7 phrases de Mafalda pour ouvrir les yeux
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
Mafalda est une création de Joaquín Salvador Lavado, également connu sous le nom de Quino, représenté par une fille soucieuse de l’humanité. Les vignettes de Mafalda, magnifiquement dessinées par leur créateur, fournissent plus d’enseignements que nous ne pouvons l’imaginer. Tantôt camouflé derrière le comique, tantôt derrière l’innocence d’une fillette. Aujourd’hui, nous présenterons des phrases très spéciales de Mafalda.
Nous ne pouvons néanmoins pas commencer sans nous rappeler d’abord que Mafalda est devenue si importante et populaire qu’il existe deux séries d’animés qui lui sont dédiées et même un livre qui regroupe toutes les histoires de Quino. Faites-vous partie des chanceux qui ont cette merveille dans votre bibliothèque ?
Une vie moderne
« Se pourrait-il que cette vie moderne ait plus de modernité que de vie ?
C’est l’une des premières phrases révélatrices de Mafalda qui fait déjà référence à quelque chose de présent dans la société. Il est vrai que nous nous modernisons à mesure que nous avançons, mais avons-nous conscience de nous perdre ? Ce que nous perdons vaut-il ce que nous gagnons ?
De par les technologies qui nous facilitent la vie, le souci de la mode et du corps, on finit par vivre une vie où les objets de consommation s’actualisent à une vitesse galopante, nous motivant à concentrer nos efforts sur leur acquisition. D’une certaine manière, nous pourrions dire que le monde moderne regorge de besoins artificiels, ce qui nous rend également quelque peu artificiels.
Il est vrai que nous nous modernisons, oui, mais qu’en est-il de la vie ? Le fait de disposer d’autant de choix a aussi fait perdre de vue l’essentiel à beaucoup d’entre nous. Nous avons cessé de valoriser les fondamentaux, pour aspirer à ce qui nous permet de nous démarquer ou d’être à la hauteur. C’est une vie moderne.
Travailler pour vivre, vivre pour travailler
« Travailler pour gagner sa vie, c’est bien, mais pourquoi cette vie que vous gagnez en travaillant doit-elle être gaspillée à travailler, pour gagner votre vie ? »
C’est l’un des éternels dilemmes. Et est-ce que nous travaillons pour vivre ou vivons-nous pour travailler ? L’argent est nécessaire pour bouger dans notre société. Acheter et vendre. Cependant, quel est le prix que nous payons pour acquérir cet argent ? Il y a beaucoup de personnes qui marchent en regardant leur salaire, prêts à travailler aussi longtemps qu’il le faudra pour voir leurs revenus augmenter, peu importe à quel point ils n’en ont vraiment pas besoin.
De l’énergie et du temps irrécupérables, sous forme de perte ou d’investissement qui parfois ne nous compensent pas. Gagner sa vie en travaillant puis la gaspiller pour la même chose est un non-sens. C’est un paradoxe qui nous fait souvent nous sentir esclave, qui agit en dessous et auquel on ne s’identifie pas, n’en remarquant que ses effets pervers.
Laissons nos instincts émerger
“De temps en temps, vous devriez emmener votre instinct en promenade”
Savons-nous ce qu’est l’instinct ? Cette troisième phrases de Mafalda fait référence à « un sens » que nous avons oublié, car nous l’avons tellement relégué après la raison que lorsqu’il nous parle, il nous est facile de nous sentir mal à l’aise en utilisant les informations qu’il nous transmet.
Cependant, rationaliser ne nous met pas toujours sur la bonne voie. Nous pouvons ainsi prendre une décision basée sur le raisonnement alors que notre instinct nous crie que ce n’est pas une bonne idée. Qui suivre ? Il faudrait peser les deux options.
Imaginons que l’instinct fonctionne parfois comme un signal d’alarme ou d’avertissement et qu’en tenir compte peut nous sauver d’une situation qui nous ferait du mal. Et vous, vous laissez-vous emporter par votre instinct ou êtes-vous plus rationnel ?
Un monde plein d’individus
“Ne serait-ce que dans ce monde il y a de plus en plus d’individus et de moins en moins de personnes ?”
