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Connaissez-vous les effets de la marijuana sur le cerveau ?

6 minutes
Connaissez-vous les effets de la marijuana sur le cerveau ?
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Écrit par Francisco Pérez
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Quelques minutes après avoir fumé de la marijuana, la fréquence cardiaque s’accélère, les vaisseaux sanguins se dilatent, les yeux deviennent rouges, la tension artérielle augmente Il est évident que la consommation de marijuana entraîne des changements dans l’organisme.

Or, les changements que génère la marijuana chez ceux qui la consomment n’interviennent pas seulement au niveau physique, mais également au niveau mental. Les effets de la marijuana sur le cerveau sont bien connus. Même si nous trouvons aujourd’hui peu de personnes ne sachant pas ce qu’est la marijuana, il convient malgré tout de nous arrêter un instant et de rappeler ce qu’est exactement cette substance.

Qu’est-ce que la marijuana ?

La marijuana, ou le cannabis, est un mélange vert ou gris de fleurs et de feuilles séchées provenant de la plante de chanvre. Il existe plus de deux cents termes pour la désigner. Parmi eux nous trouvons les termes shit, herbe, beuh, etc.

La marijuana est le nom que les Mexicains ont donné au chanvre indien. Il s’agit d’une espèce de moraceae ayant l’apparence d’une ortie fine. Elle mesure environ un mètre quatre vingt et peut être cultivée partout où il fait chaud. Les propriétés du cannabis en ont fait une plante possédant de nombreux usages et une grande tradition. Elle est utilisée à des fins récréatives (drogue), médicinales et industrielles (en tant que matière première).

Le cannabis provient d’Asie centrale et du sud. Le peuple assyrien l’utilisait dans ses cérémonies religieuses et le baptisa du nom de “qunubu”. En effet, le cannabis possède une histoire ancienne dans les rituels religieux à travers le monde entier.

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Tetrahydrocannabinol : le principal composé psychoactif du cannabis

Le principal produit chimique actif de la marijuana est le THC (delta-9-tétrahydrocannabinol). Le THC est le principal composé psychoactif du cannabis, parmi plus de 80 cannabinoïdes différents que contient cette plante. En effet, le THC est le cannabinoïde le plus abondant de la plante de cannabis.

Lorsque la marijuana est consommée, qu’elle soit fumée, inhalée ou ingérée, les cannabinoïdes interagissent avec divers récepteurs du cerveau et de l’organisme (lesquels font partie du système endocannabinoïde). Dès lors, la consommation génère différents symptômes ou signes chez les consommateurs.

Le THC est le principal composé psychoactif du cannabis, parmi plus de 80 cannabinoïdes différents que contient cette plante.

Les membranes de certaines cellules nerveuses contiennent des récepteurs protéiques qui retiennent le THC. En interagissant avec ces récepteurs, le THC produit une grande variété d’effets sur le corps, tels que des sentiments d’euphorie, de relaxation, de joie et bien plus encore. Il existe par ailleurs des variétés de cannabis qui sont utilisées pour produire du chanvre industriel. Ces variétés contiennent moins de 1% de THC et ne conviennent pas à un usage récréatif.

Les principaux effets de la marijuana

La  marijuana est utilisée depuis l’Antiquité en raison de ses effets physiques et psychiques. Les effets de la marijuana sur le cerveau impliquent un changement général dans la perception, l’euphorie ainsi qu’une meilleure humeur.

De plus, sa consommation augmente l’appétit et produit la sensation d’être “défoncé”. Les effets secondaires immédiats comprennent une perte de mémoire à court terme, une bouche sèche, des yeux rouges, une capacité motrice réduite et des sentiments d’anxiété.

À long terme, la marijuana peut diminuer la capacité mentale et provoquer une dépendance. Les effets immédiats de la marijuana durent entre deux et huit heures et commencent quelques minutes après l’avoir consommée, lorsqu’elle est fumée. Si elle est ingérée, les effets mettent entre 30 minutes et une heure pour faire leur apparition.

