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Dangers imaginaires, sources inépuisables de peur

4 minutes
Dangers imaginaires, sources inépuisables de peur
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Adriana Díez
Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Il se peut que le problème ne repose pas dans le danger réel qui se trouve devant nous. Il se peut que nous générions nous même davantage de peur que celle créée par la situation. Il se peut que notre esprit soit parfois notre pire ennemi en générant, telle une image réelle, ces dangers imaginaires desquels nous avons tous soufferts au moins une fois.

Lorsque la sensation de peur nous envahit, notre corps active tout un circuit afin de nous protéger et de nous préparer à la fuite. Par exemple, le corps pompe davantage au cas où il serait nécessaire de courir, la sueur se fait plus abondante, la respiration s’accélère, les systèmes digestif et immunitaire cessent de dépenser de l’énergie au cas où il serait nécessaire de lutter ou de fuir et une grande quantité de sang se concentre dans nos pieds pour faciliter une éventuelle évasion.

Toutes ces réactions se produisent grâce à notre instinct de survie, un système préparé pour réagit de manière rapide face au danger. C’est grâce à lui que la peur nous met en alerte et nous maintient actifs.

Le problème de la peur dans la société actuelle est que beaucoup des réponses d’affrontement que nous devrions donner pour neutraliser la menace perçue ne sont pas des réponses physiques. Aucuns lions ne sont en train de nous poursuivre. Au contraire, les réponses les plus adaptatives sont bien souvent intellectuelles et ne requièrent aucune dépense physique. En revanche, notre corps continue de réagir de la même manière depuis des siècles.

En fait, s’il y a bien un type de danger face auquel la dépense d’énergie est inutile, c’est bien face aux dangers imaginaires. Qu’est-ce qu’il se passera si un avion s’écrase ? Vais-je perdre mon a à la fin de l’année ? Quelqu’un va-t-il me poursuivre dans cette rue ? Mes enfants peuvent-ils rentrer à la maison tous seuls ? Ma moitié va-t-elle m’abandonner ? Tout cela déclenche le circuit présenté ci-dessus et place le corps en état d’alerte, provoquant des pics de pression artérielle qui n’ont aucun sens, puisque nous n’allons pas nous mettre à courir.

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Érosion inutile face aux dangers imaginaires

Comme l’expliquait le scientifique Robert Sapolsky, les dangers imaginaires génèrent une érosion physiologique et psychique en raison des associations inconscientes que nous renforçons en les réalisant avec fréquence. Il est étrange de penser que chez les animaux, les mécanismes de peur s’activent uniquement lorsqu’un danger réel existe. Tous ces circuits commencent à fonctionner uniquement lorsque leur vie est en danger.

De la même manière l’imagination peut activer ces circuits, nous devons donc utiliser la même imagination pour savoir les ralentir. Si nous sommes capables d’imaginer tout le négatif qui pourrait se dérouler, nous pouvons également mettre en marche la volonté de calmer notre corps en imaginant le contraire, c’est-à-dire le positif qui pourrait également se produire.

Nous avons le pouvoir, face au contrôle de nos pensées, de détenir le battement incessant de notre coeur, le tremblement de nos muscles ou la sueur de nos mains. Toutes ces manifestations sont désagréables et n’aident pas vraiment lorsque nous devons affronter un problème intellectuel.

La peur peut être barre très haute

La sensation de peur nous protège, mais elle nous empêche également de laisser derrière nous notre zone de confort. Soutenu par l’instinct de survie, le cerveau active le circuit de la peur chaque fois qu’il fait face à une situation potentiellement dangereuse, pour nous éviter de souffrir d’une douleur qu’il prévoit.

D’autre part, la connaissance de nos peurs nous permettra de les avoir en tête en ne donnant jamais le dernier mot à ce que nous ferons. Il s’agit d’écouter l’émotion et de ne pas lui donner d’importance en fermant les yeux. Nous valorisons les dangers auxquels nous pouvons être confrontés en nous introduisant dans un domaine que nous ne maîtrisons pas, inconnu, mais nous mettons également en balance ce que nous pouvons y gagner. Dans de nombreux cas, le risque en vaut la peine.

Nous ne pouvons pas abandonner une fois que le circuit de la peur est activé. Nous acquérons les outils qui nous permettent de gérer les situations dans lesquelles la peur est présente, de manière à ce que le résultat finisse par être meilleur.

La peur est une émotion que nous ne devons et pouvons en aucun cas rayer de notre palette émotionnelle, mais le fait d’identifier lorsqu’elle signale un danger réel ou lorsque le stimulus qui la produit est uniquement une menace de notre imagination est entre nos mains. La peur nous protège mais parfois la mettre de côté et donner l’opportunité au risque de se montrer nous permet de continuer d’avancer.  

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Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.