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Anxiété sociale et nouvelles technologies : je déteste les appels vidéo !

4 minutes
Avec l'augmentation du télétravail, nombreuses sont les personnes souffrant de phobie sociale qui ressentent une grande anxiété à l'heure de réaliser des appels vidéo. C'est une situation très invalidante qui affecte de manière directe leur travail.
Anxiété sociale et nouvelles technologies : je déteste les appels vidéo !
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

L’anxiété sociale et les nouvelles technologies entretiennent une relation directe que nous pouvons de plus en plus observer. L’utilisation continue des écrans parvient à réduire nos interactions réelles. Cela ne signifie toutefois pas que l’anxiété liée à l’exposition disparaît complètement. Nous assistons en effet actuellement à un autre phénomène tout aussi remarquable.

Ainsi, s’il est vrai que les avantages de l’ère numérique sont multiples, de nombreux inconvénients apparaissent également. Notamment auprès de la population plus jeune. La peur paralysante de devoir parler au téléphone est l’un de ces inconvénients. Et l’augmentation du télétravail fait que beaucoup éprouvent également une grande anxiété face à un appel vidéo.

Avoir une conversation à travers un écran est perçu de manière négative par certains. Il s’agit là de cas isolés, mais l’anxiété inhérente aux nouvelles technologies existe et il est important d’en parler.

Les personnes atteintes de phobie sociale n’aiment pas les conversations téléphoniques et encore moins les appels vidéo. 

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Anxiété sociale et nouvelles technologies : comment cela se manifeste-t-il ?

Il existe une donnée pertinente que nous ne pouvons pas mettre de côté. Des études telles que celles menées à l’Université de Dalhousie (Canada) nous montrent que le problème de l’anxiété sociale a augmenté de façon exponentielle. A tel point que la phobie sociale touche environ 36 % de la population juvénile, notamment les jeunes entre 16 et 29 ans.

L’anxiété sociale et les nouvelles technologies ne sont qu’une manifestation supplémentaire de ce problème. Nous sommes devant un trouble qui se croise avec la peur persistante d’être jugé et observé par les autres : la personne évite certaines situations sociales dans lesquelles elle peut se sentir exposée.

De sorte que nous pensons souvent que les personnes atteintes de phobie sociale voient les nouvelles technologies comme leurs meilleures alliées. Cette idée n’est cependant pas tout à fait vraie. Cet environnement plus privé et apparemment contrôlable génère également des problèmes et des expériences de panique.

Les symptômes

S’il est vrai que la technologie permet à ceux qui souffrent de phobie sociale d’éviter les autres (et les émotions négatives telles que la honte ou la peur de se sentir jugé), certaines fonctionnalités provoquent une grande anxiété. Par exemple :

  • Angoisse à l’idée de recevoir des appels téléphoniques. Il s’agit d’une peur excessive et irrationnelle : le son d’un appel téléphonique ou le symbole de l’appel entrant génère de la panique.
  • Anxiété au sujet des appels vidéo. Ce phénomène est très différent de celui que nous connaissons sous le nom de « fatigue du zoom ». Dans cette dernière la personne ressent l’obligation de se montrer séduisante, débrouillarde et amusante. La personne atteinte de phobie sociale quant à elle se sent simplement incapable d’initier cette activité.

Les autres symptômes peuvent être : la transpiration, des vertiges, des tremblements et des ruminations continues les jours qui précèdent cet appel vidéo. Cette anxiété génère donc une grande limitation sur le plan professionnel compte tenu du fait que le télétravail a régulièrement recours à ces ressources.

Anxiété sociale et nouvelles technologies : la peur de la dévaluation publique

L’anxiété sociale et les nouvelles technologies se manifestent d’une autre manière très particulière. Nombre de ces personnes s’efforcent de projeter sur les réseaux sociaux une image très différente de ce qu’elles sont réellement. Il s’agit d’une ressource que les personnes atteintes de phobie sociale utilisent pour renforcer leur identité et leur estime de soi.

Internet est en effet un lieu qui peut servir de bouclier à ceux qui craignent d’affronter le monde réel. Créer une image et recevoir des likes est un moyen d’obtenir du renforcement positif au quotidien. Ce contexte peut néanmoins leur faire ressentir de la détresse, des blocages, de l’anxiété et de la honte :

  • Elle craignent d’être dévalorisées ou critiquées. Un simple commentaire négatif sur les réseaux sociaux peut être une source d’inquiétude.
  • Elles se connectent souvent aux réseaux sociaux et se déconnectent de plus en plus d’elles-mêmes et s’isolent de l’environnement. Les nouvelles technologies agissent donc comme des renforçateurs du trouble d’anxiété sociale lui-même.
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Comment gérer ce type de situation ?

Comme nous l’avons vue, l’anxiété sociale et les nouvelles technologies vont de pair et touchent de plus en plus de personnes, notamment les plus jeunes. Cela les limite non seulement au niveau professionnel du fait de ne pas pouvoir parler au téléphone ou passer un appel vidéo et, comme nous le soulignions précédemment, cet univers numérique peut en outre renforcer l’isolement.

Que peut-on faire dans ces circonstances ? La vérité est que la phobie sociale nécessite plusieurs stratégies. Cependant, des travaux de recherche, comme ceux menés à l’université Goethe de Francfort (Allemagne), mettent en évidence l’utilité de la thérapie cognitive. Ainsi, les lignes d’action sont généralement les suivantes :

  • Réduire l’anxiété d’exposition à ces situations phobiques
  • Éliminer les comportements d’évitement
  • Faciliter les stratégies de relaxation
  • Restructuration cognitive (modification des schémas de pensée déformés qui conduisent à la détresse émotionnelle, au blocage et à la frustration)
  • Améliorer le fonctionnement psychosocial de la personne
  • Améliorer la qualité de vie

Une personne qui se trouve dans cette situation et qui est consciente du fait que sa qualité de vie en est réduite, devrait solliciter l’aide d’un expert. Cette situation peut être inversée.


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