Le trouble de consommation d'alcool

Le trouble de consommation d'alcool
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 03 mai, 2020

L’alcool est une substance psychoactive avec des propriétés menant à la dépendance. On l’a largement utilisé pendant des siècles dans de nombreuses cultures. Cependant, la consommation nocive de cette substance implique une lourde charge sociale et économique pour les sociétés. Par ailleurs, il existe différentes pathologies mentales associées à sa consommation. L’une d’elles est le trouble de la consommation d’alcool.

On a récemment établi des relations causales entre la consommation nocive et l’incidence de maladies infectieuses telles que la tuberculose et le VIH. En outre, la consommation d’alcool de la part d’une femme enceinte peut provoquer un syndrome d’alcoolisme fœtal et des complications prénatales.

Le problème de la consommation d’alcool non-responsable

La consommation d’alcool est un facteur causal dans plus de 200 maladies et troubles. On l’associe au risque de développer des problèmes de santé mentale, notamment d’alcoolisme.

Il existe d’importantes maladies non transmissibles comme la cirrhose hépatique, certains types de cancer, des maladies cardiovasculaires qui sont liées à sa consommation incontrôlée, ainsi que des traumatismes et des accidents de circulation. Par ailleurs, l’alcool a une répercussion sur l’évolution des troubles dont souffrent beaucoup de gens.

trouble de la consommation d'alcool

Le trouble de la consommation d’alcool

Le trouble de la consommation d’alcool se définit comme un ensemble de symptômes comportementaux et physiques. Parmi eux, on peut noter l’abstinence, la tolérance et le désir intense de consommer.

L’abstinence se caractérise par des symptômes qui se développent entre 4 et 12 heures après la réduction de la consommation. Surtout après l’ingestion prolongée et intense d’alcool. L’abstinence peut être très désagréable. Les personnes peuvent donc continuer à boire pour éviter ou soulager les symptômes.

Certains de ces symptômes peuvent perdurer pendant plusieurs mois, à faible intensité, et mener à une rechute. Une fois qu’un patron de consommation répétitif et intense se développe, les personnes avec un trouble de la consommation d’alcool peuvent employer une grande partie de leur temps à obtenir et consommer des boissons alcoolisées. 

Après la consommation continue de quantités similaires d’alcool, l’effet de ce dernier diminue. La personne a donc besoin d’augmenter les doses pour pouvoir ressentir l’effet initial. Cette perte de sensibilité et le besoin d’augmenter la quantité d’alcool caractérisent la tolérance.

Quand boire de l’alcool se transforme en un désir irréfrenable

Le désir intense de consommer de l’alcool se démarque par une grande urgence ou le besoin de boire rapidement qui empêche de penser à toute autre chose. En d’autres termes, l’esprit de la personne alcoolique se focalise complètement sur la boisson.

Ainsi, le rendement académique et professionnel se détériorent peu à peu. Cela est dû aux effets de la consommation ou aux intoxications dans les lieux de travail ou d’étude. On note aussi une grande négligence au niveau de l’éducation des enfants ou des responsabilités domestiques. L’absentéisme académique et au travail est aussi habituel.

La personne pourrait consommer de l’alcool dans des circonstances dangereuses (par exemple, en conduisant, en travaillant avec une machine…). Elle pourrait aussi continuer à boire tout en sachant que cela entraîne des problèmes significatifs. Des problèmes sur le plan physique, psychologique et social.

alcoolisme

Comment se diagnostique le trouble de la consommation d’alcool ?

Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) établit une série de critères pour diagnostiquer ce trouble. Ce sont les suivants :

A. Patron problématique de consommation d’alcool qui provoque une détérioration ou un mal-être cliniquement significatif. Il se manifeste par au moins deux des faits suivants dans un délai de 12 mois:

  • L’alcool est consommé fréquemment dans des quantités supérieures ou plus longtemps qu’on ne le pensait.
  • Il existe un désir persistant ou des tentatives ratées d’abandonner ou de contrôler la consommation.
  • On investit beaucoup de temps dans les activités nécessaires à l’obtention d’alcool, à sa consommation ou à la récupération de ses effets.
  • Désir puissant, angoisse ou besoin de consommer de l’alcool.
  • Consommation récurrent d’alcool qui mène à la non-réalisation des devoirs fondamentaux. Ceci s’applique au travail, à l’école, à la maison…
  • Consommation continue d’alcool malgré la présence de problèmes sociaux ou interpersonnels persistants ou récurrents. Ceux-ci peuvent être provoqués ou exacerbés par les effets de la boisson.
  • La consommation d’alcool mène à l’abandon ou à la réduction d’importantes activités scolaires, professionnelles ou de loisirs.
  • Consommation récurrente d’alcool dans des situations où il implique un risque physique.
  • On continue à consommer de l’alcool tout en sachant que l’on souffre d’un problème physique ou psychologique. Celui-ci, persistant ou récurrent, est probablement causé ou exacerbé par l’alcool.
  • Tolérance, définie par certains des faits suivants:
  • 1. Un besoin de consommer des quantités d’alcool de plus en plus grandes. Ceci est fait dans le but d’atteindre l’intoxication ou l’effet désiré.
  • 2. Un effet particulièrement réduit après la consommation continue de la même quantité d’alcool.
  • Abstinence, qui se manifeste par certains des faits suivants :
  • 1. Présence du syndrome d’abstinence caractéristique de l’alcool.
  • 2. On consomme de l’alcool (ou une substance similaire) pour soulager ou éviter les symptômes d’abstinence.
bouteilles d'alcool

Un problème avec des solutions

Le trouble de la consommation d’alcool est habituellement associé aux mêmes problèmes qui provoquent la consommation d’autres substances. Celles-ci peuvent être le cannabis, la cocaïne, l’héroïne, les amphétamines, les sédatifs, les hypnotiques ou les anxiolytiques). Les facteurs de risques sont les suivants:

  • Consommation constante. Boire de façon régulière ou avoir une consommation élevée d’alcool de manière continue peut mener à une dépendance ou à tout autre problème lié à cette substance.
  • Âge. Les personnes qui consomment de l’alcool à un âge précoce et avec de fortes doses ont plus de risque de souffrir d’un trouble de la consommation d’alcool.
  • Antécédents familiaux. Le risque de souffrir d’un trouble de la consommation d’alcool est plus grand chez les personnes qui ont des parents avec des problèmes d’alcool.
  • Dépression et problèmes de santé mentale. Certains troubles mentaux comme la dépression ou l’anxiété sont liés aux problèmes d’alcool ou à d’autres types de substances.
  •  Facteurs sociaux et culturels. Les relations sociales, avec l’environnement et la culture, peuvent augmenter le risque de souffrir d’un trouble de la consommation d’alcool.

On peut aussi consommer de l’alcool pour soulager les effets indésirables d’autres substances. Ou pour les substituer si elles ne sont pas disponibles.

Comme nous le voyons, la consommation excessive d’alcool est problématique. Elle peut se transformer en trouble si une série de critères est remplie. Malgré tout, ce trouble a des solutions. Consulter un spécialiste est la chose la plus recommandée. Il pourra détailler les différents types de traitements disponibles. Le patient pourra donc savoir quel est celui qui s’adapte le mieux à son problème.

 


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.