Alcoolorexie, un nouveau trouble alimentaire
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Bien que son nom soit inconnu pour beaucoup, son incidence augmente progressivement. L’alcoolorexie est un trouble alimentaire très grave présent dans la société actuelle. Elle se caractérise par le fait que le sujet choisit de remplacer les calories fournies par les nutriments et les aliments par celles existant dans les boissons alcoolisées, afin de perdre du poids.
De plus, ne pas manger peut mener, à long terme, à un processus anémique de rémission difficile. Si, en outre, nous ajoutons les dommages produit à de nombreux organes de notre corps parla consommation habituelle, excessive et à jeun d’alcool, le préjudice augmente de façon exponentielle. Cette maladie est un double problème : le mélange d’un trouble de l’alimentation et de la dépendance à l’alcool. Voyons en détail de quoi il s’agit.
Arrête de manger pour boire
Les personnes qui souffrent d’alcoolorexie sont très préoccupées par leur poids. Elles ne vont toutefois pas chez le nutritionniste ou le médecin traitant pour mettre en place un régime métabolique approprié. Comme dans d’autres troubles du comportement alimentaire (TCA), leur obsession fait qu’elles cessent de manger sans supervision professionnelle. Mais il existe ici un facteur de risque supplémentaire : boire de l’alcool en grande quantité.
L’objectif principal de ces personnes est de perdre du poids à travers deux actions. D’une part, en inhibant de manière imprudente leur consommation de nourriture. Et, d’autre part, en consommant de l’alcool de façon démesurée. Cette dernière est considérée comme un substitut à leur régime alimentaire. Le danger pour la santé est tel que dans de nombreux cas, elles en perdent la vie.
Comorbidité
Les experts s’accordent à considérer l’alcoolorexie comme un type de trouble du comportement alimentaire non spécifié (TCANS) qui est souvent accompagnée de boulimie et d’anorexie. Ces personnes provoquent souvent des vomissements pour se débarrasser des excès de calories de l’alcool qu’elles ont ingéré.
Certains cas d’alcoolorexie n’implique parfois pas le trouble de l’alimentation. Autrement dit, la personne mange peu et mal et boit très régulièrement.
Conséquences physiques
La conséquence la plus grave de l’alcoolorexie est le coma éthylique. Cet état résulte de la présence d’une grande quantité d’alcool dans le sang. En outre, le fait que ne pas avoir de nourriture dans l’estomac facilite une absorption plus rapide de l’alcool. De sorte que l’organisme s’effondre. Ce dernier n’est pas en mesure de contrer une telle déshydratation. Une surdose éthylique peut provoquer une cirrhose et la mort.
La malnutrition et l’anémie qui en résulte sont par ailleurs deux de ses symptômes les plus évidents. Les faibles niveaux de vitamines et de minéraux provoquent une cascade de réactions dans l’organisme : perte de cheveux , aménorrhée, faiblesse musculaire, difficulté à s’endormir, à se concentrer…
Plus nous consommons, plus nous tolérons
La difficulté d’abandonner toute dépendance réside dans le besoin croissant de consommer de plus en plus de la substance pour obtenir le même effet. Nous appelons ce phénomène la tolérance. Prenons un exemple. Le premier jour, avec deux verres d’alcool, nous ressentons une sensation agréable. Le troisième, nous en avons besoin de trois. Deux semaines plus tard, nous en buvons cinq. Et ainsi, progressivement, jusqu’à ce que les quantités requises soient colossales.
Ce phénomène se produit également dans l’alcoolorexie. Ainsi, les personnes ont besoin d’une plus grande consommation de boissons alcoolisées pour inhiber leur appétit de la même manière. C’est le serpent qui se mord la queue.
Population à risque
l existe aujourd’hui une augmentation de la consommation d’alcool chez les jeunes et les adolescents.Ces derniers sautent souvent des repas parce qu’ils savent qu’ils vont consommer de l’alcool pendant la nuit. Les femmes ont par ailleurs tendance à être davantage préoccupées par leur apparence physique à cet âge. Même si de nombreux hommes ne sont pas sûrs de leur identité et de leur schéma corporel.
Par conséquent, notamment à ces âges, les parents doivent être attentifs aux indicateurs possibles de ce type de comportement à risque. L’éducation préventive et la sensibilisation par le dialogue aux problèmes causés tant par la privation de nourriture et l’abus d’alcool est donc essentielle. Notamment à ces âges où ils sont en pleine croissance et développement psychologique.
Traitement de l’alcoolorexie
L’alcoolorexie est un type de trouble de l’alimentation qui n’est pas encore pris en compte par les principaux manuels de diagnostic psychologique. Leur traitement doit néanmoins être complet. D’une part, un contrôle clinique et toxicologique doit être effectué avec des tests sanguins permettant de connaître l’état de base et l’évolution du patient. D’autre part, une thérapie psychologique et un conseil nutritionnel semblent nécessaires. Non seulement pour le sujet souffrant de ce trouble, mais également pour son entourage immédiat.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.