Les premières étapes d’un projet sont modestes
Vous vous demandez peut-être pourquoi nous avons cet article en parlant de J. K. Rowling. Eh bien, c’est parce que pour le rédiger, nous nous sommes inspiré-e-s du discours qu’elle a donné en fin d’année à l’Université d’Harvard en 2008. Elle l’a fait quelques années après, selon ses mots :
“J’avais échoué à une niveau épique. Un mariage d’une durée exceptionnellement courte avait volé en éclats, je n’avais pas d’emploi, j’étais mère célibataire et aussi pauvre qu’on peut l’être dans la Grande-Bretagne moderne sans être un mendiant.”
Lorsque l’on nous raconte des histoires de dépassement de soi, cela réveille chez nous des sentiments positifs. Et le fait est sans l’échec de ce mariage et sans cette crise, aujourd’hui, Harry Potter n’existerait peut-être pas, et cela nous émeut. Elle affirme que son intention quand elle a commencé Harry Potter n’était pas d’avoir le succès qu’elle possède à présent, mais plutôt de s’évader, d’éclaircir ses idées et de mettre en ordre sa vie, en quelque sorte .
Dites-vous que rêver en grand demande de gros investissements, et encore plus si nous sommes entouré-e-s par un maximum de propagande qui nous dit qui nous n’avons cet article ou celui-là, nous ne parviendrons pas à ce que nous voulons. Nous ne serons pas aussi beaux/belles, nous n’aurons pas suffisamment de succès, nous n’aurons pas l’air aussi sympathiques…
De plus, commencer avec des prétentions et des investissements modestes nous permet d’accepter le prix des erreurs que nous faisons. Cela nous permet d’avoir une marge de manœuvre au cas où nous prenions du retard ou nous devions laisser de côté le projet pendant un temps. Si nous n’avons pas conditionné toute notre vie par rapport à ce projet, la sortie de secours sera toujours plus facile à prendre.
Cela dépend également des personnes sur lesquelles on peut compter. Curieusement, dans Harry Potter , il y a un paradoxe qui se répète invariablement chez chacun-e d’entre nous : une certaine tendance à la solitude qui doit se combiner avec la nécessité d’interagir avec les autres, puisque nous sommes des animaux sociaux. C’est l’échec ou la menace de l’échec qui nous enseigne sur qui nous pouvons compter. Ce sont ces personnes qui restent, qu’elles soient ou non d’accord avec nous. Leur amour n’est pas conditionné à nos aspirations ou à nos possessions, mais à ce que nous sommes.
Si vous voulez faire quelque chose, vous devrez faire vos premiers pas tout-e seul-e
On dit que la plupart des adolescent-e-s se sentent incompris-es… tout comme la plupart des universitaires, la plupart des jeunes travailleur-se-s, et la plupart des travailleur-se-s d’âge moyen et la plupart des travailleur-se-s âgé-e-s ou la plupart des retraité-e-s. Ce qui est certain, c’est que très peu de gens reçoivent le soutien de quelqu’un d’autre quand ils se lancent un défi à atteindre.
Dans le cas des adolescent-e-s, c’est dans leurs parents qu’iels voient cette incompréhension se refléter. Rowling a vécu cette incompréhension intérieurement quand ses parents ont rejeté l’idée qu’elle étudie la littérature anglaise au lieu des langues modernes. On dit aussi qu’“il y a une date limite pour accuser vos parents de vous guider dans la mauvaise direction.” . Ainsi, dépasser cette date est un exercice de maturité en soi car cela implique de cesser de rejeter la faute sur les autres, dans ce cas sur les parents, pour assumer la responsabilité de ses erreurs.
De cette façon, les erreurs confèrent à la personne immature la prudence nécessaire, qui se caractérise par de l’impulsivité . Elles donnent aussi une dimension à ce que nous avons réalisé, que ce soit parce que nous avons ensuite perdu ou parce que nous avons envisagé cette possibilité de très près. Ainsi, de nombreuses personnes ne sont pas conscientes de leurs victoires jusqu’à ce qu’elles sentent qu’elles puissent les perdre ou jusqu’à ce qu’elles les aient définitivement perdues.
Finalement, l’échec nous conduit à des moments de crise où l’indispensable prend toute sa force… et l’indispensable est ce sur quoi nous comptons. Et nous allons toujours garder avec nous ce sur quoi nous pouvons compter et ce que nous avons appris. Ainsi, quand vous échouez, ne fermez pas les yeux, car cela n’a rien à voir avec le fait de se réjouir de la tristesse ou de l’abandon, mais plutôt avec la foi de reprendre de la hauteur pour affronter l’avenir.
Dans votre chute, faites en sorte de briser le moins d’éléments possibles, mais surtout, protégez votre amour propre. C’est lui et seulement lui qui vous fera avancer, même quand vos fantômes apparaîtront, et vous empêchera de rester paralysé-e.
J’étais livre, car mes plus grandes peurs s’étaient matérialisées, et j’étais toujours en vie, et j’avais une fille que j’adorais, et j’avais une machine à écrire et une grande idée. Et alors, le caillou au sol est devenu une partie des fondations sur lesquelles j’ai reconstruit ma vie.
-J. K. Rowling-
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