Amitiés passives et actives : en quoi diffèrent-elles ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Nous avons tous ou avons tous eu à un moment donné des amitiés passives et actives. Cette distinction ne sépare pas les liens sociaux enrichissants de ceux qui le sont moins. En réalité, ils sont la toile de ce jardin le plus lumineux et le plus luxuriant des relations humaines, celui qui est habité par des fleurs, des arbustes et des mauvaises herbes de toutes sortes…
Toute cette flore variée rend notre quotidien plus beau. Cependant, comme c’est toujours le cas, il y a certaines plantes que nous apprécions beaucoup plus.
Dans le monde de l’amitié, il se passe la même chose : dans notre cercle personnel, nous avons des personnes avec lesquelles nous avons une plus grande complicité et aussi ces figures avec lesquelles, sans être intimes, nous aimons parler, partager de banalités, de les voir de temps en temps.
Nous sommes, dans la plupart des cas, des êtres sociaux qui ont besoin de ces interactions quotidiennes qui nous font nous sentir bien. Nous sommes reconnaissants pour cette conversation avec notre boulanger, pour ce moment où nous prenons un café avec un collègue de travail, ou cette promenade plus complice avec notre meilleur ami.
Il existe différents types d’amitié et, tant qu’elles sont sincères et enrichissantes, le degré d’intimité importe peu. C’est l’authenticité qui importe. Approfondissons ce sujet.
Les liens dits faibles ou les amitiés passives sont également importants dans nos vies : ce sont des personnes qui, sans lien d’intimité, génèrent de la confiance et des moments positifs dans notre vie quotidienne.
Amitiés passives et actives, en quoi diffèrent-elles ?
Vous conviendrez qu’appeler quelqu’un “ami” est à la fois spécial et significatif. On ne le fait pas tous les jours et tout le monde ne mérite pas ce titre. Cependant, il y a aussi ceux qui, loin de comprendre la profondeur de ce terme, le violent parfois en démolissant le temple sacré de la confiance et du respect mutuel.
Quoi qu’il en soit, nous avons tous ou avons eu plus d’un ami. Et nous savons combien il est gratifiant d’avoir un allié de vie, un compagnon de tous les jours et un refuge affectif où tout se tient : les joies et les peines.
Toutefois, dans les années 1970, Mark Granovetter, professeur de sociologie à l’université de Stanford, a publié un document de recherche intitulé The Strength of Weak Ties, qui reformule le concept d’amitié.
Il est bon de retrouver ce travail à l’ère des nouvelles technologies. D’une certaine manière, avec la théorie des amitiés passives et actives de Granovetter, nous comprenons beaucoup mieux l’importance que peuvent avoir les amitiés que nous nouons via les réseaux sociaux.
Nous ne pouvons pas minimiser leur importance, car parfois, la personne que nous rencontrons par le biais de Facebook ou de toute autre application peut être aussi importante qu’un ami d’enfance. Approfondissons.
Les amitiés actives : le lien profond qui enrichit votre vie
Les amitiés actives sont présentes dans votre vie quotidienne de nombreuses façons. Vous considérez ces êtres comme votre famille, et ils savent pratiquement tout de vous.
Vous partagez avec eux vos expériences, vos valeurs, vos secrets, vos complicités, des bribes de moments tristes et de nombreux moments de bonheur en commun. Ils sont également votre refuge lorsque quelque chose ne va pas et, parfois, ils vous sont plus nécessaires que votre propre partenaire.
Certains sont avec vous depuis des décennies, depuis que vous avez commencé l’école primaire ou secondaire, et le “coup de foudre” a été presque instantané. D’autres sont des connaissances récentes, des personnes qui ont croisé votre chemin il n’y a pas longtemps, mais vous avez l’impression de les connaître depuis que vous êtes venu au monde.
L’interaction est constante entre vous. Peu importe que vous soyez éloignés l’un de l’autre de temps en temps, car la préoccupation de savoir comment l’autre va est constante. Et ce soutien inoxydable, le fait de savoir être présent à chaque instant et en chaque circonstance, vous apporte du bonheur.
Les amitiés passives : des liens faibles qui vous font vous sentir bien
Les amitiés passives et actives ne sont pas opposées. L’une n’est pas l’inverse de l’autre. En fait, elles sont complémentaires. Ces dernières années, cette théorie du Dr Mark Granovetter a été remise au goût du jour comme un reflet clair de ce qui se passe dans cette société des nouvelles technologies et du numérique.
Les amitiés passives sont des personnes qui sont en dehors de notre cercle d’intimité, mais qui génèrent du bien-être en nous lorsque nous interagissons avec elles. Il peut s’agir, par exemple, d’un voisin, d’un collègue de travail avec qui nous nous entendons bien, de cette personne que nous voyons une fois par semaine dans le métro et avec qui nous avons des conversations intéressantes.
Les amitiés passives et actives se distinguent essentiellement par les notions de proximité et d’affection. Un lien faible est aussi celui que nous pouvons établir avec des personnes que nous rencontrons sur les réseaux sociaux. Nous aimons parler avec elles, mais nous savons que beaucoup de ces relations n’iront pas beaucoup plus loin.
Comme nous l’a expliqué le sociologue Mark Granovetter, ces amitiés passives et non contraignantes sont un excellent stimulant au quotidien. Elles nous apportent de la joie, de nouvelles perspectives et des moments de douce détente. Elles transmettent elles aussi des connaissances, des émotions positives et un sentiment d’appartenance.
Les amis proches (et actifs) sont importants, mais la recherche nous montre que la constitution de réseaux de relations occasionnelles, que ce soit par le biais des nouvelles technologies ou dans nos interactions quotidiennes dans le monde social, apporte également du bonheur et un sentiment d’appartenance.
Les amitiés passives et actives, une nécessité vitale
Les bons amis sont meilleurs s’ils sont peu nombreux. En ce qui concerne les amitiés passives, plus il y en a, mieux c’est. Pour comprendre cette idée, prenons un exemple. Steve Jobs a conçu le bâtiment Pixar avec une idée bien précise en tête : faciliter les rencontres fortuites entre les employés de différents départements.
L’idée était de créer des amitiés passives qui stimulent la créativité. Ces rencontres fortuites étaient toujours positives, amicales et enrichissantes, les idées fusaient et le stress diminuait. Il n’était pas nécessaire de créer de “grandes amitiés”, seulement des liens de courtoisie et de gentillesse d’où jaillissaient très souvent de nouvelles idées. C’était la clé.
Ainsi, pour fomenter notre bien-être, il est bon d’élever tous ces contacts sociaux quotidiens. De brèves conversations, un “comment ça va” ou un “comment se passe ta journée” nous enrichissent toujours. Nous devrions entretenir et promouvoir ce type de lien tout au long de notre vie.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Granovetter, M. (1973). The Strength of Weak Ties. American Journal of Sociology, 78(6), 1360-1380. Retrieved May 15, 2021, from http://www.jstor.org/stable/2776392
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.