Dépression masquée : quand le corps parle
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Aucune dépression ne se ressemble. Et aucune souffrance ne ressemble à une autre. C’est pourquoi, bien souvent, il est si difficile pour les professionnels de la santé de poser un diagnostic adéquat. Les maux de dos, la tachycardie, les vertiges et même les allergies peuvent cacher des réalités plus profondes, comme une dépression masquée, qui passent inaperçues et pour lesquelles on offre un traitement inapproprié.
Prenons, par exemple, les enfants. Dès leur plus jeune âge, il leur est très difficile de traduire par des mots ce qui leur arrive, ce qui peut les traumatiser sans que les adultes s’en aperçoivent. L’énurésie nocturne, les maux de tête et les problèmes scolaires seraient des indices de dépression silencieuse ou masquée chez un enfant.
Les personnes âgées sont également sujettes à ce type de problème. Du fait de leur âge avancé, elles se retrouvent dans un tableau clinique où douleurs, mauvaise digestion, infections, étourdissements sont plus que fréquents… mais que se passerait-il s’il s’agissait en réalité d’une dépression masquée ?
Nous devons en tenir compte, pour notre santé et notre équilibre. Nous devons toujours nous rappeler que notre corps est le reflet fidèle de notre monde intérieur et de nos souffrances silencieuses.
Dépression masquée ou dépression somatoforme
On dit que près de 10% des personnes qui se rendent dans leurs centres de santé pour des problèmes de dos, des maux de tête ou différentes maladies apparemment sans grande importance présentent une dépression masquée. Et, sur ces 10 %, seuls 50 % reçoivent un diagnostic approprié.
Le reste des gens commencera un long et coûteux voyage de visites chez des spécialistes, où l’on trouvera difficilement l’origine de leur mal. Ils recevront des analgésiques, des anti-inflammatoires ou tout autre médicament qui ne fera qu’empirer la situation.
Qui sont les plus touchés par la dépression masquée ?
La dépression masquée est très fréquente, par exemple, chez les enfants. Des petits à qui l’on peut diagnostiquer, par exemple, une hyperactivité ou le problème classique de l’énurésie nocturne, qui survient soudainement sans que nous sachions pourquoi. Des problèmes d’alimentation, des changements de caractère… des indices incontestables qui nous indiquent un problème sous-jacent.
Mais ce n’est pas seulement une description de ce qui se passe chez les enfants et les personnes âgées. Nombreux sont les adultes qui passent d’un spécialiste à un autre sans que personne ne trouve l’origine de leur tachycardie. À leurs problèmes digestifs, à leur fatigue chronique. Mais la réalité est qu’il ne faut pas toujours blâmer les professionnels de santé, incapables de donner l’étiquette de « dépression » à un patient qui en souffre réellement.
Refuser de reconnaître le problème
Il y a un autre aspect dont nous devons tenir compte : il y a beaucoup de patients qui refusent le diagnostic de dépression. Ce sont des gens qui ne se connectent pas bien à leurs émotions et leurs sentiments. Des personnalités qui n’acceptent pas qu’il leur arrive quelque chose, qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans leur vie. Dans leur monde intérieur.
D’où la « somatisation » classique. Mais il y a un autre aspect plus profond : dans notre société « apparemment avancée », les problèmes physiques sont mieux vus que les problèmes psychologiques. Cela peut sembler surprenant, mais c’est ainsi. Il y a des gens qui préfèrent déclarer qu’ils souffrent de maux de dos chroniques plutôt que de dire qu’ils sont atteints de dépression.
Il est parfois plus facile de dire que nous avons mal à la tête que de dire que nous avons passé une horrible journée au travail. Parce que nous nous sentons seuls et tristes. Les émotions sont non seulement difficiles à reconnaître mais aussi à verbaliser, à exprimer. Ce qui serait, sans aucun doute, le premier pas vers notre propre guérison.
Cacher, se taire, dissimuler des émotions ou des sentiments finit toujours par se traduire par un mal-être physique et, avec le temps, il est fort probable que ce problème originel finisse par devenir chronique.
L’importance du diagnostic
Il est très frappant de voir comment, lorsque les gens reçoivent le bon diagnostic et acceptent qu’ils souffrent de dépression, une amélioration apparaît au fil des jours. Avec le traitement indiqué et avec la force de notre propre volonté, chaque étape dans le traitement de ces problèmes psychologiques réduit nos maux physiques. Et ceci est certainement synonyme d’espoir.
La dépression masquée est l’un des problèmes les plus courants de notre société et un défi auquel sont confrontés de nombreux professionnels de santé. Mon patient est-il atteint d’un problème physique ou est-ce une dépression cachée ? Nous devons toujours nous rappeler que notre santé n’a pas seulement besoin d’une bonne alimentation et d’un peu d’exercice physique.
La santé commence chaque jour par notre propre bien-être émotionnel. Par ce bonheur simple du quotidien, par un enthousiasme qui anime nos rêves et nos projets. Ce n’est pas toujours facile, et nous le savons, mais tous les efforts pour maintenir notre équilibre émotionnel et notre bonheur en valent la peine. Et si nous essayions ?
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