Ganglions de la base : anatomie, physiologie et fonctions
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Utiliser ses mains pour prendre un ballon, bouger ses pieds pour monter des marches, conduire, peindre, jouer d’un instrument… Les ganglions de la base constituent un ensemble de groupements de neurones spécialisés dans le traitement des informations concernant le mouvement. Ils nous aident à affiner et à ajuster toutes ces actions simples que nous réalisons tout au long de la journée.
Nous sommes face à un ensemble de noyaux sous-corticaux du cerveau qui jouent un rôle très important. Un fait curieux qu’il convient de préciser : ils font partie du système moteur même.
Ils constituent, en réalité, un large ensemble de structures interconnectées avec différentes zones. Leur but, par conséquent, est de planifier les actions qui ont un objectif concret et pour lesquelles un apprentissage préalable est nécessaire.
Les neurologues décrivent les ganglions de la base comme des groupes neuronaux qui affinent les fonctions du cortex cérébral. Ces ganglions garantissent, pour ainsi dire, l’exécution correcte de tout plan moteur entre le cerveau et les muscles.
Ainsi, toute altération au niveau de ces structures nous amène irrémédiablement à subir des altérations au niveau du mouvement. Cela concerne certaines maladies comme, par exemple, la maladie de Parkinson.
Voyons tout cela plus en détail dans la suite de cet article.
Les ganglions de la base, qu’est-ce que c’est ?
Comme nous le savons déjà, les ganglions de la base modulent et contrôlent l’activité motrice. Mais ce n’est pas tout… Ils ont bien d’autres fonctions. L’étude menée par le centre de recherche médicale appliquée de l’Université de Navarre (Espagne) nous révèle les informations ci-dessous.
- Les ganglions de la base interviennent dans tout ce qui concerne l’apprentissage moteur (activités sportives, conduire, écrire, activités manuelles…). Ils entretiennent, qui plus est, une relation très significative avec la motivation et les émotions
- Par ailleurs, nous devons savoir que les ganglions de la base sont constitués d’une série de noyaux sous-corticaux interconnectés. Ces noyaux se trouvent autour du système limbique et du troisième ventricule (à la hauteur du lobe temporal)
- Les principaux neurotransmetteurs travaillant dans ces structures sont la dopamine et le GABA
- Aussi, les chercheurs ont découvert de nouvelles informations concernant l’anatomie et la chimie fonctionnelle des ganglions de la base, lesquelles nous aident à comprendre beaucoup mieux leur importance dans notre comportement et activité. Ces informations sont également utiles à l’heure de traiter certaines maladies
La structure des ganglions de la base
Les ganglions de la base peuvent être classés comme suit :
- les noyaux d’entrée (ceux qui reçoivent les informations d’autres structures cérébrales)
- les noyaux de sortie (ceux qui envoient les informations au thalamus)
- et les noyaux intrinsèques (ceux qui agissent dans les zones intermédiaires entre les deux autres types de noyau)
Voyons cela plus en détail.
Le striatum
Le striatum est la plus grande structure cérébrale sous-corticale dans le cerveau des mammifères. C’est une zone qui agit comme un noyau intrinsèque : cela veut dire que le striatum reçoit les informations et les envoie à d’autres zones.
Le noyau caudé
Le noyau caudé influe sur la modulation du mouvement ainsi que sur différents processus émotionnels. Il est connecté au lobe frontal et régule la motivation, la mémoire, la sensation de menace…
Le noyau lenticulaire
Le noyau lenticulaire se trouve juste en-dessous du noyau caudé. C’est une zone plutôt grande (d’environ 5 cm) qui facilite la motricité et qui régule notre posture et les processus d’apprentissage, et même notre motivation.
Le putamen
Depuis quelques années, les chercheurs s’intéressent à la relation entre le putamen et les sentiment d’amour et de haine.
Au sein des ganglions de la base, le putamen exerce une fonction basique en lien avec les mouvements automatisés. Il se trouve à côté du noyau caudé.
Le globus pallidus
Le globus pallidus régule les informations établies entre le putamen et le noyau caudé vers le thalamus. Il établit également une connexion avec le système limbique en renforçant certains comportements, notamment ceux liés à la consommation de drogues.
La substance noire
La substance noire se trouve dans le mésencéphale et est également un élément clé des ganglions de la base. Elle doit sa couleur à la présence de neuromélanine, couleur qui a tendance à s’intensifier au fil des années.
La substance noire influe sur l’apprentissage, le mouvement et l’orientation.
Dans quels processus ces ganglions interviennent-ils ?
Comme vous l’aurez constaté, les ganglions de la base sont constitués de différentes structures neuronales sous-corticales. Ils reçoivent et s’envoient des informations de manière continue en participant ainsi à des processus qui vont au-delà du mouvement.
D’ailleurs, certaines études comme celles menées par les docteurs Ahmed A. Moustafa et Izhar Bar-Gad de l’Université Bar-Ilan à Ramat Gan (Israël) nous signalent que ces ganglions sont clés dans les processus de la mémoire et de la motivation.
Par conséquent, toute altération au niveau des ganglions de la base influe sur l’apparition de certaines maladies telles que la maladie de Parkinson, au trouble de déficit de l’attention (TDAH), au syndrome de Gilles de la Tourette…
L’étude de ces troubles au cours de ces dernières décennies a permis de savoir dans quels processus intervenaient les ganglions de la base. Ces processus sont les suivants :
- Régulation et contrôle du mouvement
- Apprentissages liés aux processus que nous finissons par automatiser (la conduite, par exemple)
- Activités et mouvements liés à la planification
- Processus motivationnels et émotionnels
Les maladies et altérations associées aux ganglions de la base
Une grande partie des altérations observées au niveau des ganglions de la base ont généralement des implications graves. D’ailleurs, un bon nombre de ces maladies étiologiquement liées à ces structures présentent un caractère dégénératif. Ces maladies sont les suivantes :
- Maladie de Parkinson
- Maladie de Huntington
- Syndrome PAP ou Athymhormie (condition clinique associée à un grand manque de motivation)
- Syndrome de Gilles de la Tourette
Pour conclure, il convient de préciser que certains troubles comme le trouble obsessionnel compulsif et le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) sont également associés à des petites altérations au niveau des ganglions de la base. Néanmoins, dans ces cas-là, les traitements psychologiques peuvent être très efficaces.
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