Je me sens désolé pour moi-même
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
. Ce que nous voulons expliquer avec cette entrée n’a rien à voir avec une chanson dramatique ou avec une phrase associée à la victimisation. Pour une grande partie de la culture orientale, la compassion est une grande vertu, appliquée à la fois aux autres et à soi-même.
Non seulement cela, dans le domaine purement scientifique, le British Journal of Clinical Psychology a déjà, au vu des très bons résultats fournis, consacré quatre articles relatifs à la Théorie Centrée sur la Compassion (CFT).
Auto-compassion vs culpabilité
Dyer le soulignait déjà dans son livre ” Mes mauvaises zones “, la culpabilité et l’inquiétude pour l’avenir sont les deux sentiments les plus inutiles qui existent. Ils nous séparent en effet totalement du présent.
“Ce n’est pas l’expérience d’aujourd’hui qui rend les hommes fous. C’est le remords pour quelque chose qui s’est passé hier et la peur de ce que demain peut apporter” (Robert Jones)
La société surestime-t-elle le sentiment de culpabilité ?
La réponse est un oui retentissant. On nous fait croire depuis tout petit que « se sentir coupable » répare l’offense ou le mal causé. Mais cela ne nous mène qu’à un tissu de ressentiments, de pensées négatives, de généralisation à outrance de cette action à l’ensemble de notre vie, conditionnant ainsi notre rapport à nous-mêmes et aux autres.
Alors, à quoi bon se sentir coupable… Qui en bénéficie ?
Nous devrions regarder autour de nous pour constater que le blâme est jeté par des personnes rancunières qui ne savent pas comment se comporter avec les autres, sinon par la coercition et l’hypocrisie.
Nous savons par ailleurs que les agents publicitaires nous culpabilisent à cause de notre mauvaise santé et de notre minceur. Que certains mouvements religieux (heureusement pas tous) enlèvent des millions de personnes “très coupables” de leurs actes et se réjouissent, semble-t-il, de les aider (ou de les recruter).
Au lieu de vous culpabiliser, sentez-vous désolé pour vous-même. Mais pas de manière victimaire. Soyez désolé pour cet enfant, cette jeune femme mal informée, ce père saturé, qui s’est autrefois trompé. Mais pour ce moment particulier, sa vie n’est pas « partie en enfer ».
On n’avons pas ou peu reçu de conseils à cet effet, alors dirigez-vous à vous-même. Parlez-vous, seul, doucement, avec amour. Dites-vous à quel point vous vous sentez mal, à quel point vous aviez mal à ce moment-là, que grâce à cela vous avez mûri, que cette leçon vous a rendu plus humain et parfait.
Regardez-vous avec recul, avec un regard doux et malicieux. Et dites : « Je suis fier de toi, de la façon dont tu as réagi, de la force avec laquelle tu as agi. Je ne sais pas si je le ferais aussi bien que toi maintenant. Tu as triomphé, et c’est ce qui a fait de nous une meilleure personne. Tous les deux, toi du passé et moi du présent, nous savons tout ce que nous avons vécu et souffert. Personne n’a le droit de nous juger, alors ne le faisons pas nous-mêmes”.
L’auto–compassion est curative. En effet, elle vous met en contact avec votre bon moi à travers une expérience négative qui s’avéra révélatrice pour votre “moi actuel”. Cela implique la prise de conscience que nous avons des limites et que, par conséquent, nous sommes souvent faillibles.
L’auto-compassion préserve notre estime de soi, nous aide à être empathiques. Elle nous protège des sentiments négatifs lorsque les choses ne se passent pas comme nous l’avions imaginé.
Intégrez tout cela et suivez votre chemin, même si vous apprenez toujours. Rappelez-vous les paroles du psychologue Carl Gustav Jung :
“Ceux qui n’apprennent rien des faits désagréables de leur vie forcent la conscience cosmique à les reproduire autant de fois que nécessaire, pour apprendre ce que le drame de ce qui s’est passé enseigne. Ce que vous acceptez vous transforme. Ce que vous niez, vous soumet”
Alors apprenez, et passez votre chemin sans culpabilité.
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