Formes de deuil : l'art de savoir dire au revoir
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Personne ne nous enseigne jamais quelles sont les lois de la souffrance et comment gérer le chagrin. La douleur de la perte vient souvent inopinément nous déstabiliser, nous briser un peu à l’intérieur. Nous ramassons peu à peu chaque morceau pour nous reconstruire, sans savoir que ce processus est, peut-être, le plus grand apprentissage jamais obtenu.
Personne n’est à l’abri de la perte. Le deuil est quelque chose que nous subirons tous à un moment donné : perdre un membre de la famille, rompre une relation affective ou le simple fait de mûrir implique de passer par différents niveaux de deuil.
Ce qui est compliqué dans chacune de ces formes de deuil, c’est qu’aucun de nous ne supporte trop bien la souffrance. On ne sait pas comment la gérer, elle nous submerge et parfois même nous détruit. Parce que… Comment faire ? Il existe peut-être une formule magique qui nous rend insensibles à la séparation, au vide, au creux insondable de cette main qui ne nous tient plus ?
Absolument. Selon les experts, chacun doit trouver sa propre façon de vivre son deuil. Là où trouver soulagement, force et capacité à se relever.
L’importance d’être vulnérable
La maturité émotionnelle est celle qui sait avancer à travers ses propres pertes, qui a appris du détachement et qui conçoit aussi les difficultés comme des expériences d’apprentissage.
C’est difficile, nous le savons. Vous pouvez lire beaucoup de choses sur le deuil, vous pouvez même écouter ce qu’un thérapeute vous dit, ce que vos amis ou votre famille vous disent pour vous apporter leur soutien. Cependant, quel que soit le niveau, toute perte est un acte auquel on doit faire face seul et avec nos propres mécanismes.
Personne ne va pleurer pour nous. Personne ne va réorganiser nos pensées et soulager notre douleur pour nous soulager. C’est une tâche qui demande du temps et qui demande, avant tout, de comprendre que nous ne sommes pas aussi forts que nous le pensions. Qu’en réalité, nous sommes aussi vulnérables qu’une plume emportée par le vent.
Est-ce mauvais ? La vulnérabilité est-elle une chose négative ? Pas du tout. Notre vraie force réside dans notre propre vulnérabilité. Prenez un moment pour y réfléchir : si vous résistez, si vous refusez de reconnaître que vous vous sentez blessé, que votre vie vient d’être brisée et que vous ressentez de la douleur, vous dresserez devant vous le mur du déni. Comment gérez-vous quelque chose dont vous ne reconnaissez pas l’existence ? Pourquoi refuser de pleurer la perte? Accepter de se sentir vulnérable ?
Reconnaître que nous sommes vulnérables nous permet d’être flexibles et capables de nous adapter, car le deuil, après tout, n’est rien de plus qu’une réponse adaptative à la souffrance, à la douleur.
Le deuil comme art de savoir “lâcher prise”
Parler du deuil comme d’une forme « d’art » peut vous mettre mal à l’aise. C’est peut-être parce que les gens préfèrent concentrer leur vie uniquement sur des choses agréables, réconfortantes et positives. Et c’est bien, sans aucun doute. Mais le plaisir de vivre implique également un quota de souffrance dont presque personne n’est à l’abri.
Nous devons toutefois clarifier un point important. Quand on parle de deuil, on pense toujours aux pertes physiques. A la mort. Cependant, il existe aussi des deuils affectifs ou émotionnels pour cet amour auquel nous devons renoncer ou qui nous abandonne, et même, pourquoi pas, le simple fait de mûrir en tant que personne, d’assumer de nouvelles valeurs, d’abandonner certains schémas de pensée pour en développer d’autres…
Un processus de croissance intérieure où l’on surmonte aussi des deuils personnels et identitaires, parfois assez profonds. Quelque chose sans aucun doute autant enrichissant que nécessaire. Malgré cela, ce sont des processus qui impliquent toujours certaines peurs, car chaque changement implique une perte implicite, et même un sentiment de solitude ou de vide.
“Le bonheur est bon pour le corps, mais le chagrin développe les pouvoirs de l’esprit.”
-Marcel Proust-
Il faut être conscient que la vie n’est pas un long fleuve tranquille où le bonheur est toujours garanti. La vie fait parfois mal, et il faut accepter la frustration, la perte et chacun des deuils. Parce que tous sont des chemins vers une sagesse nécessaire.
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