Comment la présence d'autres personnes influence-t-elle sur notre comportement ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Pensez-vous que nous agissons de la même manière lorsque quelqu’un nous regarde ? Pensez-vous que quelqu’un qui nous juge ou nous évalue nous génère le même effet qu’un simple observateur ? Pensez-vous que la présence d’autres personnes peut améliorer ou entraver votre rendement dans l’exécution de votre travail ? Continuez à lire pour le découvrir.
L’un des premiers auteurs à s’être intéressé à ces questions et à mener ce type d’expérience fut Norman Triplett, qui parvint à confirmer que la présence d’autres personnes améliorait notre performance. Il effectua ses expériences auprès de cyclistes et évalua leurs performances lors de séances d’entraînement réalisées seul et avec d’autres cyclistes.
Une autre expérience réalisée par ce même auteur a été menée auprès d’enfants, et permit également d’observer de quelle manière l’exécution variait selon que les enfants étaient accompagnés ou non par d’autres. Les temps de travail diminuaient et ils le réalisaient plus vite et mieux lorsqu’ils accomplissaient la tâche ensemble que lorsqu’ils étaient seuls dans la situation d’observation.
Ces recherches ont montré que lorsque vous travaillez avec d’autres co-acteurs, autrement dit, des personnes qui effectuent la même tâche que vous, la performance s’améliore. Mais que se passe-t-il lorsque ceux qui observent sont de simples spectateurs ?
Facilitation sociale et inhibition sociale
La facilitation sociale se réfère au fait que la présence d’autres personnes nous aide à nous améliorer et à mieux réaliser l’activité. A quel moment cela se produit-il ? Cet effet se produit lorsque la tâche est facile pour la personne qui la réalise ou lorsqu’il s’agit pour le sujet de quelque chose bien connu qui n’exige pas beaucoup de concentration et peut être résolue sans complications.
L’effet inverse, autrement dit, l’inhibition sociale génère le contraire. Lorsqu’une personne n’est pas familiarisée avec la tâche ou lorsque cette dernière exige beaucoup de concentration et d’implication, la présence d’autres personnes influencera négativement la performance du sujet. Il s’agit de l’inhibition sociale.
Ces deux effets peuvent être compris lorsque nous nous concentrons sur le type de tâche. Le fait que les autres jugent notre travail ou qu’ils ne soient que de simples spectateurs deviendra un élément de notre expérience et notre connaissance de l’activité que nous devons réaliser. Nous pourrons donc profiter du fait que quelqu’un nous regarde pour faire de notre mieux, ou préférer être seul pour mieux nous concentrer et mieux développer notre travail. Tout dépendra de la tâche à réaliser.
Le nombre de personnes qui regardent influence-t-il notre travail ?
D’autres études menées dans le domaine du sport, étudiant l’effet que produit la présence des autres, ont mis en lumière des effets de facilitation sociale lorsque les observateurs étaient au nombre de dix personnes ou moins. Lorsqu’ils étudièrent le rendement en présence de nombreux spectateurs (plus de onze), aucun effet de facilitation ou d’inhibition ne fut observé.
Il se peut également que cela soit lié au comportement des observateurs. Lorsque leur comportement est positif et que nous avons un certain contrôle sur eux ; autrement dit, nous entendons leurs commentaires ou bien pouvons apprécier leurs gestes. Ils exercent un effet qui influence nos agissements, mais, lorsqu’il s’agit d’un large public, nous perdons le contrôle sur ce dernier et cessons par la même d’être sensibles à son influence.
Conclusions
Les conclusions que nous tirons de la présence d’autres personnes sont surtout liées au type de tâche auquel nous devons faire face. Lorsque la tâche est facile, nous pouvons améliorer notre performance lorsque quelqu’un nous observe ; en revanche, la performance devient inférieure à celle que nous obtiendrions seul lorsque la tâche est compliquée et nécessite toute notre attention.
Il se peut que la suractivation générée par la présence d’autres personnes soit bien utilisée lorsque nous sommes à même d’effectuer la tâche sans devoir utiliser toutes nos ressources cognitives et attentionnelles. En revanche, lorsque la tâche exige que nous y consacrions toute notre attention, les autres peuvent nous générer une suractivation qui ne nous favorise pas (il existe généralement déjà un bon niveau d’activation dû à la complexité de l’objectif) et nous distrait.
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