9 questions pour en savoir plus sur l'intelligence émotionnelle
Rédigé et vérifié par Psychologue Raquel Aldana
Aristote disait que n’importe qui peut se fâcher car c’est quelque chose de très simple. En revanche, se fâcher contre la bonne personne, avec la bonne intensité, au moment opportun, pour les bonnes raisons et de la bonne manière… est réellement difficile.
C’est l’une des célèbres observations que nous allons utiliser aujourd’hui pour parler de l’intelligence émotionnelle, de la complexité de la gestion de nos émotions et de toutes les autres inquiétudes qui emplissent notre corps au moment de traiter certaines questions.
Néanmoins, nous devrions nous demander si après avoir écouté des centaines de fois parler d’intelligence émotionnelle, nous savons réellement de quoi il s’agit. Pour cela avec cet article nous désirons éclaircir les concepts et réaliser certaines réflexions sur la question. En voici certaines.
1. Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle
Etre émotionnellement intelligent signifie-t-il d’être motivé pour tout, d’avoir de l’estime de soi ou un optimisme excessif ? La réponse est non. Cependant, en vertu de la lecture que font certaines personnes de ce concept, être émotionnellement intelligent signifie être en possession de cet ensemble d’attributs si variés.
Depuis quelques années, nous écoutons de manière réitérée l’importance du développement de notre estime de nous-mêmes, notre intelligence émotionnelle, notre auto-concept et d’autres termes similaires multiples. En revanche, nous savons seulement qu’il existe une grande quantité d’habilités que nous devons atteindre mais nous ne savons pas comment y parvenir et nous ne connaissons pas non plus les liens qui les unissent.
En réalité, cette circonstance est due au fait que quelque chose ne soit pas très clair. Lorsqu’on nous parle d’intelligence émotionnelle, on ne sait pas si l’on fait référence à une compétence (comme le mentionnent Salovey et Mayer) ou à un ensemble de traits ou attributs que nous devons posséder et nous efforcer de développer comme des traits de personnalité, des traits de motivation et des traits d’émotion (comme le mentionna Daniel Goleman).
2. Quelles sont les conséquences de la considération de l’intelligence émotionnelle comme un ensemble de traits ?
Cette dernière conceptualisation, qui se trouve être la plus répandue à l’avantage « d’obliger » la personne à être un être « totalement émotionnel » qui ne différencie pas ses capacités émotionnelles de l’empathie, de la persistance, de l’optimisme, de la motivation…
Cette perspective permet ainsi de définir l’être humain d’une forme globale où tout est lié. Mais pouvons-nous affirmer que lorsque nous nous rapportons à nos émotions, nous sommes un type de personne ou un autre ? Voudrions-nous que les autres pensent cela de nous ? Evidemment non, et c’est la première chose qui mène à confusion.
« C’est la personnalité qui couvre de nombreuses aires de la vie mentale (comme l’intelligence émotionnelle) et non pas l’intelligence émotionnelle qui couvre la personnalité. »
Si nous parvenons à comprendre et à être critiques sur cela, nous n’aurons pas de mélange de conseils et de guides pour être plus intelligents émotionnellement sans savoir réellement comment intérioriser ce que l’on nous propose. Au bout du compte il s’agit de l’intégrer et de le faire dans sa totalité pour obtenir une certaine stabilité émotionnelle.
Pour ces raisons et pour bien d’autres, il paraît qu’il est davantage conseillé de comprendre l’intelligence émotionnelle depuis le point de vue de Salovey et Mayer, c’est-à-dire « l’habilité à percevoir, valoriser et exprimer les émotions avec exactitude ; l’habilité à accéder et/ou générer les sentiments qui facilitent le raisonnement ; la capacité à comprendre les émotions et la connaissance émotionnelle, la capacité à réguler les émotions en promouvant la croissance émotionnelle et intellectuelle ».
3. Pourquoi avons-nous commencé à entendre ce terme au cours de ces dernières années ?
La société « se réveille » car les chercheurs, les formateurs et les moyens de communication ont mis l’accent sur la divulgation du concept d’intelligence émotionnelle, ce qui a permis au concept de se développer dans le monde entier et dans une société qui traditionnellement est habituée à punir les émotions.
En général, nous avons tendance à penser que ressentir nous rend moins efficaces, moins forts et moins capables lorsqu’il faut prendre des décisions et avancer dans la vie. Nous nous sentons séquestrés par le sens du terme car nous avons pris conscience du fait que la supériorité morale de la raison en relation aux émotions n’existe pas. En fait, cette division est fictive, nous ne pouvons pas dissocier les émotions, les pensées et les sensations.