Les effets de la marijuana sur le cerveau produisent un changement de perception.
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Le syndrome d’amotivation

Il a souvent été affirmé que la marijuana est une drogue inoffensive. Cependant, les effets négatifs de la marijuana peuvent être nombreux et non négligeables. L’un de ces effets, auquel nous n’accordons généralement pas trop d’importance, est le syndrome d’amotivation. Nous pouvons inclure dans le terme amotivation tout ce qui fait de la personne dépendante à la marijuana un véritable “malade social”.

Selon le psychiatre Vallejo-Nájera, les effets du syndrome d’amotivation, passent par les quatre phases suivantes :

  • Euphorie. Sensation de lassitude et de bonheur. Tendance au dialogue. Stimulation de la fantaisie.
  • Hallucination impulsive. Les fantasmes se transforment en hallucinations coïncidant avec la perte des notions d’espace et de temps. À ce stade, il existe de fortes charges affectives. Les changements d’humeur sont extrêmement intenses. Cette phase devient plus intense lorsque la consommation de marijuana est accompagnée d’alcool.
  • Béatitude. Sensation agréable, tranquillité et paix. “Ni souhait ni peur”. La personne s’endort lentement.
  • Somnolence et torpeur. Phase immédiatement postérieure. La personne est totalement invalide pendant quelques heures.

Les effets de la marijuana sur le cerveau selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

Les effets subjectifs commencent une minute après le début de l’inhalation. Ses effets maximum (également au niveau subjectif du fumeur) sont atteints trente minutes après avoir fumé. La durée de ces effets peut être de quatre heures en cas d’inhalation et de huit heures en cas d’ingestion orale. L’effet que le consommateur signale le plus souvent est l’altération de la notion de temps : il semble plus long qu’il ne l’est en réalité.

L’un des effets de la marijuana, auquel nous n’accordons généralement pas trop d’importance, est le syndrome d’amotivation.
Ils citent également l’augmentation de la sensibilité auditive et une appréciation plus vive de la musique. Certaines personnes ont souligné une impression subjective d’une sensibilité plus accrue du sens du toucher, du goût et de l’odorat. En général, les effets de la marijuana sur le cerveau dépendent de la forme d’ingestion et de la quantité de principe actif. Le tétrahydrocannabinol ne se dissout pas dans l’eau, donc seule l’ingestion et l’inhalation peuvent être les voies d’assimilation de cette drogue.

Réactions aiguës suite à la consommation de marijuana

Une intoxication aiguë de marijuana peut générer des idées paranoïaques, des illusions, des hallucinations, une dépersonnalisation, des délires, de la confusion, de l’agitation et de l’excitation. Peuvent également survenir des délires et une obnubilation assortie d’une agitation et d’une violente excitation. Ces effets disparaissent en quelques heures.

Les effets de la marijuana sur le cerveau en cas d’intoxication aiguë peuvent être des hallucinations ainsi que des idées paranoïdes et délirantes.
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La personnalité du consommateur a également son influence. Un autre type de réaction psychotoxique aiguë est observé chez les personnes qui semblent être submergées par une forte anxiété, la peur et la panique. Ces personnes ont tendance à être agitées, déprimées, et parfois recluses.

En réalité, nous ne devrions pas plaisanter au sujet de la consommation de drogue, même si nous parlons d’une drogue possédant une tradition, telle que la marijuana. Sa consommation a renforcé l’apparition de la pathologie mentale parmi les jeunes, fait particulièrement préoccupant si nous considérons que cela accroît la probabilité que le consommateur présente à un moment donné une poussée psychotique. En outre, la fréquence plus importante de phénomènes tels que les crises d’anxiété et de panique est liée à sa consommation habituelle.

Références bibliographiques

Chanvre, “Revue officielle de la culture du cannabis”, plusieurs numéros, publiée à Barcelone, en Espagne.
Valbuena, A., Les toxicomanie, problèmes médicaux et psychiatriques, 1986.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.