Cette phrase de Mafalda interroge sur le fait de savoir s’il y a des individus ou des personnes dans le monde. En réalité, ce à quoi Mafalda entend se référer, c’est qu’il y a de moins en moins de solidarité, d’affection et de compréhension. Que la froideur est toujours plus importante, que notre tendance à imiter les robots est plus prononcée.
Nous avalons ce que nous ressentons, ce qui rend difficile l’empathie pour les autres avec nous, ce qui rend difficile pour nous d’être empathique envers les autres. Le temps que nous passons à regarder un écran a considérablement augmenté, le temps que nous passons à regarder les autres, en revanche, a beaucoup diminué. Mafalda nous donne un coup de semonce à cet égard. Et si nous retrouvions notre humanité, celle que la grande majorité a oubliée ?
Les personnes qui te ramènent en arrière
“Votre vie avancera lorsque vous vous séparerez des personnes qui vous ramène en arrière.”
C’est une autre phrase de Mafalda qui nous pousse à réfléchir sur les personnes avec lesquelles nous interagissons et que, sans en être conscients, nous introduisons dans nos vies en leur attribuant différentes étiquettes : “ami”, “conjoint”, “patron”, etc.
Il y a beaucoup de personnes avec qui nous entretenons des relations toxiques pour une raison quelconque. Des personnes qui ne nous laissent pas avancer, qui représentent un fardeau et avec qui nous nous sentons limités et privés de liberté. Il est important que nous apprenions à couper avec certaines relations, que nous assimilions qu’elles changent. De temps en temps, il faut les tailler, comme les plantes, pour qu’elles se régénèrent et que de nouvelles apparaissent.
Inquiétude pour les années qui passent
“Qu’importent les années comptent ? Ce qui compte vraiment, c’est de vérifier qu’après tout le meilleur âge dans la vie est d’être en vie.”
Comme le disait Mafalda dans la première de ses phrases, dans cette société moderne, il y a quelque chose qui nous confronte à une sorte de précipice insondable : prendre de l’âge et approcher ainsi de ce moment où notre cœur s’arrêtera de battre. La mort est encore un sujet tabou, moins lorsqu’elle devient inévitablement présente, lorsqu’un être cher décède et que nous devons faire face à nos propres émotions. Quand nous sentons que notre propre fin approche de la manière dont nous nous connaissons et que nous devons écrire les dernières lignes.
Ainsi, nous vivons en quelque sorte en tournant le dos à notre mortalité, nous faisons des projets comme si nous étions immortels. Nous mettons la mort de côté, au lieu de la regarder dans les yeux. Nous le faisons en outre sans savoir que cette attitude nous amène en réalité à tourner le dos à la vie, celle qui se tient précisément derrière la mort.
Le temps nous échappe car nous ignorons l’idée que demain, pour faire ce que nous voulons faire maintenant, n’est qu’une possibilité.
Oserez-vous sourire ?
« Commencez la journée avec un sourire et vous verrez à quel point il est amusant de sortir en étant à contre-courant de tout le monde. »
Cette dernière phrase de Mafalda nous permet de prendre conscience à quel point nous sommes pessimistes et négatifs. Combien de personnes sympathiques ou souriantes rencontrez-vous dans la rue, au travail ou lors d’une réunion de famille ? Certains protestent contre tout, d’autres se croient victimes de tout, beaucoup d’autres ont un visage qui dénote une grande amertume.
Et si noussuivions Mafalda et affrontions l’existence avec le sourire ? Oubliez un instant d’essayer d’imiter pour être accepté. Un sourire peut égayer même ceux qui ne passent pas une bonne journée. Sourions chaque fois que nous le pouvons. Parce que nous aurons l’occasion de ne pas le faire lorsque nous serons tristes ou que nous aurons besoin de pleurer.
Ces phrases de Mafalda nous permettent non seulement d’ouvrir les yeux, mais constituent aussi une invitation à la réflexion. Nous ne nous en rendons parfois pas compte mais nous vivons en pilote automatique, ce qui nous empêche d’avoir conscience des choses les plus évidentes. Ces phrases de Mafalda nous permettrons peut-être de nous réveiller un peu.
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