4. Quel rôle jouent nos émotions au quotidien ?
Les émotions jouent un rôle essentiel. Nous ne pouvons pas concevoir un quotidien sans sentiments et sans émotions. Dès que nous nous levons jusqu’au moment où nous nous couchons, les émotions dirigent nos actes. En plus, si nous cessons de penser, les rêves ne sont pas non plus libres d’émotions donc nous parvenons souvent à nous rappeler uniquement des sensations que les rêves ont provoqué en nous.
On peut dire que nous ressentons en même temps que nous pensons et que tous les types de situations génèrent en nous une émotion. Cela se répercute sans doute dans ce que nous projetons chez les autres, dans les décisions que nous prenons, dans les chemins que nous empruntons…
5. Quelles erreurs commettons-nous habituellement ?
Habituellement, nous commettons l’erreur de rejeter les émotions négatives car elles sont précisément douloureuses ou inconfortables. En les rejetant, nous ne faisons pas uniquement référence au fait des les ignorer, mais également au fait de punir les autres. Cela se passe de manière très remarquable lorsque nous sommes face à un caprice d’enfant, nous avons pour habitude de dire des choses comme « ne pleure pas », « ce n’est rien », en transmettant ainsi le message suivant « les personnes fortes ne pleurent pas ou ne se laissent pas abattre ».
6. Les émotions telles que la tristesse ou la colère sont-elles saines ?
Effectivement. Cette affirmation peut résulter impactante car nous devons nous rendre compte du fait que les émotions négatives comme la tristesse et la colère ne sont pas malsaines, mais qu’elles apparaissent en nous avec une mission.
Ne pas nous permettre de ressentir les émotions n’est pas positif pour nous. Chaque émotion nous dit quelque chose et en réalité, nous ne pouvons pas les cacher. Pour l’expliquer, il est possible d’utiliser un exemple très clair : une personne allergique à la poussière ne pensera jamais que le fait de laisser la poussière sous le tapis lui permettra de ne pas être affectée par l’allergie.
« Ne pas donner d’importance à nos émotions et ne pas examiner notre intérieur ne nous permet pas de nous échapper. Chaque émotion est présente dans notre quotidien pour une raison et nous ne pouvons pas ne pas tenir compte de ce qu’elles doivent nous dire. »
7. Quelles sont les conséquences de l’incompréhension de nos émotions ?
Ne pas extraire correctement l’information qui est fournie par notre système émotionnel revient à manquer nos décisions et les considérations que nous en avons. Cela revient à ne pas nous connaître, nous rejeter, nous réprimer et même à nous punir.
Comme nous l’avons mentionné précédemment, les émotions sont présentes à tout moment et pour cela, plus nos stratégies sont adéquates, plus actifs et décisifs nous serons. Notre bien-être général dépend de notre santé psychologique et physique.
8. Quel rôle jouent les émotions dans le domaine professionnel ?
Le monde professionnel est en train de changer. Nous ne sommes plus uniquement valorisés pour notre « intelligence » académiquement parlant ou pour notre formation ou expérience ; la manière dont nous sommes en relation avec nous même et avec les autres se prend désormais en compte.
Notre rendement dépend en grande partie de notre manière de gérer nos émotions et celles des autres. C’est ce que Goleman, père divulgateur de l’intelligence émotionnelle, nomme les « habilités portatives ». Etre émotionnellement intelligents prédit une meilleure réussite que ce que nous comprenons traditionnellement comme « intelligence », car cela détermine mieux notre flexibilité et notre adaptabilité au poste de travail.
« Le coût de l’incompétence émotionnelle est tellement élevé pour l’entreprise, pour le travailleur et pour la société, que si nous souhaitons une vie qui fonctionne, nous ne pouvons pas omettre cette réalité. »
9. Quelles sujets en suspens avons-nous en tant que société en relation à cela ?
Il nous reste encore beaucoup à apprendre. Parmi les choses qui restent en suspens, il y a le fait que nos enfants, adolescents et jeunes doivent recevoir une éducation émotionnelle de qualité à l’école. Mais pour qu’une véritable révolution ait lieu, nous devons réapprendre aux adultes à comprendre et à gérer leurs émotions. C’est pour cela que le traitement des émotions est très important dans les médias, tout comme dans l’offre publicitaire, etc.
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