La crise du milieu de vie existe-t-elle?
Dans les revues scientifiques, comme dans la société de tous les jours, on évoque souvent l’idée d’une crise du milieu de vie.
Ce concept est sous-tendu par de nombreuses réalités prouvées par diverses recherches, mais également par de nombreuses allégations qui sont fausses, et qui n’ont pour but que d’alimenter un mythe moderne.
Qu’est-ce que le milieu de vie ?
Il nous faut d’abord définir ce qu’est le milieu de vie. Il y a deux siècles, le milieu de l’existence était située autour des 20 ou 30 ans.
De nos jours, l’espérance de vie a significativement augmentée, et le milieu de la vie se situe entre 35 et 45 ans, pour la majorité des personnes vivant en Europe.
A certaines périodes et dans des contextes spécifiques, l’espérance de vie peut chuter de manière drastique. En effet, une épidémie ou une guerre peuvent changer la donne radicalement.
De même, l’espérance de vie est différente selon les classes sociales. Un mineur du tiers-monde aura plus de risques de souffrir d’une maladie quelconque qu’une personne travaillant dans un bureau au Canada.
C’est la crise !
Il nous faut maintenant définir ce que l’on entend par “crise”. Étymologiquement, ce terme dérive d’un mot grec qui signifie “décider”.
L’usage populaire a fini par lui donner un sens bien plus péjoratif. Lorsque nous parlons de crise, il s’agit plutôt d’une situation dangereuse non-désirée.
Tout au long de l’existence, diverses périodes de crise, ou de choix décisifs, surviennent. Elles surgissent la plupart du temps à une période de transition, et de changements importants dans la trajectoire de la vie.
Le meilleur exemple est l’adolescence, lorsque l’être humain cesse d’appartenir au monde de l’enfance, et devient un adulte à part entière.
Une crise peut également survenir dans le couple lorsque la phase de passion disparait, et que les fantasmes romantiques percutent de plein fouet la routine de la vie quotidienne.
Lorsque nous avons un enfant, que nous perdons un être cher, que nous renonçons à un idéal, ou que nous changeons d’idées politiques ou religieuses, il s’agit d’une crise.
Le point commun de toutes ces périodes de stress, qui impliquent toutes des choix importants, est la mise en tension d’éléments du passé dans des situations qui exigent une réorganisation, un réajustement d’idées, de valeurs ou de sentiments.
La résolution d’une crise doit normalement permettre à une personne de tirer de nombreux enseignements, et de grandir en tant que personne.
De nouveaux outils émotionnels et intellectuels sont forgés pour permettre d’assumer de nouvelles responsabilités, d’intégrer l’expérience du passé pour construire de nouvelles capacités, et de nouveaux recours subjectifs.
Dans le cas de la crise du milieu de vie, une tension est produite par le passage du statut de jeune adulte à celui d’adulte à part entière.
Cela implique la perte de nombreux avantages. Physiquement, les changements sont importants : la peau devient moins ferme, et s’assèche facilement.
La personne qui franchit cette étape sent que la période de sa jeunesse est sur le point de se terminer, et qu’elle entre dans l’ère de la maturité.
Parfois, les transitions qui s’effectuent pendant cette époque, comme le vieillissement généralisé, la ménopause, la perte d’un ou des deux parents, ou le départ des enfants du foyer, peuvent augmenter cette crise.
Dans la vie sociale et émotionnelle de nombreuses transformations s’opèrent également. Il faut reconnaître, en premier lieu, que tous les rêves de votre jeunesse ne se sont pas réalisés.
Vous n’êtes pas devenu un astronaute, un sportif célèbre ou le plus jeune et le plus brillant scientifique du monde. Et vous avez de plus en plus conscience de la mort.
Pour un adulte marié, avec des enfants indépendants et diplômés de l’université, et dont les revenus sont stables, cette étape peut être quasiment imperceptible.
En effet, il va trouver de nouvelles passions, de nouveaux loisirs pour profiter tranquillement des dernières années de sa vie.
Pour les personnes qui ne connaissent pas de stabilité financière, qui ont des liens familiaux précaires, et qui ont connu la perte de plusieurs êtres chers dans leur vie, l’étape risque d’être plus difficile.
La crise du milieu de vie, avec les décisions et les choix qu’elle implique, peut être une nouvelle opportunité pour renoncer à l’impossible et conquérir le possible, en sachant pour la première fois faire la distinction entre les deux.
Images de David.
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