Curiosités sur la colère
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
La colère est l’une des émotions de base et également l’une de celles qui nous poussent le plus à agir. Tout comme elle peut nous rendre malade si on ne la canalise pas correctement, elle peut aussi devenir l’étincelle qui déclenche une action nécessaire. Pour cette raison, même si elle a une valence négative – elle ne nous fait pas de bien –, nous ne pouvons pas dire qu’elle est inadaptée ; en fait, aucune émotion ne l’est en soi.
L’instinct agressif de nos ancêtres était un avantage évolutif. S’ils n’avaient pas trouvé de moyens de se protéger des prédateurs, dans des combats probablement marqués par le « tuer ou mourir », ils n’auraient peut-être pas survécu. L’humain est fragile et la nature hostile. Il leur fallait plus que le désir de continuer à vivre pour affronter les dangers.
Cependant, donner libre cours à la colère n’est pas non plus une option positive. Un esprit en colère ne calcule pas bien et ne traite pas correctement les idées. Cela conduit souvent à un comportement erratique ou erroné. L’idéal est de trouver un point d’équilibre. Voyons quelques curiosités à ce sujet.
« Reconnaissez votre colère, puis attendez quelques heures ou une journée et réfléchissez à la façon dont vous pouvez l’exprimer de manière plus constructive. »
-David Lebel-
Une bombe à retardement pour le corps
La colère est l’une des émotions qui provoque le plus de réactions physiques dans le corps. Selon les experts, elle provoque de fortes tensions musculaires ainsi qu’une accélération du rythme cardiaque. Elle entraîne également le serrement des dents et augmente la sensation de chaleur et de transpiration. Un vrai cocktail physiologique !
Comme si ce qui précède ne suffisait pas, comme pour la peur, le fait de se mettre en colère amène les glandes surrénales à inonder le corps d’hormones de stress : le cortisol et l’adrénaline. En effet, dans ce cas, les instincts de combat ou de fuite s’activent. C’est pour cela que le cerveau détourne le sang vers les muscles car c’est ainsi que le corps se prépare pour l’activité physique.
Une recherche publiée dans le European Heart Journal indique que la colère peut être dangereuse pour la santé cardiaque. Selon l’étude, le risque d’avoir une crise cardiaque double dans les deux heures suivant une explosion de rage. Cela augmente également le risque d’avoir un accident vasculaire cérébral. Deux excellentes raisons d’éviter les accès de colère.
Les raisons de la colère
Il y a quelque temps, une exploration entre communautés ancestrales a été menée, qui portait sur la colère. Les scientifiques ont découvert que les enfants de chasseurs-cueilleurs qui avaient commis un homicide étaient plus susceptibles d’avoir des accès de colère et des comportements violents. Sur la base de cette analyse et d’autres, de nouvelles investigations ont été menées, dans lesquelles on a trouvé ce que l’on pourrait appeler « le gène de la colère » : MAOA.
Quoi qu’il en soit, vous devez prendre cette information avec des pincettes. Il n’y a toujours pas de données concluantes sur les composants génétiques de cette émotion. Il faudrait se dire que, par exemple, dans le cas des communautés ancestrales, avoir un père qui a commis un homicide pourrait également impliquer des composantes d’éducation qui prédisposent à des réactions plus violentes, sans que cela ait à voir avec la génétique.
Malgré tout, une chose a été prouvée : l’un des principaux déclencheurs de la colère est la frustration. Essayer d’atteindre un objectif et ne pas y parvenir provoque de l’agacement et cela conduit facilement à une réponse agressive. Mais tout le monde ne réagit pas comme cela. Les personnes perfectionnistes, obsessionnelles ou narcissiques sont plus vulnérables.
Le bon côté de la colère
Même si peu de gens oseraient dire que l’émotion en question a des aspects positifs, il faut savoir que c’est le cas. Sans aller trop loin, une bonne dose de colère peut pousser certaines personnes à revendiquer leurs droits. Dans le cas contraire, elles resteraient passives et devraient simplement suivre les diktats des autres.
L’agressivité est également positive, par exemple lors d’une compétition sportive. C’est généralement un facteur qui motive et conduit à plus d’efforts physiques. D’autre part, les chercheuses Heather Lench et Linda Levine ont réalisé une étude intéressante qui incluait l’effet de la colère sur la créativité.
Ces scientifiques ont demandé à un groupe de personnes de résoudre une série d’énigmes complexes. Après avoir essayé, beaucoup ont échoué. Ceux qui en ont ressenti de la tristesse ont cessé d’essayer, et les plus optimistes ont mis le test de côté. En revanche, ceux qui ont ressenti de la colère ont continué d’essayer, encore et encore, jusqu’à réussir à avancer et à résoudre plus d’énigmes. Cela a permis de vérifier que cette émotion est aussi un moteur d’accomplissement très positif.
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