5 mythes sur l'anxiété que vous devez connaître

5 mythes sur l'anxiété que vous devez connaître
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Certains mythes sont toujours à l’ordre du jour au sujet de l’anxiété et ils ne bénéficient en rien à ceux qui cohabitent avec ce démon, avec cette entité qui dévore notre calme et notre équilibre vital. Personne ne choisit son propre trouble, sa maladie ou cette bête noire desquels il est si difficile d’émerger si notre environnement n’en est pas favorable. Des idées erronées voire même blessantes continuent encore aujourd’hui de se propager : les mythes sur l’anxiété.

Dans l’actualité, où des mouvements sociaux ne cessent de se développer afin de réclamer des droits ou une meilleure visibilité de réalités qui étaient jusqu’alors reléguées au second plan et à la répression, autre chose est survenu et nous devons en prendre conscience. Sous le titre « Moi je n’ai pas choisi ma maladie », on essaye de mettre sur la table la situation que vivent beaucoup de personnes qui luttent au quotidien contre la dépression, un trouble bipolaire, du stress post-traumatique, des troubles anxieux, etc. Ce sont des personnes qui d’une certaine manière sont culpabilisées et responsabilisées puisqu’elles n’ont pas choisi la souffrance qu’elles subissent.

 « L’anxiété est une partie de la nature humaine, mais elle nous rend prisonniers lorsque la possibilité entre en conflit avec la réalité et lorsque le présent est obsédé par le futur. »

-Kierkegaard-

Le faire, le rendre visible et évoquer ce mouvement est important. Ça l’est premièrement car une grande partie de la population navigue toujours dans les eaux inconnues des troubles et des maladies mentales. Ainsi, nous ne pouvons pas oublier qu’à l’innocence il faut ajouter le poids du préjugé.

Rien de cela n’aide la personne qui tente de savoir ce qui se passe. En fait, dans de nombreux cas il s’agit d’un obstacle à la recherche d’aide en se demandant « que vont-ils dire ». De cette manière, l’unique chose qui s’obtient est la persistance des états jusqu’à ce qu’ils causent un niveau de souffrance maximal, et jusqu’à ce qu’ils deviennent totalement handicapants. Rien de cela n’est admissible et acceptable. Ainsi, quelque chose de très simple est de connaître et d’éclaircir les termes et de visibiliser ce type de réalités afin de donner lieu à des circonstances plus favorables.

anxiété

1.L’anxiété est uniquement un déséquilibre chimique

Aujourd’hui, de nombreux professionnels de santé maintiennent le fait que l’anxiété répond « exclusivement » à un simple déséquilibre chimique de notre cerveau. Il convient de dire que c’est une demie vérité, autrement dit, un principe incomplet que nous ne pouvons pas estimer comme étant valide.

La raison ? Nous savons qu’offrir à un patient un traitement pharmacologique pour réguler la production de sérotonine confère du bien être à cette personne. En revanche, le médicament en soit ne parvient pas à atteindre une récupération complète et durable. Dans de nombreux cas, la symptomatologie disparaît uniquement lorsque le traitement est maintenu.

Le fait que l’anxiété soit résolue uniquement par la chimie n’est pas toujours prouvée. Nous avons besoin de plus de stratégies qui puissent compléter le traitement.

2. Si mes parents ont souffert de troubles d’anxiété, j’en souffrirai également

C’est un autre des mythes sur l’anxiété très communs : attribuer la prédisposition génétique à tous nos problèmes, maladies et troubles. Ce n’est pas adéquat et il est nécessaire de nuancer la chose : il se peut que le risque soit augmenté, une petite probabilité mais jamais une détermination absolue. Dans tous les cas, on peut toujours avoir recours à des moyens de précaution.

génétique et anxiété

3. Si je souffre d’anxiété c’est parce que je fais quelque chose de mal dans ma vie

Le trouble de l’anxiété généralisée est l’une des maladies mentales les plus communes. L’impact qu’il a sur la vie des personnes est immense, chaotique et fatiguant. Ainsi, le fait qu’un proche du patient lui affirme qu’il souffre de cette réalité et qu’il en est responsable car « il fait mal les choses » augmentera son mal-être et son envie de trouver des solutions diminuera.

Premièrement, rappelons-nous que l’anxiété fait partie de la nature humaine. Néanmoins, certains évènements de l’environnement, de notre passé, ou parfois notre prédisposition et la manière que nous avons d’affronter et de traiter notre réalité peut déterminer un risque plus ou moins important de développer ce type de troubles.

4.Je suis une personne anxieuse, l’anxiété fait partie de moi et je ne peux rien y faire

C’est sans doute l’un des mythes sur l’anxiété les plus récurrents. Il y a ceux qui pensent que l’anxiété fait partie de leur propre personnalité et qu’ils ne peuvent donc rien y faire, qu’aucune thérapie et qu’aucun traitement ne pourra y remédier. Ils pensent que c’est ainsi et un point c’est tout. Ils identifient l’anxiété comme une partie de leur être, comme une émotion émanant de leur personnalité.

Changeons de point de vue et adoptons une vision plus réaliste, logique et optimiste de l’anxiété et d’un quelconque autre trouble. Nous pouvons tous intégrer de nouveaux styles de raisonnement et mieux gérer nos émotions, changer nos conduite, nos habitudes et même reprogrammer notre cerveau pour lui donner du calme et améliorer sa concentration…

personnalité anxieuse

5.La relaxation profonde, à elle seule, peut résoudre mon trouble de l’anxiété

Les troubles de l’anxiété ne se résolvent pas comme s’il existait une réponse à une énigme : ils se traitent. Le mot « traitement » a des significations diverses qu’il est nécessaire de connaitre :

  • C’est un travail actif de la part du psychologue mais surtout du patient.
  • Le traitement implique que la personne apprenne une série de stratégies qu’elle appliquera toujous, non pas uniquement lorsqu’elle se sentira mieux. Nous devons maintenir cet état de récupération pour qu’il perdure.
  • A la fois, il est vital de comprendre que pour traiter l’anxiété on n’a pas recours à uniquement une technique. Car un traitement signifie une recherche, il signifie une combinaison de différentes stratégies : la relaxation profonde, la psychothérapie, la modification du comportement, la méditation, le sport, la pratique de nouvelles passions…

En résumé, la relaxation profonde aide, mais davantage de ressources doivent être utilisées pour parvenir à une récupération totale et permanente. Nous pourrions dire que parfois nous nécessiterons de plus de stratégies dans ce voyage où trouver la vérité qui nous aide, ce qui nous permettra vraiment de calmer le désespoir, d’éteindre les peurs et de gérer nos préoccupations de manière plus valide.

se relaxer pour se calmer

Pour conclure, les mythes sur l’anxiété contribuent à rendre plus difficile le travail thérapeutique et la normalisation d’une maladie qui peut se traiter avec succès. N’oublions pas que dans l’actualité nous considérons l’anxiété comme une épidémie, qui a une incidence majeure sur la population jeune. Ainsi, il est nécessaire d’augmenter les principes de prévention, de faciliter les stratégies permettant de comprendre que l’esprit n’a pas à aller plus vite que la vie.

 


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