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Être courageux-se, c'est rassembler ses morceaux brisés pour être plus fort/e

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Être courageux-se, c'est rassembler ses morceaux brisés pour être plus fort/e
Dernière mise à jour : 17 août, 2017

La vie n’est pas toujours facile. De fait, elle n’est jamais facile ou ne le semble pas. Mais nous cachons une grande partie de notre souffrance dans notre intérieur, avec l’intention de la diminuer aux yeux des autres. Nous seul-e-s connaissons la localisation exacte de nos blessures et à quel point elles nous rendent vulnérables. Il n’y a que nous qui pouvons les guérir en rassemblant chacun de nos morceaux brisés pour devenir plus fort-e.

Car même si vivre une expérience qui nous brise de l’intérieur est sans aucun doute l’un des moments les plus difficiles que nous devons affronter, cela suppose également une opportunité de nous faire prendre conscience des choses, de restructurer la manière dont nous comprenons le monde et au bout d’un moment, nous reconstruire à nouveau. La question est : Comment faire ?

“Quand nous ne pouvons pas changer la situation à laquelle nous sommes confrontés, le défi consiste à changer nous-même.”

-Viktor Frankl-

Le poids de la souffrance

Personne n’est à l’abri de la souffrance. Ce parasite étranger qui vient de temps en temps interrompre notre vie sans annonce ni invitation. Et même si la plupart du temps, nous essayons de le fuir ou de le cacher dans le grenier le plus sombre, pour dissimuler sa présence, cela n’empêche pas qu’il continue à nous affecter… et que c’est ce recoin obscur que nous avons enterré  continue à exercer son influence sur nous. Une influence que, d’un autre côté, nous voyons moins car l’obscurité nous empêche d’identifier ou d’anticiper ses mouvements.

Plus notre souffrance passe de temps dans l’ombre, plus elle a du pouvoir sur nous.

Certains maquilleront leurs sentiments négatifs avec de faux sourires, d’autres réaliseront mille et une activités pour ne se laisser ni une minute de libre pour réfléchir et d’autres se mentiront à eux-même dans l’intention de rapiécer leur mal être. Et nous faisons forcément partie de ces personnes, que ce soit de manière ponctuelle ou par habitude.

Malgré tous les obstacles que nous voulons nous mettre, la souffrance revient tôt ou tard sur le devant de la scène, dans l’intention de nous briser. Que ce soit à travers la douleur physique ou émotionnelle.

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Que nous le voulions ou non, la souffrance fait partie de la vie. Le danger a lieu quand il devient lourd et qu’il prend tant de formes qu’il se prolonge dans le temps et finit par devenir un style de vie, imprégnant notre entourage d’une couleur gris sombre, presque noir.

De fait, la plupart des souffrances que nous ressentons (pas toutes) se sont développées à partir d’une expérience de douleur, qui n’est rien d’autre que l’expérience de la perte de quelque chose ou de quelqu’un que nous aimons. Ainsi, quand cette perte n’est pas acceptée, nous résistons et nous nous obstinons à rendre les choses différentes, donnant lieu, sans le savoir, à la souffrance. Une souffrance qui est en même temps douleur et refuge quand il se met à pleuvoir au milieu du deuil et que l’eau nous glace de tristesse jusqu’aux os.

La mort d’un être cher, la rupture d’une relation, la déception d’un-e ami-e ou un adieu sont des exemples de perte et qui à la longue nous font souffrir comme si on nous plantait un couteau directement dans le cœur. Des blessures qui, si on n’en prend pas soin, ne cesseront jamais de saigner, jusqu’à nous transformer en morceaux brisés difficiles à recoller.

L’aube de la résilience

S’il est évident que certaines personnes développent des troubles ou de véritables difficultés à cause de leur souffrance, dans la plupart des cas, ce n’est pas vrai. Certaines sont même capables de sortir renforcées après cette expérience traumatisante. Une expérience qui provoque de la douleur, mais aussi qui les fait grandir et qui, d’une certaine manière, représentent un bénéfice.

Une étude menée par Wortman et Silver affirme qu’il y a des personnes qui résistent avec une force insoupçonnée aux assauts de la vie. La raison se trouve dans leur capacité de résilience, à travers laquelle elles parviennent à maintenir un équilibre stable, sans que l’expérience traumatique et de douleur n’affecte trop leur rendement et leur vie quotidienne.

Cela nous mène à penser que nous sommes plus forts que ce que nous croyons. Que même quand nos forces flanchent, il existe un petit rayon de soleil qui nous illumine pour que nous rassemblions nos morceaux brisés et ainsi que nous puissions nous recomposer. C’est l’aube de notre résilience, le moment exact pendant lequel nos tristesses et le poids de la souffrance donnent lieu au pouvoir guérisseur de notre force pour résister et nous recomposer.

“Le monde est plein de souffrance mais aussi de dépassement de soi-même”.

-Hellen Keller-

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Il ne s’agit pas d’ignorer ce que l’on ressent, mais de l’accepter comme un apprentissage de vie et de le traverser avec les yeux ouverts, de manière à pouvoir s’habituer, tout comme ce qui arrive avec l’obscurité. Même quand la vie nous frappe avec intensité et est capable de nous briser, cette capacité à nous sentir fort nous aide à dépasser ce que nous vivons et à recomposer notre identité, en rassemblant un à un nos morceaux brisés.

C’est la résilience, l’une des capacités les plus belles que nous ayons et que nous devrions tous apprendre à l’école. Apprendre à guérir nos blessures, les traiter avec tendresse et en extraire le meilleur apprentissage. Mais comment faire ?

Rassembler ses morceaux brisés pour se reconstruire

Comme nous l’avons vu, fleurir après une tempête de douleur est possible, mais pas facile. Il s’agit d’un processus complexe et dynamique qui, comme le signalait le psychiatre Boris Cyrulnik, implique non seulement l’évolution de la personne mais également un processus de structuration de sa propre histoire de vie. Ainsi, il existe des facteurs qui permettent de stimuler notre capacité de résilience et qui nous aident à rassembler nos morceaux brisés pour nous reconstruire, tels que :

  • La confiance en soi et en sa capacité d’affrontement.
  • L’acceptation de ses émotions et de ses sentiments.
  • Le fait d’avoir un objectif de vie qui fait sens.
  • Le fait de croire que l’on peut apprendre non seulement des expériences positives, mais aussi des expériences négatives.
  • Le fait de bénéficier de soutien social.
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De plus, comme le signalaient Calhoun et Tedeschi, deux des auteurs qui ont fait le plus de recherches sur la croissance post-traumatique, la souffrance et la douleur font que nous vivons des changements non seulement au niveau individuel, mais également dans nos relations et notre philosophie de vie.

Affronter des expériences douloureuses nous fait peur, mais y échapper ne fait que prolonger notre souffrance, qui mute sous une forme plus dangereuse. Le véritable courage consiste à continuer malgré la peur, à aller de l’avant quand notre corps tremble et qu’il se brise de l’intérieur.

Dans la vie, nous avons besoin de temps pour assimiler ce qui se passe et être seul-e avec notre souffrance. Dans cette solitude, naît la pause qui nous permet de le comprendre. Il s’agit de continuer à marcher à grands ou à petits pas. Car la personne qui tombe le moins n’est pas la personne la plus forte. La plus forte est celle qui est capable de se relever renforcée suite à ses chutes.

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