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Que nous arrive-t-il après avoir passé une demie heure dans un silence et une solitude absolus ?

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Que nous arrive-t-il après avoir passé une demie heure dans un silence et une solitude absolus ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Il n’y a aucune contradiction : les instants de solitude, de silence et de déconnexion sont nécessaires pour motiver notre impulsion vitale avec plus d’authenticité. En fait, cela revient à appuyer sur un bouton de réinitialisation où chaque pièce est dotée de plus de sens. Ce bouton nous permet d’accéder à cette clarté mentale avec laquelle mieux comprendre les personnes, et avec laquelle mettre des filtres, définir des priorités et des objectifs personnels.

Miles Davis fut l’un des trompettistes et compositeurs de jazz les plus connus de l’histoire. Un jour, lorsque de jeunes musiciens lui demandèrent des conseils sur la manière d’acquérir son niveau de maîtrise et d’originalité, Davis leur donna sans aucun doute une réponse qu’ils n’oublieraient jamais : si les silences n’existaient pas, la musique ne serait pas ce qu’elle est.

« Le courage d’un homme se mesure par la quantité de solitude qu’il est capable de supporter.»

-Friedrich Nietzsche-

Il leur indiqua également que la vie est comme une partition, lorsque l’on parvient à obtenir le rythme et à combiner les instants d’activité avec des moments de solitude, de silence et de réflexion. Ce moyen est le seul nous permettant d’obtenir l’inspiration et cette mélodie cachée en notre intérieur, celle que d’une autre manière nous ne pourrions pas écouter.

C’est sans doute un bon conseil et un conseil évident. Cependant, bien qu’il puisse nous paraître logique, nous ne le mettons pas toujours en pratique de manière effective. Dans notre monde actuel, bien que cela puisse paraître curieux, la solitude qui domine est un type de solitude camouflée parfois pathologique de laquelle nous ne parlons pas toujours.

Nous faisons référence à celle qui nous plonge dans l’hyperactivité – en recherchant une fausse hyper-productivité – et dans l’hyperstimulation. Nous passons nos journées à travailler, connecté-e-s aux technologies, en faisant des choses, en accomplissant des objectifs, en satisfaisant les autres, enveloppé-e-s dans le bruit de nos villes. En revanche, cette rumeur incessante et cette activité imparable ne méritent pas toujours les préoccupations qu’elles génèrent en nous, ou le temps qu’elles nous volent.

Si à cela nous rajoutons que parfois nos relations nous apportent plus de solitude que de bonheur, nous comprendrons pourquoi chaque année, les taux de dépression et autres types de troubles de santé que nous ne pouvons pas négliger ne cessent d’augmenter…

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Les moments de solitude sont bénéfiques pour notre cerveau

Avant tout, nous devons mettre l’accent sur un fait important. La solitude qui nous est bénéfique et qui se reflète dans notre santé physique et psychologique est celle au cours de laquelle les instants de solitude et d’isolement sont combinés à une connexion postérieure avec le monde, son bruit, sa forme, ses couleurs et ses richesses sensorielles et surtout, avec des relations sociales significatives, que cela soit avec des ami-e-s, un-e partenaire, des membres de notre famille ou avec des collègues de travail

L’être humain n’est pas préparé à vivre en isolement complet et permanent. La chambre anéchoïque des Laboratoires Orfield, au Minneapolis, est un exemple frappant. Il s’agit d’un espace dans lequel différentes entreprises étudient le son de leurs produits : téléphones, motos, machines à laver… En fait, c’est une chambre ultra-silencieuse dans laquelle 99,99% du son est absorbé par les murs en acier et fibre de verre, et dans laquelle sont également menés différentes expériences psychologiques.

« On a pu observer qu’en moyenne, personne n’est parvenu à rester dans la chambre anéchoïque plus d’une demie heure. Les personnes ont pour habitude de sortir désespérées et prises de panique en ne pouvant résister à un silence si creux, asphyxiant et vide. »

Dans cet espace, la quiétude est si extrême qu’il est commun d’y écouter les sons de son propre cœur ou de sa propre circulation sanguine. Néanmoins c’est quelque chose pour lequel notre cerveau n’est pas préparé, quelque chose qui va à l’encontre de notre nature, de notre programmation génétique : nous sommes des êtres humains qui ont besoin d’être connectés avec leur environnement le plus proche, et lorsqu’ils manquent de stimulus, ils entrent simplement en panique.

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D’autre part, bien que l’isolement total affecte notre équilibre psychologique, l’isolement occasionnel et délimité dans le temps nous est bénéfique. Les scientifiques nous disent que les instants de solitude bien distribués au cours de la journée sont comme des « décharges électriques » capables de nous réincarner et de nous permettre de récupérer l’énergie, le sens et l’inspiration.

Programmez vos instants de solitude pour améliorer votre santé

Nous vivons dans une société qui adore l’indépendance, mais elle est néanmoins de plus en plus alignée, surchargée et accélérée. Le progrès des nouvelles technologies rend notre connexion les un-e-s avec les autres beaucoup plus facile. Nos villes sont chaque fois plus surpeuplées. De la même manière, nous sommes chaque fois plus entourés de lumières artificielles, nous sommes moins actif-ve-s physiquement car nous avons l’opportunité de faire une infinité de choses sans demander davantage de pulsations à notre cœur.

Les médecins, neurologues et psychologues nous disent que nos cerveaux sont en train de « se câbler » d’une manière très différente à celle dont ils se câblaient il y a 100 ans. Nous recevons tellement de stimulations au cours de la journée, et sur tellement de fronts qu’il en devient presque « vital » de gérer un peu mieux tout ce chaos sensoriel. Nous avons besoin de calme, nous avons besoin de silence et de solitude de temps en temps pour intégrer tout ce torrent d’informations. L’objectif n’est autre que de lui attribuer un sens.

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En revanche, certain-e-s ne savent pas et pire encore, certain-e-s ressentent une peur quasiment ancestrale d’être un jour confronté-e-s à elleux-mêmes dans la solitude pour communiquer, et pour réfléchir. Une telle situation peut être presque aussi terrifiante que le fait de rester une demie heure dans la chambre anéchoïque des laboratoire Orfield.

Parce que de la même manière que dans cet espace où l’on peut écouter les sons de son propre corps,  les instants de solitude dans des lieux plus confortables peuvent faire émerger les vides de l’être propre, les peurs, les colères, le nœud des problèmes en attente et la mise à nue d’un malheur non reconnu.

Soyons courageux-ses, programmons dans notre agenda une paire d’instants de solitude quotidiens au cours desquels prendre un café avec nous-même et laisser notre esprit s’éclaircir, que les marées des préoccupations s’abaissent pour se concentrer sur les authentiques nécessités. Faisons de la solitude choisie et ponctuelle notre baume authentique.

 

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.