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Insomnie technologique : des écrans qui nous empêchent de dormir

5 minutes
Insomnie technologique : des écrans qui nous empêchent de dormir
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

L’insomnie technologique gagne de plus en plus de terrain dans un monde envahi par les écrans. La technologie et la lumière bleue si caractéristique de ces dispositifs altèrent complètement nos cycles de veille et notre horloge biologique. Loin d’être quelque chose de ponctuel, il s’agit au contraire d’un nouveau trouble à l’impact puissant qui commence à être très commun chez les enfants et les adolescents.

Nous le faisons tous, ou presque. Nous allons nous coucher et, inévitablement, nous jetons un dernier coup d’œil à notre téléphone portable. Nous lisons les messages et certains nous conduisent à un link, à une vidéo. Peu de temps après, nous arrivons sur notre réseau social préféré, nous y remarquons un article et celui-ci nous mène à une autre vidéo. Ainsi, et presque sans nous en rendre compte, nous venons de passer une heure devant notre téléphone, si ce n’est plus.

Les dispositifs mobiles ainsi que l’ordinateur et la télévision sont des moyens de nous divertir avant d’aller nous coucher. Nous pensons qu’ils nous aident à nous tranquilliser alors qu’en réalité, l’impact de ces écrans sur notre cerveau est énorme.

Relier l’insomnie à ce comportement si habituel peut sembler compliqué. Le fait que je passe un moment sur mon téléphone ou mon ordinateur peut-il vraiment nuire à mon repos nocturne? La réponse est simple: oui. Une action répétée jour après jour se transforme en habitude. Quand cette habitude consiste en outre à appliquer des sources de lumière artificielle devant nos yeux, notre cerveau finit par en souffrir.

Selon une étude publiée dans LiveSciencie, ce type de stimulus lumineux altère complètement nos rythmes circadiens. Qui plus est, on a pu vérifier que, dans l’actualité, nous dormons deux heures de moins qu’il y a quarante ans. Par ailleurs, la population qui souffre le plus de ces changements est celle des enfants et des adolescents. Tout cela ne se traduit pas seulement par l’apparition de plus en plus précoce d’insomnie chronique: nous pouvons aussi voir ses effets sur le plan comportemental, motivationnel et au niveau du rendement scolaire.

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Qu’est-ce que l’insomnie technologique ?

Avant que l’être humain ne fasse le grand saut dans le monde de la technologie, nos corps étaient synchronisés avec le lever et le coucher du soleil. À cette époque, nous éclairions nos foyers avec des bougies, des chandeliers, des feux de cheminée, des lampes à huile ou à gaz… Au-delà du romantisme de cette époque, il y avait quelque chose de réel que notre cerveau appréciait énormément.

Vivre en fonction des cycles de lumière et d’obscurité lui plaisait. Ainsi, quand nos rétines détectaient que la nuit tombait, la glande pinéale se mettait naturellement à sécréter de la mélatonine. Cette hormone, par ailleurs, restait plus longtemps dans notre système sanguin, ce qui nous permettait d’avoir un sommeil plus long et de meilleure qualité.

Puis, des années plus tard, nos villes sont tout à coup devenues extrêmement lumineuses. La nuit est maintenant faite de néons, de lampes LED, d’immeubles illuminés comme des flambeaux et de rues qui se refusent à dormir. Nos maisons affichent la même vitalité lumineuse jusqu’au petit matin. L’univers des écrans de nos dispositifs mobiles représente désormais nos lampes et nos canaux “magiques” pour être continuellement connectés, informés… et suractivés.

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Effets des écrans sur notre cerveau

  • Les stimuli lumineux et artificiels des portables ou ordinateurs, une fois appliqués sur nos yeux, ont un impact direct sur la glande pinéaleEt quel est le résultat? La production de mélatonine est interrompue.
  • Il a été prouvé que la lumière bleue inhibe la libération de mélatonine. Notre cerveau est incapable de détecter que “la nuit est tombée”.
  • Une chose aussi commune que d’être dans sa chambre avec la lumière éteinte et de regarder l’écran d’un téléphone, d’un ordinateur ou d’une tablette génère de sérieux changements au niveau cérébral. Nous suractivons un grand nombre de ses structures et nous entrons dans un état d’alerte.
  • En moyenne, une fois que nous éteignons ces dispositifs, nous allons mettre entre une et deux heures à nous endormir.
  • Si nous ajoutons ce retard à l’heure où nous éteignons notre téléphone ou notre ordinateur, nous nous rendons compte que nous n’atteindrons pas ces 7 ou 8 heures de sommeil dont notre corps et notre cerveau ont besoin pour pouvoir fonctionner normalement le jour suivant.
  • Par ailleurs, l’insomnie technologique semble être encore plus commune chez les adolescents entre 14 et 16 ans. En plus de souffrir d’insomnie chronique, on note de la fatigue, des problèmes de concentration, un faible rendement scolaire, des céphalées, une mauvaise humeur…
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Comment traiter l’insomnie technologique

Les spécialistes en hygiène du sommeil le savent parfaitement: l’insomnie technologique va augmenter de façon considérable dans les prochaines décennies. Les enfants, par exemple, accèdent de plus en plus tôt à ces dispositifs et il est devenu habituel de les voir les emporter au lit sans la moindre supervision de la famille.

Dire que la solution consiste à leur interdire les tablettes, les téléphones et les ordinateurs seraient sans doute naïf. Nous avons besoin de conscientisation, de meilleures habitudes et d’autres ressources. Par exemple, une chose que l’industrie technologique essaye de faire le plus possible est de réduire l’impact de la lumière bleue sur nos yeux et notre cerveau. Il s’agirait donc d’arriver à un consensus qui permettrait de conjuguer les habitudes de santé avec un changement technique au niveau des propres dispositifs.

Voyons malgré tout comment nous pouvons réduire l’impact de l’insomnie technologique au quotidien.

  • Atténuez la lumière sur les écrans quand la nuit montre le bout de son nez. Les ordinateurs et les téléphones disposent maintenant de l’option “lumière nocturne” pour réduire l’impact de la lumière bleue.
  • Nous pouvons acquérir des lunettes qui filtrent la lumière bleue. Grâce à elles, nous réduirons le spectre de cette lumière et permettrons à la glande pinéale de produire de la mélatonine.
  • Une fois la nuit tombée, nous devrions utiliser des lampes et des lumières plus ténues. Les ampoules LED, même si elles sont plus efficaces, ont un impact stimulant sur notre cerveau.
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Pour conclure cet article, il ne faut pas oublier une chose importante. L’hygiène du sommeil est essentielle, aussi bien chez les enfants que chez les adultes. L’idéal serait de mettre de côté n’importe quel type de technologie deux heures avant de nous coucher. Parfois, un bon livre, une tasse de lait chaud avec du miel, une bonne conversation sont les ressources préférées de Morphée. Celles qui nous permettent de gagner en bien-être et de dormir profondément.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.