Elle a allumé la musique pour éteindre un moment de sa vie

Elle a allumé la musique pour éteindre un moment de sa vie

Dernière mise à jour : 08 avril, 2017

Fatiguée des reproches de toujours et épuisée de larmes, elle a décidé d’allumer la musique pour éteindre un moment de sa vie. Réduire les cris et les insultes au silence, et pouvoir être un moment tranquille. Mais son esprit ne cessait de se reprocher et de croire à ce qu’elle entendait.

Pendant que ses larmes mouillaient ses joues, avec la musique en fond, elle essayait de s’évader et de s’imaginer dans un autre endroit. N’importe quel endroit marchait, du moment qu’elle n’entendait pas ce qui lui faisait du mal. La vie ne peut pas être cela, la vie ne mérite pas d’être vécue sous les cris. La vie ne signifie pas des reproches continus, même si c’est tout ce qu’elle connaît.

Convaincue qu’elle n’était pas suffisamment bonne, et ayant perdu tout espoir de changement, elle a décidé que ce qu’elle entendait serait le guide de sa vie. Cette décision l’a fait se perdre dans son propre monde intérieur et que les cris deviennent sa prophétie auto-réalisatrice.

Sa voix s’est transformée en un susurrement car elle ne pouvait pas lutter contre ces cris enracinés dans son intérieur.

Les mots, comme des balles, peuvent stopper le cœur

Et comme un petit oiseau avec une aile brisée qui tombe dans un tiroir, elle est restée enfermée dans ce monde de fous et d’écervelés. Car entendre tous les jours qu’elle ne sert à rien, que tout serait mieux si elle n’était pas là et ne pas pouvoir s’échapper la tuait lentement et lui apprenait à haïr.

Cette haine qui naissait dans ses entrailles et qui l’entravait. Il n’y a pas pire condamnation que celle qui est proférée par les autres, car les mots, comme des balles, peuvent stopper le cœur et remplir le sang du venin de la peur et de l’indécision. Et alors, tout ce qu’elle faisait, elle le faisait car c’est ce que les autres voulaient et non pas ce qu’elle pensait elle-même.

Transformée en une caricature d’elle-même, chaque cri se transformait en un pierre de plus à ajouter à sa tombe. Morte dans la vie et comme une automate, elle faisait tout ce que les autres voulaient pour éviter les reproches qui la blessaient. Et il n’y avait déjà plus de musique car il n’y avait plus de vie dans son intérieur. Aucune mélodie ne pouvait lui faire oublier l’enfer qu’elle ressentait en elle.

Les mots des autres l’avaient enterrée vivante, car elle n’accomplissait pas une once des attentes qui se trouvaient en elle.

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C’est une erreur d’essayer d’enlever les cris de la tête s’ils ne sortent pas du cœur

Et c’est ainsi que se passaient ses journées, avec un sourire en guise de masque et un regard qui gelait l’âme. Jusqu’à ce qu’un beau jour, elle se rendit compte qu’elle n’entendait plus de cris, mais qu’elle n’avait pas non plus trouvé la paix en elle. Elle se sentait vide et incomprise et ne comprenait pas pourquoi elle n’était pas heureuse si les cris, les reproches et les insultes qui la faisaient sombrer avaient disparu.

Elle commença alors à se demander ce qu’elle voulait vraiment, ce qu’elle avait toujours voulu et elle comprit que ce n’était pas de cesser d’entendre ces cris. Elle voulait être libre et vivre sa vie sans devoir être dans l’attente de ce que les autres lui disaient, mais sans devoir pour autant accomplir toutes ses attentes.

Elle comprit alors que c’était une erreur d’ôter tous ses cris de sa tête s’ils ne sortaient pas d’abord du cœur Si à chaque battement, on lui rappelait tout ce qu’elle avait perdu car elle n’avait pas suivi son chemin. Elle a respiré profondément et a laissé son imagination prendre son envol. Elle rallumé la musique mais cette fois, c’était pour écouter la mélodie qui sortait de son cœur.

“Oublie de faire des pronostics, car ils échouent toujours. Oublie les attentes, car elles déçoivent toujours. Écoute. Apprend. Aime ce qu’il existe. Sens le battement de la vie et laisse-toi porter.”

-Francesc Miralles-

Vous êtes qui vous êtes, non pas ce que les autres que vous êtes

Elle a donc décidé que personne n’allait marquer son chemin pour elle. Elle a décidé qu’elle n’était pas ce que les autres décidaient qu’elle soit, qu’elle n’était inutile, ni une moins que rien, même si à force de l’entendre, elle l’était devenue. Elle a commencé à ouvrir son sac à dos plein de pierres qu’on lui avait mis sur le dos sur le chemin, et chaque pierre correspondait à un mot que les autres lui avaient lancé.

Armée de courage et avec la musique qui émanait de son intérieur, elle a franchi le cap et décidé que les mots des autres ne dirigeraient jamais sa vie car elle allait suivre les étapes suivantes :

  • La soumission aux désirs des autres n’amène que de la douleur : elle a donc décidé qu’elle-même serait toujours son propre choix. Car elle aussi était importante, et si elle se mettait en valeur, les autres le feraient aussi.
  • Vous êtes qui vous êtes, non pas ce que les autres disent que vous êtes : elle a décidé qu’il peut y avoir des milliers de rumeurs. Peut-être que les autres personnes se consacrent à lui mettre des bâtons dans les roues. Mais elle seule savait comment elle était et ce qu’elle était capable d’obtenir, même si personne ne s’arrêtait pour l’écouter.
  • Quoi que vous fassiez, vous allez vous tromper : mais c’est toujours préférable de se tromper en faisant quelque chose que vous voulez plutôt qu’en obéissant aveuglement aux attentes des autres. Elle a appris que tout ce qu’elle ferait ne plaira pas autres autres et elle l’a accepté, car maintenant elle a retrouvé son amour propre.
  • S’écouter est la meilleure décision que l’on peut prendre dans la vie et c’est pour cela qu’elle a suivi la mélodie qui s’inscrivait dans son cœur, car elle lui montrait ce qu’elle voulait réellement.
  • Aux paroles idiotes, oreilles sourdes : face aux insultes, aux cris et aux critiques destructives qui n’apportaient rien, elle a appris à faire la sourde oreille. Il n’y a que celleux qui vous donnent de bonnes raisons de vous critiquer, que ces critiques soient fondées ou non, qui méritent d’être écouté-e-s.

Et comme une véritable guerrière, elle a démontré tout son courage, a cassé de se rendre à celleux qui le lui demandaient et a commencé à vivre comme elle le voulait. Avec un grand sourire et avec une décision, elle a pris les rennes de son chemin. Et elle n’a plus jamais eu à allumer la musique pour éteindre un moment sa vie car c’est elle-même qui en créait la mélodie.


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