons de sceller un engagement.

 


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Gonzaga, G. C., Keltner, D., Londahl, E. A., & Smith, M. D. (2001). Love and the commitment problem in romantic relations and friendship. Journal of Personality and Social Psychology. https://doi.org/10.1037/0022-3514.81.2.247


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